Sébastien Lecornu s’attaque au système des ruptures conventionnelles. Après François Bayrou, il souhaite en augmenter la contribution patronale et réduire leur nombre. Cette réforme viserait à diminuer les coûts pour l’assurance-chômage, alors que le dispositif reste largement plébiscité par employeurs et salariés. Selon les syndicats, cela constitue une nouvelle attaque contre les plus vulnérables.
L’idée est encore et toujours d’assainir les finances. Mis en place il y a plus de 15 ans, le mécanisme de la rupture conventionnelle permet à un salarié de quitter son poste tout en bénéficiant des indemnités chômage, contrairement à la démission. Pour l’employeur, c’est aussi un moyen d’éviter des conflits juridiques potentiels. Mais ce système est désormais pointé du doigt pour son coût, jugé excessif par le gouvernement. Comme le rapporte France Info, en 2024, les indemnités liées aux ruptures conventionnelles représentaient 10 milliards d’euros sur les 37 milliards d’euros versés par l’assurance-chômage.
François Bayrou proposait déjà d’augmenter la contribution patronale spécifique, aujourd’hui fixée à 30%, d’au moins 10 points. Cela permettrait de dégager entre 250 et 300 millions d’euros supplémentaires chaque année. Sébastien Lecornu semble vouloir poursuivre dans cette direction, avec l’intention de réduire les comportements incitant à multiplier ces ruptures, dont le nombre a explosé ces dernières années.
Du côté des syndicats, cette réforme passe mal. « Les ruptures conventionnelles offrent aux salariés un filet de sécurité, et nous ne pouvons accepter que cette possibilité soit restreinte », s’insurgent plusieurs organisations. La flexibilité du dispositif, avantageuse pour les employeurs, ne doit pas occulter son rôle clé dans la protection des travailleurs. À leurs yeux, s’attaquer à ce système, comme à l’assurance-chômage, ne fait qu’aggraver les inégalités sociales déjà criantes.