Depuis le 11 août, les Nations unies tentent de ficeler un accord mondial contre la pollution plastique. Mais à l’ombre des drapeaux, 114 représentants d’industries, selon Mediapart, veillent à ce que le futur traité perde de sa substance avant la date butoir du 14 août.
Après l’échec retentissant des discussions de Busan en décembre 2024, où les lobbyistes étaient plus nombreux que certaines délégations officielles, cette ultime session (INC 5.2) ressemble à une revanche pour les grandes marques. Six représentants de Coca-Cola, désigné comme le premier pollueur plastique mondial par l’ONG Break Free From Plastic, un émissaire de Nestlé, et sept lobbyistes d’ExxonMobil figurent parmi les invités officiels. Tous défendent, sous couvert de pragmatisme, la réduction des ambitions du texte.
Pour les militants écologistes, la présence massive des industriels à la table des négociations est un aveu. « Les acteurs qui ont le plus à perdre d’un traité ambitieux sont aussi ceux qui ont le plus de moyens pour l’affaiblir », souligne un représentant de Greenpeace, contacté par Reporterre. L’influence des géants de la pétrochimie et de l’agroalimentaire menace la portée même de l’accord, alors que la production mondiale de plastique pourrait encore doubler d’ici 2040 selon l’OCDE.
Si un texte est adopté le 14 août, il sera présenté comme une victoire diplomatique. Mais derrière les communiqués, restera la question d’un véritable outil contre la pollution, ou d’un emballage vide soigneusement façonné par ceux qui vivent du plastique ?