13h par jour : La Grèce relance le débat sur le temps de travail


Travailler treize heures d’affilée sous le soleil d’Athènes, c’est l’hypothèse que la Grèce s’apprête à légaliser d’ici fin septembre. Le gouvernement conservateur veut assouplir le temps de travail pour contrer la pénurie de main-d’œuvre et enrayer le travail au noir. 

Le texte, qui permettrait à un salarié de prester deux journées dans une, est encore en consultation publique jusqu’au 19 septembre, et déchaîne les critiques des syndicats et de la gauche. Bruxelles ne s’y oppose pas formellement, tant que les 11 heures de repos journalier sont respectées. Une telle évolution serait-elle envisageable en France ?

« Faire bosser treize heures par jour ? C’est illégal… sauf catastrophe naturelle », résume Maître Yann-Maël Larher, avocat en droit du travail. En vertu du Code français, le plafond légal est de 10 heures quotidiennes. Les rares exceptions – jusqu’à 12 heures – passent par des dérogations strictes et temporaires. Le seuil des 13 heures reste, lui, inaccessible. « Même par accord collectif, cela n’est pas envisageable en droit français, sauf cas de force majeure comme le Covid ou un cyclone », insiste l’avocat. Le cadre est clair, mais il n’est pas figé. Car la tentation du modèle grec pourrait séduire certains.

La proposition grecque, rapportée par Le Figaro, remet en lumière une Europe à deux vitesses, tiraillée entre le dogme de la compétitivité et la santé des travailleurs. Le projet ne sort pas de nulle part : il prolonge une mesure déjà en vigueur pour les salariés aux emplois multiples. Le problème, c’est qu’en normalisant l’exception, on ouvre une brèche dangereuse pour les droits sociaux. Car si la loi grecque venait à passer, elle deviendrait un précédent.





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