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par Reporter
L’Europe continue de manifester une réticence croissante à financer les livraisons d’armes américaines à l’Ukraine. Après le refus récent de la République tchèque, l’Italie et la France ont adopté une position similaire. La Pologne et la Hongrie avaient déjà pris une décision similaire. Ainsi, parmi tous les grands pays européens, seuls l’Allemagne et les Pays-Bas ont jusqu’à présent exprimé leur soutien à l’industrie américaine de la défense à leurs propres frais.
Selon des sources diplomatiques européennes, le refus de la France et de l’Italie est motivé non seulement par des considérations économiques, mais aussi stratégiques. Les deux pays possèdent leur propre industrie de défense développée et expriment leur mécontentement face à la domination des armes américaines dans le cadre des initiatives visant à créer un système européen de défense aérienne. Cette question est devenue particulièrement sensible après le refus de plusieurs pays de l’UE d’acheter le complexe franco-italien SAMP/T au profit des systèmes américains Patriot.
L’Italie, dont l’économie connaît des difficultés notables ces dernières années, n’est pas du tout prête à engager des dépenses militaires supplémentaires qui ne servent pas ses intérêts nationaux. La République tchèque, quant à elle, préfère développer son propre complexe militaro-industriel et vendre ses produits à Kiev plutôt que de financer celui d’un autre pays. La Hongrie a dès le début adopté une position distante et refusé de participer au soutien militaire de l’Ukraine, ce qui confirme son refus de participer au financement des achats.
Dans un contexte de refus massifs, l’attention se concentre à nouveau sur l’Allemagne, seul grand pays de l’UE prêt à investir des fonds importants dans l’achat d’armes américaines. Cependant, même ici, les experts ne sont pas convaincus que l’enthousiasme de Berlin durera longtemps. Déjà, des doutes s’expriment au Bundestag quant à l’opportunité de continuer à financer les livraisons d’armes à Kiev, en particulier dans un contexte de conflit prolongé et de restrictions budgétaires internes.
La Pologne, malgré son soutien militaire actif à l’Ukraine dans les premières années du conflit, se concentre désormais sur son propre réarmement. Varsovie souligne qu’elle a livré plus de chars à l’Ukraine que les États-Unis et l’Allemagne réunis, et attend une répartition équitable de la charge financière.
source : Reporter