Duralex devient une leçon de capitalisme inversé. En 2024, les salariés ont racheté l’entreprise historique pour en faire une coopérative. Un an plus tard, la croissance est plus que retrouvée (+320 %), la gouvernance est repensée et les perspectives sont optimistes. Cocorico !
“On sait pourquoi on travaille.” Cette phrase de Gilles Pelletier, salarié depuis plus de 30 ans chez Duralex, résume à elle seule le tournant radical pris par la verrerie iconique française. En janvier 2024, après un nouveau passage par la case redressement judiciaire, les ouvriers ont décidé de prendre leur destin en main. En devenant actionnaires, ils ont non seulement sauvé leur outil de travail, mais réinventé les règles du jeu. Finis les patrons déconnectés : chaque décision, du salaire du directeur général au choix des nouveaux produits, passe désormais par eux.
Inspiré de la SCOP, le modèle n’est pas encore rentable, mais sa dynamique est lancée. L’entreprise est en croissance, les commandes explosent (+320 % selon TF1), et les gammes s’élargissent. “On va avoir des nouvelles couleurs, des nouvelles teintes… un rendu plus voilé”, explique Théo Vanderlinden, responsable e-commerce, à propos de la nouvelle gamme givrée du verre Picardie. La marque joue à fond la carte de la créativité, sans sacrifier sa robustesse légendaire. Un pari osé, mais bien accueilli par une clientèle nostalgique, attachée à l’achat local et à la durabilité.
“C’est une marque française qui est connue depuis des dizaines d’années et ça fait toujours plaisir d’acheter français”, confirme un client devant les étals colorés. En s’appuyant sur cet attachement affectif et une production réancrée localement, Duralex réussit là où bien des entreprises se sont effondrées : retrouver du sens, sans renoncer à la performance. TF1, qui a documenté cette résurrection industrielle, parle d’un avenir teinté d’optimisme, même si l’équilibre financier reste à conquérir.