« perezagruzka » des relations entre Trump et Poutine, sans le poids mort de l’Ukraine, par Alfredo Jalife-Rahme



Il est probable que des accords « secrets » aient été conclus lors du sommet historique en Alaska entre les deux plus grands présidents nucléaires et pétroliers de la planète, Trump et Poutine, ce sommet qui a duré près de trois heures [1]. Les sommets ont un fond et une forme, dès lors que le langage corporel et la neurolinguistique de l’herméneutique diplomatique reflètent des significations profondes. Une photo, qui vaut mille mots (sic), prise après le sommet, résume le succès bilatéral, si l’on ne tient pas compte du poids de l’Ukraine dans la phase funeste de la présidence illégitime de Zelinski – qui a terminé son mandat en mai dernier et n’a toujours pas organisé d’élections – le khazar et comédien professionnel de Zelinski.

La photo montre la joie après le sommet de Kirill Dmitriev, conseiller en fonds d’investissement et proche de Poutine, et de Steve Witkoff, envoyé spécial de Trump [2]. On pourrait ajouter les déclarations des ministres russes souriants : le ministre de la Défense, Andreï Belousov, et le ministre des Finances, Anton Silouanov, qui ont qualifié le sommet d’« excellent ». Trois ombres planaient sur ce sommet :

 1. Pokrovsk – le nœud de la « ligne Maginot » de l’élite de l’armée ukrainienne dont la chute ouvrirait sans coup férir la voie à l’armée russe jusqu’au fleuve Dniepr (à 194 kilomètres de distance) ;

 2. La Chine — grande gagnante sans avoir assisté au sommet —

 et 3. Le « syndrome de Salomé », le cadeau de Trump à Poutine avec le fake russiagate, qui disculpe ce dernier des falsifications du « collectif Obama ».

L’évaluation du sommet dépendra de l’approche choisie : si on se concentre exclusivement sur le sujet de l’Ukraine [3], il sera qualifié d’« échec », comme le laisse présager la cacophonie hostile et unanime des médias « occidentaux », dont l’oligopole propagandiste est contrôlé par le « lobby israélien » et sa Sainte Alliance avec le Royaume-Uni. Mais si on aborde les autres sujets pertinents, plus importants et de plus grande envergure [4], il sera couronné de succès car il « bloqué » sine die une Troisième Guerre mondiale nucléaire entre les deux superpuissances, comme l’a avoué Kirill Dimitriev [5].

D’ailleurs, « Poutine soutient l’affirmation de Trump selon laquelle la guerre en Ukraine n’aurait pas eu lieu s’il avait remporté les élections en 2020 » et « il a regretté que les relations bilatérales saient pu tomber « à leur plus bas niveau depuis la guerre froide [6] ». Contournant le poids mort que constitue Zelenski, on peut affirmer que Poutine et Trump, qui ont fait preuve d’une grande complicité, s’apprêtent à la « perezagruzka (relance) » : leur coopération pourrait représenter la Toison d’or du XXIe siècle dans l’Arctique, avec le pétrole et les ressources minérales, et qui plus est dans l’espace « sans impliquer nécessairement qu’ils doivent être amis », selon l’analyste militaire russe Andrei Martyanov.

Il s’agit d’une situation gagnant-gagnant, contrairement aux hyperboles dramatiques de Larry C. Johnson, ancien analyste de la CIA et responsable de la lutte contre le terrorisme au département d’État , qui conclut : « Une victoire pour Poutine, un désastre pour les néoconservateurs » straussiens [7]. L’ancien président russe Medvediev a déclaré que « tout un mécanisme de rencontres entre la Russie et les États-Unis a été rétabli au plus haut niveau. Sur le mode pacifique, sans ultimatums ni menaces ». Et il renvoie la balle dans le camp des bellicistes, pour mettre fin aux hostilités, à Kiev et à l’Europe, aujourd’hui si belliqueuses [8]. Trump se positionne comme médiateur [9] et non plus comme partie prenante dans le conflit, puisqu’il a opté pour la coopération [10].

Les erreurs géopolitiques se paient toujours, certaines à court terme, d’autres à long terme : comme celle du tsar russe Alexandre II qui avait vendu pour une bouchée de pain le territoire russe de l’Alaska aux États-Unis alors qu’ils étaient alliés il y a 158 ans. Les enseignements du zoom de Chronos ! Sans parler de la grave erreur la plus récente de Gorbatchev, dont la naïveté a donné le coup d’envoi à l’expansion irrédentiste de l’OTAN et à sa cupidité sans limite qui visait à intégrer l’Ukraine, mettant ainsi en danger l’existence même de la Russie moderne. Poutine a parfaitement tiré les deux leçons tragiques de cette expérience.



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