Ancien chef de clinique en infectiologie, ex-président du Comité technique des vaccinations en France et ex-responsable OMS pour l’Europe élargie, le professeur Christian Perronne, aujourd’hui retraité, voit dans l’actualité américaine un tournant. Dans un entretien fleuve, il salue ce qu’il appelle « un vent de transparence » venu des États‑Unis, tout en dénonçant une « censure » persistante en Europe et en France.
« Après une dose, deux doses, trois doses de censure, on devient résistant », lance d’emblée le professeur, estimant que les récentes décisions et annonces à Washington marquent « un pas en avant absolument gigantesque ». Il fait référence, entre autres, aux débats de l’ACIP, le comité consultatif américain sur les vaccinations, sur la fin d’une recommandation universelle des vaccins Covid et à la volonté affichée de rouvrir des dossiers sensibles, comme les causes de l’autisme. « C’est un vent de transparence totalement inattendu qui va changer la donne », affirme-t-il.
Perronne, qui a présidé pendant des années l’instance française équivalente à l’ACIP, juge que plusieurs agences de santé américaines ont été « sous le joug de l’industrie pharmaceutique » et se félicite du « ménage » opéré par les nouvelles équipes. Il avance des critiques très sévères contre les vaccins à ARNm et évoque des effets indésirables graves. Ces affirmations, largement contestées par la plupart des sociétés savantes et autorités sanitaires internationales, ne sont pas étayées par un consensus scientifique. Le professeur assume toutefois sa lecture : « On sait maintenant que ces produits étaient totalement inefficaces, dangereux. »
Interrogé sur la reconnaissance des victimes alléguées d’effets secondaires, il se veut confiant : « J’en suis convaincu, elles seront enfin entendues. » Il raconte avoir participé à des rassemblements devant l’Agence nationale de sécurité du médicament et fustige « la pression » qu’il dit constater sur certaines patientes enceintes. Il en appelle à « faire éclater la vérité ».
Sur l’autisme, Perronne plaide pour rouvrir le débat scientifique, rappelant des pistes anciennes autour d’infections précoces, de traitements antibiotiques ou d’effets d’adjuvants. « L’autisme est multifactoriel », dit-il, estimant « possible » que certains cas aient des liens avec des expositions médicamenteuses. Il cite des projets d’essais cliniques jadis envisagés et affirme : « Si un président veut tirer ça au clair, on finance une étude. C’est très facile de montrer si c’est le ROR ou pas. » À ce jour, la littérature scientifique majoritaire n’établit pas de lien causal entre vaccination et autisme ; les autorités sanitaires rappellent que les vaccins sont sûrs et efficaces, et que l’aluminium comme adjuvant est surveillé depuis des décennies.
Le professeur s’attaque également au paracétamol, qu’il juge « pas un bon médicament » et potentiellement délétère dans certaines infections virales. Il s’interroge sur « une promotion injustifiée pendant des décennies ». Là encore, ces prises de position vont à rebours des recommandations cliniques usuelles, qui considèrent le paracétamol comme un antalgique et antipyrétique de référence, sous réserve du respect des doses.
Au-delà du fond scientifique, Perronne martèle le thème de la censure. Il évoque la fermeture passée de ses comptes sur les plateformes et des invitations télévisées annulées à la dernière minute. « Quand une chaîne doit payer une amende parce qu’elle a invité Perronne, on peut se poser des questions », dit-il, dénonçant « des médias aux ordres ». Il salue les aveux partiels d’entreprises américaines, comme Google qui ont reconnu des excès de modération pendant la pandémie et voit dans l’évolution de la situation aux États‑Unis un signe encourageant : « Je suis content que ça réagisse. »
En conclusion, le professeur Perronne livre un appel à l’organisation citoyenne : « Il faut garder l’espoir (…) et apprendre une résistance pacifiste, mais organisée. » Selon lui, des communautés locales soudées, informées et prêtes à débattre « peuvent avoir un pouvoir énorme » face à d’éventuelles futures mesures sanitaires qu’il juge liberticides.
En France, si ses propos restent toujours contestés par la communauté scientifique, ils reflètent ce vent qui souffle outre atlantique et justifie l’approche factuelle qu’il a eu dans l’évaluation de la crise du Covid. À l’heure où les États‑Unis relancent des études et revoient certaines recommandations, la France verra-t‑elle, comme l’espère le professeur, « souffler ce même vent de débat »?
L’enjeu, pour tous, est de concilier liberté d’expression, rigueur scientifique et confiance publique.