Loi Duplomb : Des citoyennes au poste pour avoir dénoncé le vote d’une députée


En Haute-Savoie, des citoyennes engagées ont été convoquées au commissariat après avoir dénoncé sur les réseaux sociaux le vote d’une députée en faveur de la loi Duplomb. Une plainte pour « intimidation » a été déposée par Virginie Duby-Muller (LR). Jusqu’où peut aller un élu pour museler la contestation ?

Élodie Tribut, artiste plasticienne, s’est retrouvée face à deux policiers à sa porte, puis face à des enquêteurs à Annecy. Son tort : avoir publié un dessin dénonçant le vote de Virginie Duby-Muller pour la loi Duplomb. Sa publication Instagram était titrée « Le printemps sera bientôt silencieux » et qualifiait certains députés d’« écoterroristes ». Ni une ni deux, l’élue porte plainte pour menaces et intimidation, passible de dix ans de prison.

Élodie n’est pas la seule à subir ce traitement. Valérie Paumier, militante écologiste, a été interrogée pour avoir simplement relayé la publication sur LinkedIn. Selon ses dires, rapportés par Reporterre, les policiers l’ont questionnée sur ses opinions, son activisme et ses intentions envers la députée. Une dizaine d’autres personnes seraient également concernées par la plainte,. « C’est juste fou qu’il ne puisse y avoir aucun dialogue avec une élue », déplore Élodie Tribut.

L’avocat de Valérie Paumier, Me Gras, parle d’une « procédure-bâillon » destinée à dissuader la mobilisation citoyenne. Une stratégie d’intimidation classique, selon plusieurs ONG de défense des libertés. Le délit reproché, bien que prévu par la loi, semble ici utilisé à contre-emploi, là où une réponse politique aurait suffi. Dans une démocratie vivante, la critique publique n’est pas une menace, c’est un droit fondamental.





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