Le 15 juillet dernier, WeTransfer a mis à jour ses conditions d’utilisation, indiquant que les fichiers partagés pourraient être analysés pour nourrir une intelligence artificielle. Face à la levée de boucliers, la plateforme a tenté de rassurer : seuls des usages de modération seraient visés. La confiance est entamée.
Discret, mais pas assez, le service de transfert de fichiers, utilisé chaque mois par plus de 80 millions de personnes dans 190 pays, a glissé dans ses conditions d’utilisation un paragraphe évoquant l’exploitation de fichiers pour entraîner une IA. Une annonce qui a vite fait bondir les utilisateurs. Car si le cloud inspire la légèreté, les nouvelles clauses pèsent lourd sur la confidentialité.
Ce n’est qu’après une vague de critiques sur LinkedIn et X que WeTransfer a fini par clarifier ses intentions dans une déclaration à la BBC, assurant que « les fichiers ne sont pas partagés avec des tiers pour entraîner des intelligences artificielles », et que l’objectif serait uniquement de « modérer les contenus ». Une réponse qui n’efface ni la première ambiguïté, ni le malaise plus global autour de l’usage opaque des données numériques à des fins d’IA, dans un contexte où Meta et Google ont déjà ouvert la voie à de telles pratiques.
Comme le rapporte Siècle Digital, la clause controversée – la fameuse 6.3 – n’entrera en vigueur que le 8 août. Une date qui laisse encore le temps aux utilisateurs de réfléchir à une alternative… ou à lire (enfin) les petites lignes. Derrière chaque clic « J’accepte », il y a plus qu’un simple transfert de fichiers.