Les éditos de l’été 2025 – Le moment « vérité » de François Bayrou


« Comment sait-on qu’un homme politique est en train de mentir ?

« C’est simple : ses lèvres bougent ! »

C’était couru d’avance.

Dans son discours du 15 juillet que François Bayrou avait choisi d’appeler « Le moment de vérité », quelle fut la constatation que tout le monde a pu faire tandis qu’il s’exprimait ?

Bayrou

 

« Il ment ! »

Et c’était d’ailleurs inévitable.

En effet, dans le mot « moment », il y a le mot « ment. »

Or, quand c’est le mot « ment » qui guide un discours, la vérité n’y a pas cours.

Bien non ! C’est antinomique. Autant totalement impossible, dans les faits, qu’un homme politique qui annoncerait renoncer à ses privilèges (salaires mirobolants, cumul des retraites, exonérations fiscales de toutes sortes, et le faste infini d’un train de vie pharaonique aux frais de la princesse), alors que c’est précisément pour pouvoir bénéficier de ce genre de privilèges, que les hommes politiques… font de la politique.

Et, c’est suivant cette logique que François Bayrou a annoncé là que tout le monde allait contribuer à réduire les dépenses publiques… sauf lui.  À commencer par la longueur de son discours de 1h14 42 secondes qui aura couté la bagatelle de 23 millions d’euros

Et, François Bayrou a ajouté ceci à la tirade cynique et 100 % « foutage de gueule » du peuple, qu’il a lâchée au début de son discours :

« 84 % des Français jugent, paraît-il, que le Gouvernement ne passera pas l’année.

Et, il m’arrive même de me demander où les 16 % restants trouvent la source de leur optimisme. »

Eh oui ! Quand un homme politique sait qu’il a atteint le niveau le plus haut qu’il pouvait atteindre sur la pyramide étatique ; à savoir au sein de cette caste parasite dénommée « la République » ; l’escroc en col blanc en question se permet toujours d’ajouter le sarcasme à l’indécence. L’infamie. Un recours au sarcasme qui est d’autant plus insultant pour le peuple quand, comme en l’occurrence, l’homme politique qui s’y livre, lui donne corps en une tirade qu’il lance devant une assemblée composée d’escrocs en col blanc de son même insane et vil acabit. Un acabit outrageant au possible à l’endroit du principe démocratique, tel qu’il figure inscrit dans la Constitution, pour faussement nous faire croire que la France est une démocratie :

« Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »

Voltaire l’a dit : « La politique est l’art de mentir à propos. » Dès lors, malheureusement, il était inévitable que les hommes politiques qui l’ont rédigée, la Constitution, y couchassent exclusivement des mots « maux. » Des mots perfides, à savoir au sens qu’ils édictent une vérité qui n’a d’effectivité qu’en apparence. Qu’en théorie.

Je m’explique.

Dans la triste réalité politique qui est la nôtre, il faut faire ceci pour que le principe de la République tel qu’il figure dans la Constitution de 1958, corresponde effectivement à ce que ces nantis en font en pratique, parce que, suicidaires ou innocents que nous sommes (ou les deux), nous qui les élisons sans possibilité de les révoquer, nous leur abandonnons notre souveraineté : remplacer « le peuple » par « les exploiteurs et les parasites du peuple », c’est-à-dire les politiciens et ceux qui les mettent en place, industriels, lobbys et puissances étrangères, pour qu’ils servent leurs intérêts à eux.

Il en est ainsi, car, sauf à considérer qu’ils se prennent tous pour Louis XIV (« L’État, c’est moi ! ») ; ce qui ma foi est une hypothèse qui semble pouvoir être retenue ; parmi tous ces escrocs il n’y a aucun homme d’État, uniquement des hommes politiques.

Oui. Certains d’entre-vous l’auront reconnue, je fais ici référence à cette pensée fort éclairée d’Abraham Lincoln à ce sujet :

« Un homme d’État est celui qui pense aux générations futures, et un homme politique est celui qui pense aux prochaines élections. »

Bayrou Larcher
photo montage satirique

Voilà. Mais bon, cette série d’éditos de l’été 2025 ayant pour maître de cérémonie malgré lui, Coluche, voici ce que je vous ai dégotté hier, pour terminer celui-ci, d’édito, en conformité avec ça : un sketch de Coluche qui reprend à l’exact le message que François Bayrou a dégluti le 15 juillet, dans ce qui fut donc « Le moment de mensonge » auquel il s’est livré.

Les mots utilisés par Coluche sont différents, justement parce que c’est du Coluche (et au moins ainsi ça a le mérite d’être drôle), mais ils reprennent bel et bien à l’exact la substance du message que François Bayrou nous a adressé à cette occasion.

Donc, allez : c’est parti !

« Françaises, français,
Cette année, c’était très bien. L’année prochaine, ça s’ ra pire !
Eh oui, mesdames, messieurs : le pays va mieux… que l’année prochaine.
Nous envisageons un redressement dans cinq ans. En effet, dans cinq ans nous serons considérés comme un pays sous-développé, auquel viendront en aide les pays industrialisés.
Vous ne dites rien ? Tant mieux !
De tous ceux qui n’ont rien à dire, les plus agréables sont ceux qui s’ taisent.
Et rappelez-vous que si la Gestapo avait les moyens de vous faire parler, les politiciens aujourd’hui ont les moyens de vous faire taire.
J’entends de droite et de gauche dire : « La droite est nulle. La gauche est nulle. Je vote nul. »

Éloignez-vous du fatalisme. Réagissez. Sachez prendre votre chance.
Rappelez-vous que quand il pleut des roubles, les malchanceux n’ont pas de sacs.
Mais pour ça la France doit se redresser. Elle compte sur vous.
Après tout, peut-être que les chômeurs votent pour qu’on les prenne pour des travailleurs ?
Quand j’ vois un mec qu’a pas de quoi bouffer, qui entre dans une bureau de vote, j’ai l’impression de voir un crocodile qui rentre dans une maroquinerie.
Si jamais nos hommes politiques s’ mettaient à tenir les promesses qu’ils font, il leur faudrait l’budget des États-Unis.
Ils te font un plan de quinze ans, de développement de ceci, qu’ils abandonnent au bout d’ cinq, qu’est repris au bout d’ dix. Oh la la la la.
Et tout ça c’est avec notre pognon.
Le mois de l’année où les politiciens disent le moins d’ conneries, c’est le mois de février, parce que y’a que 28 jours.

Et vous savez qu’il y a pire.
Les hommes politiques. Je vais vous faire un aveu. Les hommes politiques ne sont pas bêtes.
Vous vous rendez compte de la gravité ?
Ils sont intelligents ! C’est-à-dire que tout ce qu’ils font, ils le font exprès !
Ils y réfléchissent. Ils y pensent.
Parce que vous comprenez ? Si c’était des cons, ça irait tout seul. On dirait : « Bin c’est des cons. »

Nan, nan, nan, nan, nan, nan.
Les dirigeants des pays qu’ont laissé crever l’Afrique, l’Amérique du Sud et bientôt les Indes :
c’est des gens qui le font fait exprès !
Et vous savez qu’il y a pire.
Les journalistes ne croient pas les mensonges des hommes politiques, mais ils les répètent.
C’est pire. Ça confirme. Ils ont beau faire ceux qui croient pas c’ qui disent, ils le répètent tous les jours à la télé, dans les journaux.
Vous savez que les hommes politiques et les journalistes ne sont pas à vendre, hein ?
D’ailleurs on n’a pas dit combien.
Ouais, je sais ! Je sais. J’ai tendance à ouvrir ma gueule, un peu trop fort.
Mais ça tient à ce que jusqu’à vingt ans, j’ai cru qu’ j’ m’appelais Silence. »

 

Mais qu’a-t-il dit au fait ? Je me suis amusé à demander à Grok de faire un résumé que je partage ci-apres : 

Puis je lui ai demandé pourquoi les gouvernements successifs du Mozart de la finance ne l’avait pas fait :

Et pour continuer, j’ai essayé que l’IA nous fournisse une analyse comparative de la France et d’autres pays – après tout n’est-ce pas comme cela que l’on mesure la performance relative ?

N’étant pas satisfait de la réponse, j’ai donc demandé à Grok de faire une recherche plus étendue : 

Et là il commence à s’améliorer, mais comme vous pouvez le constater, malgré la puissance de 6 000 consultants de McKinsey, Grok a toujours besoin d’être « drivé » ou conduit : 

Cela aurait été moins couteux pour Bayrou qu’il demande à Grok de lui faire un plan, lui qui est ancien commissaire au plan ! 

Alors préférez-vous les moments de vérité de l’IA ou les ceux de Bayrou ? 





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