L’influence des multinationales sur l’école Polytechnique


Le 17 septembre, un rapport de l’Observatoire des multinationales révèle l’influence croissante des grandes entreprises sur l’École polytechnique. Gouvernance dominée par des PDG, financements privés et recherches biaisées, l’école se détourne de sa mission publique au profit des intérêts privés.

Sous l’apparente neutralité académique, l’École polytechnique se transforme en un terrain de jeu pour les multinationales. Le rapport met en lumière une gouvernance où six des 24 membres du conseil d’administration sont des figures de poids du CAC 40, des groupes comme TotalEnergies, Sanofi ou Thales. Cette concentration des pouvoirs influe sur les choix stratégiques de l’école, guidés par des intérêts privés, au détriment des priorités publiques et des enjeux écologiques. Romain Poyet, auteur de l’enquête, explique à Reporterre qu’à Polytechnique, « le modèle de réussite, c’est celui du grand patron ». L’école se retrouve de plus en plus inféodée aux logiques du marché, normalisant la présence des grandes entreprises à travers ses partenariats et ses anciens élèves influents.

L’impact est particulièrement visible sur l’enseignement et la recherche. Si l’école se veut à la pointe sur les sujets écologiques, elle se heurte à une contradiction fondamentale : les financements privés, dont plus de 15 % proviennent de l’industrie, orientent la recherche dans une direction qui minimise les questions sociales et environnementales. « La recherche se concentre sur le climat, mais réduit le problème à une question d’énergie et de CO2 », dénonce Poyet. L’écologie est reléguée au second plan, tandis que des disciplines comme la robotique ou la finance restent privilégiées, sans réflexion sur leurs impacts à long terme sur la société.

Cette dérive est emblématique d’un phénomène plus large qui touche de nombreuses grandes écoles. L’emprise des multinationales sur les institutions académiques menace leur indépendance et leur mission de service public. Le modèle actuel, où l’argent privé prédomine sur les principes démocratiques, érode la capacité des écoles à répondre aux enjeux sociaux et environnementaux, pendant que la contestation étudiante est muselée. Ainsi, les élites de demain resteront celles d’aujourd’hui…





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