Mario Draghi appelle la CE à “simplifier radicalement” le RGPD pour accélérer le développement de l’IA


Ah, Draghi … Toujours les mots qu’il faut lorsqu’il s’agit des restrictions des libertés ou la protection des citoyens. L’ancien Premier ministre italien et économiste a appelé à “simplifier radicalement” le RGPD afin d’accélérer le développement du secteur de l’IA en Europe et ne pas perdre du terrain face aux États-Unis ou la Chine. La Commission, estime-t-il, doit s’attaquer aux “obstacles” qui empêchent l’IA d’accéder aux données…

Mario Draghi, ancien président de la BCE puis chef du gouvernement italien, incarne une figure souvent contestée  du pouvoir technocratique européen. Son rôle lors de la crise grecque reste entouré de zones d’ombre, liées notamment à ses liens avec Goldman Sachs et à la gestion impitoyable des plans d’austérité imposés à Athènes. Il a été accusé, par les responsables grecs, d’incarner une forme de « dictature financière », imposant des sacrifices sans réelle alternative ni contrôle démocratique.

Chef du gouvernement entre 2021 et 2022, c’est-à-dire durant la pandémie de Covid-19 en Italie, Draghi a consolidé des mesures jugées liberticides, dont l’imposition du passe sanitaire pour tous les travailleurs. Une méthode critiquée pour avoir marginalisé le débat parlementaire et renforcé l’arbitraire administratif : couvre-feux prolongés, fermetures de lieux publics et extension des contrôles sanitaires ont marqué son passage, suscitant la défiance d’une partie de la société italienne quant au recul des libertés individuelles. 

Ce brillant élève de la Banque mondiale et du WEF, devenu, “l’insegnante” de l’ordre financier mondial intervenait mardi lors d’une conférence de presse organisée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’occasion du premier anniversaire du rapport sur la compétitivité européenne dont il est l’auteur. 

Dans son discours, il a évoqué les sujets d’actualités, particulièrement technologiques, comme l’intelligence artificielle, pour critiquer, sans mâcher ses mots, la bureaucratie européenne, l’IA Act mais surtout, un texte fondamental dans la protection des données des internautes, à savoir le règlement général sur la protection des données (RGPD). 

Ce membre du groupe Bilderberg, qui essuie souvent des critiques quant à ses recommandations certes, ambitieuses, mais souvent jugées trop générales ou “éloignées de la réalité” politique et institutionnelle européenne, a appelé à plus de simplification dans la législation européenne, en donnant plus de liberté aux États membres dans leurs méthodes d’appliquer les règles aux entreprises sur leurs sols. 

Draghi veut sacrifier les données privées sur l’autel de l’IA

Dans le contexte actuel, marqué par de nombreuses crises comme la guerre en Ukraine, les tensions liées aux douanes américaines ou la compétitivité chinoise, tout comme l’émergence de l’intelligence artificielle à un rythme effréné, il estime que le Vieux continent a besoin d’une “nouvelle vitesse, une nouvelle ampleur et d’une nouvelle intensité. La Commission, estime-t-il, doit aboutir à des résultats “en quelques mois et non en plusieurs années”. 

Mario Draghi estime que Bruxelles manque légèrement d’ambition, notamment en matière d’IA. Intervenant après le discours d’Ursula von der Leyen dans lequel elle a rappelé les décisions européennes concernant les gigafactories, il a rappelé que l’IA dépendait d’“au moins quatre autres technologies”, à savoir le cloud, le supercalcul, la cybersécurité et la connectivité

Mais en plus de ces quatre secteurs, l’ancien Premier ministre italien s’est surtout attaqué au RGPD. Rappelant que l’intelligence artificielle, notamment générative, se nourrit de grandes quantités de données pour être entraînée, il a exhorté l’exécutif européen à lever “les entraves” qui obstruent l’accès à la data. Le RGPD est, de son avis, un facteur “d’incertitude juridique élevée” pour les développeurs de l’IA. 

Pourtant, c’est l’IA Act qui suscite les critiques des professionnels du secteur, qui jugent ce texte juridiquement ambigu et déconnecté de la réalité. L’Italien a bien critiqué cette loi, suggérant de suspendre la prochaine étape de sa mise en œuvre “jusqu’à ce que nous comprenions mieux ses inconvénients”. Il a notamment insisté sur le bannissement à ce stade des utilisations “à haut risque” de l’IA dans des domaines sensibles comme les infrastructures critiques, comme le transport… ou la surveillance. 

 





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