Par Xavier Azalbert

DRRésumé : La « Clinique des Rêves », avec son rideau baissé et son cri silencieux « Réveillez-vous ! », expose cruellement notre léthargie moderne : englués dans une torpeur numérique, nous avons abandonné nos rêves d’une science intègre, d’une politique honnête et d’un avenir libéré du mensonge, le train vers la vérité n’est pas encore en marche. Nos relations, vidées de sens par des promesses virtuelles telles que décrites par Hocus Pocus ou des SMS opaques comme ceux de von der Leyen et Bourla, s’effritent, tandis que des « vérités de groupe » – comme le silence complice de journalistes non vaccinés dans les mainstream – gangrènent les esprits. Les IA, incapables de rigueur, propagent des illusions, et nous nous trahissons nous-mêmes, sacrifiant courage et intégrité pour des avantages éphémères, au point de plonger les Français dans une crise mentale nécessitant psychotropes et psychologues.
Le vote, farce électorale où les élus ignorent le peuple et bafouent notre droit fondamental à l’autonomie – cette dignité de penser et agir librement –, révèle une Constitution verrouillée par des cabales d’intérêts. Coluche avait raison : « élection, piège à con ». Le mutualisme de Proudhon, repris par France-Soir, offre une lueur : une mutuelle de l’information pourrait redonner au peuple son pouvoir. Sans un retour au contact humain authentique et à la lucidité cartésienne – « Je pense, donc je suis » –, cette Clinique des Rêves restera vide, léguant à nos enfants une société indigne.
En ce 14 juillet, réveillez-vous, ou périssez !
*** édito ***
Cette image de la « Clinique des Rêves », avec son rideau métallique baissé et son inscription en néon bleu « En cas d’absence, réveillez-vous », s’impose comme une métaphore saisissante de notre époque. Cette façade figée semble nous fixer avec une urgence muette, nous arrachant à une léthargie qui s’est insidieusement installée dans nos existences. À une époque où la technologie promettait émancipation et connexion, nous nous retrouvons souvent prisonniers d’une torpeur collective, hypnotisés par des écrans qui supplantent le réel, englués dans des routines qui étouffent nos aspirations. Mais que sont devenus nos rêves ? Ne devrions-nous pas aspirer à une science intègre, débarrassée des compromissions financières ou idéologiques, à une parole politique fiable qui restaure la confiance érodée par les promesses creuses, à un avenir différent –un voyage dans un train à grande vitesse, assis place 62 ou autre, vers un horizon où la vérité reprendrait sa place légitime, chassant le mensonge, les injonctions paradoxales, les inversions accusatoires qui gangrènent nos sociétés ?
Cette dérive se manifeste avec une acuité particulière dans nos relations humaines, désormais largement dématérialisées. Les vers de Hocus Pocus, tirés d’un de leurs premiers albums – « On s’fait des tas d’promesses. On s’dit je t’aime par mail et on se quitte par sms » – dressent un portrait cruel de cette érosion des valeurs. Les rencontres virtuelles se multiplient à l’infini, mais sans la profondeur d’une connaissance véritable ; les promesses s’évanouissent dans l’éphémère des messages numériques au même titre que les SMS de von der Leyen et Bourla ; la confiance, ce lien sacré qui sous-tend toute relation authentique, se désagrège sous le poids de l’immatérialité de la virtualité. Nous rêvons peut-être d’un retour à la méritocratie, où le talent et l’effort seraient récompensés au-delà des réseaux sociaux ou des privilèges, d’une sincérité qui remplacerait les interactions superficielles des plateformes en ligne. Pourtant, ces aspirations restent lettres mortes tant que nous persistons à fermer les yeux, préférant le confort illusoire du virtuel à la richesse imparfaite du contact humain.
Le mensonge s’est infiltré jusque dans les arcanes des processus décisionnels, pervertissant nos institutions et nos esprits. Les experts, même les plus compétents, se retrouvent prisonniers de leurs biais cognitifs, contraints de s’aligner sur des « vérités de groupe » – ces consensus fragiles, équilibres instables, dictés par des pressions sociales ou économiques – plutôt que de poursuivre une vérité absolue, souvent inconfortable. Prenons l’exemple frappant des récentes années : combien de journalistes écrivant dans Les Échos ou Le Parisien, combien de chroniqueurs s’exprimant dans les mainstream, qui n’étaient pas vaccinés, mais ont gardé le silence alors que leurs médias soutenaient mordicus la politique vaccinale gouvernementale ? Comment ces mêmes voix peuvent-elles cautionner une ligne éditoriale sans broncher, tout en se taisant sur leurs propres choix personnels ? Est-ce là le courage ou la confiance qu’ils prônent ? Comment se regarder dans un miroir après avoir fui les gens, trahi ses valeurs et ses principes, pour ensuite dispenser des conseils en agissant à l’opposé de ce qu’on prône ? Est-ce ainsi que l’on se respecte soi-même ? Ce n’est donc pas étonnant que la Légion d’honneur ait perdu ses lettres de noblesse.
Les intelligences artificielles, censées être des alliés objectifs, aggravent ce phénomène : incapables de vérifier leurs affirmations avec rigueur, elles produisent des « vérités » nouvelles, séduisantes, mais souvent erronées, qui s’imposent dans le débat public. Ainsi, l’humain est relégué au second plan, sacrifié au profit d’intérêts obscurs – qu’ils soient économiques, politiques ou sociaux – et d’une dynamique de groupe oppressive. Cette trahison atteint son apogée dans notre rapport à nous-mêmes. En nous mentant sur nos véritables ambitions, en faisant la sourde oreille face aux crises climatiques, sociales ou existentielles qui nous entourent, nous choisissons l’inaction par peur, par commodité ou par intérêt. Le courage, qui autrefois guidait nos sociétés vers des idéaux élevés, a cédé la place à la quête d’avantages immédiats ; la vérité, pilier d’une coexistence harmonieuse, a été supplantée par un mensonge devenu monnaie courante.
Cette autocensure collective laisse des traces profondes : nos enfants, témoins de ce désengagement, souffrent en silence, marqués par un monde où les sentiments sont trahis, les repères brouillés, et les promesses vidées de sens. Nous leur léguons une société peu désirable, où les rêves sont pervertis par des injonctions paradoxales et des mensonges du monde réel. La première personne que l’on trahit, en fin de compte, c’est soi-même – sa conscience, son amour-propre, son intégrité, et il n’est donc pas étonnant que l’état mental des Français nécessite de plus en plus de visites chez le psychologue ou d’usage de psychotropes. Cette spirale nous rapproche inexorablement d’un conflit généralisé, où la méfiance et l’égoïsme l’emportent sur la solidarité, où les divisions s’amplifient sous l’effet d’une communication déshumanisée.
Ajoutons à cela la mascarade du vote, où les élus, une fois élus, ignorent systématiquement les volontés du peuple, transformant cette cession temporaire de notre usufruit à la souveraineté en une abdication de contrôle. Le système électoral, qui ne permet pas de révoquer les élus en cours de mandat, aggrave cette crise, rendant le vote une arme utilisée contre le nu-propriétaire de la souveraineté qu’est le peuple. À cela s’ajoute le droit fondamental à l’autonomie, une valeur intrinsèque que tout être humain qui se respecte devrait toujours garder à l’esprit. Cette autonomie, qui découle de notre capacité à penser, décider et agir selon notre conscience, est bafouée lorsque nous cédons notre voix sans garantie que nos choix soient respectés. Elle est le fondement de notre dignité, un héritage philosophique qui nous rappelle que la liberté individuelle ne se négocie pas, même au nom de la démocratie. Pourtant, les problèmes résident fondamentalement dans la Constitution et l’organisation de la vie politique en France, où les institutions semblent verrouillées par des intérêts opaques. Comme le disait Coluche avec son ironie cinglante, « élection, piège à con » : si la majorité d’entre nous cessait de participer à cette farce pour se relier les uns aux autres, un changement serait possible. Il est temps de relire Proudhon et de redécouvrir le mutualisme, dont les préceptes – basés sur l’autonomie et la coopération – restent d’une pertinence troublante. France-Soir, ressuscité par une mutualisation informationnelle issue de ce principe, illustre comment l’information, comme pouvoir du peuple, peut être reprise en main, l’information, pas la communication informationnelle. Pourquoi ne pas créer collectivement une mutuelle de l’information, un espace où la souveraineté individuelle retrouverait ses lettres de noblesse ? Comme le soulignent certains éditoriaux, lorsque la justice rejette les plaintes citoyennes pour « manque d’intérêt à agir », on soupçonne une coordination, une cabale où argent et fraude corrompent les institutions, renforçant l’urgence de cette résistance.
Une lueur d’espoir persiste, fragile, mais tenace. Le contact humain – une poignée de main, un regard échangé, une parole sincère – reste le seul rempart contre cette dérive. Dans un monde où les relations virtuelles dominent, ce lien tangible, imparfait, mais authentique, est le gage ultime de confiance. À nous de le cultiver, de le protéger, de le ramener au cœur de nos existences. Réveillez-vous ! Il est urgent de secouer cette torpeur qui nous englue, de rouvrir les portes de cette « Clinique des Rêves » symbolique pour y soigner nos aspirations enfouies. Reprenons les rênes de notre destin, affrontons les vérités qui dérangent, et reconstruisons un monde ancré dans l’authenticité, la justice et la solidarité, où la science rime avec conscience. Sinon, cette clinique risque de rester vide, abandonnée par une humanité qui aura oublié comment rêver éveillée.
Et, pour y parvenir, inspirons-nous du bon sens de Descartes, qui nous invitait à douter, à raisonner et à revenir à l’essentiel : « Je pense, donc je suis. » C’est par cette lucidité que nous retrouverons le chemin de nos rêves.
« Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve» Saint-Exupery.
Auteur(s): Xavier Azalbert, France-Soir
Tous les articles, la tribune libre et les commentaires sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Les Moutons Enragés ne sauraient être tenus responsables de leur contenu ou orientation en les publiant ou republiant sur le site.