Fiscalité française : le prélèvement massif du 25 septembre, une goutte qui fait déborder le vase social


Ce 25 septembre 2025, alors que le froid automnal s’installe, une pluie acide s’abat sur les comptes en banque de millions de Français : le prélèvement automatique du solde d’impôt sur le revenu 2024. Dans un pays déjà miné par l’inflation persistante et une croissance anémique, cette opération – baptisée « reste à payer » – touche comme un uppercut fiscal. Avec une moyenne de 1 901 euros par foyer concerné, soit une baisse légère par rapport aux 2 127 euros de 2024, elle ravive une grogne sociale latente, symptôme d’une fiscalité perçue comme punitive et inefficiente. Mais au-delà du choc immédiat, creusons : la France cumule une pression fiscale record en Europe, une santé économique dégradée pour la population, une redistribution qui patine, et des propositions comme la taxe Zucman qui flirtent avec l’idéalisme hérétique.

Le choc du 25 septembre : 13 millions de foyers ponctionnés, un calendrier impitoyable 

Aujourd’hui même, le fisc français active son filet : environ 13,1 millions de foyers fiscaux – soit près d’un tiers des ménages – voient leur compte débité d’un solde moyen de 1 901 euros. Si le montant dû est inférieur ou égal à 300 euros, c’est réglé en une fois, ce jeudi 25 septembre. Au-delà, l’État étale la douleur sur quatre échéances : les 25 septembre, 27 octobre, 28 novembre et 23 décembre 2025. Cette mécanique, issue du prélèvement à la source instauré en 2019, vise à lisser les paiements, mais elle surprend encore : pour les couples mariés ou pacsés, les taux individualisés par défaut évoluent cette année, impactant directement les bulletins de paie de fin septembre.

La grogne ? Pas de manifestations massives ce jour précis – les recherches d’actualité n’en signalent pas –, mais un bourdonnement social palpable. Sur les réseaux et dans les forums, les plaintes fusent : « Un cadeau empoisonné pour la rentrée », s’indignent des contribuables sur des sites comme impots.gouv.fr ou des médias régionaux. Cette opération tombe dans un contexte de défiance accrue : l’inflation à 2,5 % en 2025 ronge le pouvoir d’achat, et 88 % des Français appellent à une simplification fiscale, selon un sondage récent. C’est le terreau des « gilets jaunes 2.0 » : une fiscalité vue comme un rouleau compresseur sur les classes moyennes, tandis que les ultra-riches slaloment via l’optimisation.

Pression fiscale : la France, championne d’Europe… au détriment de qui ?

La France n’est pas le « pays le plus taxé du monde » – un mythe debunké par l’OCDE –, mais elle trône en tête des prélèvements obligatoires en pourcentage du PIB dans l’UE !

En 2023, ce ratio atteignait 45,6 % en France, contre 40 % en moyenne européenne. Pour 2025, les projections tablent sur un maintien autour de 45-46 %, devançant la Belgique (44,8 %) et le Danemark (44,7 %), mais loin des 33 % des États-Unis. L’impôt sur le revenu pèse lourd : les travailleurs français paient en moyenne 25-30 % de leur salaire net en IR, contre 15-20 % en Allemagne ou au Royaume-Uni. Voici un tableau comparatif basé sur les données OCDE 2025 :

Tableau comparatif

Cette surcharge, de 5 points au-dessus de la zone euro, finance un État-providence généreux, mais au prix d’une compétitivité érodée : la France est 33e sur 143 pays pour la pression sociale et fiscale réelle sur le salarié moyen.

 
Santé économique de la population : pauvreté record, inégalités galopantes

Malgré ces prélèvements, l’état de santé économique des Français se dégrade. Le taux de chômage stagne à 7,5 % au deuxième trimestre 2025, avec un chômage de longue durée élevé (près de 30 % des chômeurs). La pauvreté explose : 9,8 millions de personnes (15,4 % de la population) vivent sous le seuil de pauvreté monétaire en 2023 – un record depuis 30 ans, en hausse de 1 point par rapport à 2022, touchant 650 000 nouveaux pauvres en un an. Les inégalités s’aggravent : l’indice de Gini (mesure de l’inégalité des revenus) avant redistribution avoisine 0,50, et après, il reste à 0,30 en 2024, avec une projection à 0,32 en 2025. Près de 8,1 % de la population est en privation matérielle et sociale, et les écarts salariaux hommes-femmes persistent à 16 %.

En clair : on prélève massivement, mais la croissance (1,2 % prévue en 2025) ne crée pas assez d’emplois durables, et l’inflation (+2 %) érode les gains.

Résultat ? Une classe moyenne étouffée, avec 1,2 million de personnes supplémentaires en pauvreté en six ans.

 
Redistribution : un système généreux, mais inefficient

La France excelle en redistribution : les transferts sociaux réduisent le Gini de 0,50 à 0,30, l’un des meilleurs ratios OCDE. Avant impôts et aides, le taux de pauvreté culmine à 23,9 % pour les célibataires ; après, il tombe à 15,4 %. Pourtant, l’efficacité patine : malgré 57 % du PIB en dépenses publiques, la pauvreté n’a jamais été aussi élevée, et les inégalités post-redistribution stagnent.

Pourquoi ? Des fuites (évasion fiscale estimée à 80 milliards d’euros/an), une bureaucratie lourde (coûts administratifs à 15 % des dépenses sociales), et une focalisation sur les retraites (14 % du PIB) au détriment de l’insertion. Le Conseil des prélèvements obligatoires alerte : les exonérations fiscales (comme sur les heures sup’) coûtent 100 milliards sans booster l’emploi.

C’est une machine à redistribuer… qui recycle les inégalités.

 
La taxe Zucman : une hérésie idéaliste dans un système grippé

Au milieu de ce marasme, la proposition de taxe Zucman émerge comme un mirage progressiste – ou une hérésie libérale, selon le camp. Inspirée par l’économiste Gabriel Zucman, elle vise un impôt plancher de 2 % sur la fortune nette des 1 800 foyers dépassant 100 millions d’euros (moins de 0,01 % de la population), taxant actifs et plus-values non réalisées. Rendement espéré : 15-25 milliards d’euros/an en France, pour financer éducation et écologie, via un accord multilatéral anti-évasion (comme l’impôt minimum sociétal de 15 %).

Idéaliste ? Oui, car elle inverse la chute du taux effectif des ultrariches (de 70 % dans les 80’s à <20 % aujourd’hui), et combat les paradis fiscaux. Mais hérétique pour les critiques : Bernard Arnault (133 milliards de fortune) et la French Tech y voient un « délire communiste » qui fuirait 75 % des recettes via exils à Dubaï, détruirait 1,3 million d’emplois, et noierait dans un « cauchemar bureaucratique » (évaluation des patrimoines non liquides). Sans réformer les dépenses publiques (57 % du PIB), c’est un pansement sur une hémorragie : 88 % des Français veulent d’abord simplifier et réduire les coûts de l’État, pas punir les créateurs de richesse.

 
Fiscalité confiscatoire, redistribution grippée – vers un soulèvement fiscal ?

Le prélèvement du 25 septembre n’est qu’un épisode d’une saga française : on taxe à outrance (45,6 % du PIB), on redistribue généreusement (Gini à 0,30), mais la pauvreté à 15,4 % et le chômage à 7,5 % hurlent l’inefficacité. Zucman ? Un beau rêve étatiste, mais hérétique face à la fuite des cerveaux.

Il est temps de trancher : simplifier, cibler les niches fiscales des riches sans les chasser, et réinvestir dans l’emploi. Sinon, la grogne d’aujourd’hui deviendra la révolte de demain. 

Êtes-vous prêt à payer pour un système qui vous saigne sans vous guérir ?





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *