Accusations de génocide à Gaza : quand l’ONU et Téhéran mettent Israël dos au mur


Imaginez un instant une commission des Nations unies, qui après des mois d’enquête minutieuse, pointe du doigt Israël pour génocide à Gaza. Ajoutez à cela l’Iran qui, ce 25 septembre 2025, balance à la face du monde des documents soi-disant volés sur le programme nucléaire israélien. Et pile au milieu, la France qui reconnaît officiellement l’État palestinien trois jours plus tôt. L’actualité du Moyen-Orient n’est pas un thriller géopolitique, c’est notre réalité brutale. Mais derrière ces coups de théâtre, se cache une hypocrisie occidentale perverse récurrente : on pleure les civils tout en armant les bombes qui les tuent.

Et si, pour y voir plus clair, on replongeait dans l’histoire complexe et souvent oubliée des relations entre l’Iran et Israël ? Une saga millénaire de coexistence et de trahisons, qui montre que la haine actuelle n’est pas une fatalité, mais un choix récent. Disséquons cela sans concession, en puisant dans les archives pour rappeler ce que l’on a trop vite effacé et voir si ces gestes sont du vent symbolique ou un vrai virage.

Commençons par le cœur du scandale : le rapport de l’ONU. Le 16 septembre 2025, la Commission indépendante internationale d’enquête des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés a rendu ses conclusions sans appel. Israël, dit-elle, « a commis un génocide contre les Palestiniens de Gaza ». Pas une exagération rhétorique, mais une analyse juridique froide : des actes qui visent à « détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux », comme le définit la Convention sur le génocide de 1948. Sur la base de quelles preuves ? Une campagne militaire qui a rasé hôpitaux, écoles et quartiers entiers, tuant plus de 40 000 civils en un an – des femmes, des enfants, des familles entières effacées des cartes.

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La situation à Gaza – source ONU

La commission pointe aussi l’intention : des déclarations de hauts responsables israéliens appelant à « raser Gaza » ou à « effacer » les Palestiniens. C’est le premier verdict aussi tranchant d’un organe onusien, et il tombe comme un couperet sur la scène internationale.

De l’autre côté de la barricade, Israël crie au scandale. Le gouvernement Netanyahu rejette le rapport en bloc, le qualifiant de « biaisé et antisémite », un refrain habituel pour discréditer les critiques. Pour Tel-Aviv, tout cela n’est que de la légitime défense contre le Hamas, ce groupe terroriste qui a déclenché l’enfer le 7 octobre 2023 avec ses attaques barbares. Vrai, le Hamas porte une lourde responsabilité dans le cycle de violence. Mais l’ONU ne s’arrête pas là : elle accuse aussi les autorités israéliennes d’avoir incité au génocide par des discours incendiaires. Et pendant ce temps, les bombardements continuent, Gaza est un champ de ruines, et l’aide humanitaire peine à passer les checkpoints. 

C’est un génocide en direct, ou au moins une catastrophe humanitaire qui frise le crime contre l’humanité. La question n’est plus « si », mais « pourquoi personne n’agit ».

Entre en scène l’Iran, l’ennemi juré d’Israël, qui choisit ce moment pour frapper fort. Ce matin même, le 25 septembre 2025, la télévision d’État iranienne diffuse un documentaire explosif : des images volées, des documents classifiés, des plans détaillés du réacteur de Dimona – le cœur du programme nucléaire israélien, jamais avoué officiellement. Téhéran affirme avoir piraté des millions de fichiers sensibles, identifiant 189 experts militaires et scientifiques israéliens, avec copies de passeports à l’appui.

ONU
Source : ONU

L’opération, baptisée « Vérité sur le régime sioniste », serait le fruit d’un coup d’éclat des services secrets iraniens. Mais avec quel objectif ? Briser l’ « ambiguïté nucléaire » d’Israël et montrer que personne n’est intouchable. Mais n’est-ce pas de la propagande pure de la part de l’Iran, ce régime théocratique qui arme le Hamas et le Hezbollah ? Cela révèle une faille : Israël, champion de la non-prolifération pour les autres, cache son arsenal atomique depuis des décennies.

Et l’Occident ? Motus, alors qu’il hurle contre le nucléaire iranien.

 

Pour comprendre cette escalade, il faut remonter dans le temps, loin des slogans d’aujourd’hui

L’histoire des relations Iran-Israël est un roman oublié, tissé de bienveillance antique et d’alliances secrètes, balayé par une révolution qui a tout renversé. Dès le VIe siècle avant notre ère, le roi perse Cyrus le Grand, fondateur de l’Empire achéménide, libère les Juifs exilés à Babylone et leur permet de rebâtir le Temple de Jérusalem. Cet acte de clémence est « gravé dans les mémoires bibliques », comme le rappelle un édito récent, mais « hélas il est trop souvent oublié ». Fast-forward au XXe siècle : en 1949, l’Iran devient le deuxième pays à majorité musulmane, après la Turquie, à reconnaître l’État d’Israël, malgré son vote contre le plan de partition de l’ONU en 1947.

Pendant la Guerre froide, les liens sont cordiaux : échanges économiques florissants, coopération militaire discrète. Culminant en 1981, au cœur de la guerre Iran-Irak, avec l’opération Seashell : Israël fournit des armes à l’Iran pour contrer Saddam Hussein, une alliance « oubliée » qui montre que, même dans le chaos, pragmatisme et intérêts communs l’emportaient. La Perse et Israël, malgré leurs divergences, « partagent une histoire millénaire qui pourrait inspirer un avenir de coexistence ».

Puis vient le basculement de la Révolution islamique de 1979, menée par l’ayatollah Khomeini. L’Iran vire anti-sioniste radical, soutenant Hezbollah et Hamas, tandis qu’Israël voit en Téhéran une menace existentielle. Sabotages, assassinats ciblés contre le programme nucléaire civil iranien : la lune de miel vire au cauchemar. Cette rupture n’efface pas l’héritage : elle le noie sous des décennies de propagande. Aujourd’hui, quand l’Iran brandit ses « infos sensibles » sur Dimona, c’est moins une surprise qu’un écho amer de cette histoire fracturée.

Et si on s’en souvenait ? Peut-être que l’on verrait non pas deux ennemis éternels, mais deux nations qui ont su cohabiter par le passé.

 

L’hypocrisie occidentale éclate au grand jour, comme un ulcère purulent

Les États-Unis, l’Union européenne, et même la France – alliée historique d’Israël – condamnent verbalement les « excès » à Gaza, mais continuent d’armer Tel-Aviv sans sourciller. Washington a débloqué des milliards en aides militaires depuis octobre 2023, et l’Europe, via des licences d’exportation, fournit munitions et pièces détachées. Résultat ? Des bombes françaises ou américaines qui pleuvent sur Gaza, tuant des civils, pendant qu’on prône la « paix juste ».

Prenez la France : le 22 septembre 2025, Emmanuel Macron annonce la reconnaissance officielle de l’État palestinien lors d’un sommet à l’ONU, rejoint par la Belgique, le Luxembourg et d’autres. Un geste historique, dixit l’Élysée, pour « affirmer que la solution à deux États est inévitable ». Bravo, applaudissements. Mais est-ce du symbolisme creux ? Paris continue de vendre des armes à Israël, 176 licences approuvées en 2024 seul, et refuse des sanctions européennes plus dures. Macron critique l’« échec » d’Israël à l’ONU, mais pas au point de couper les robinets.

C’est de la realpolitik : on reconnaît la Palestine pour calmer l’opinion publique française, chauffée à blanc par les manifestations pro-palestiniennes, tout en gardant Israël comme rempart contre l’Iran. Hypocrisie absolue.

Comme l’écrit un survivant de Gaza dans un témoignage poignant : « Comment reconnaître un État tout en armant ceux qui le rasent ? »

 

Cette double parole occidentale mine la crédibilité du monde libre

On sanctionne la Russie pour l’Ukraine avec une unité de fer (embargo, arrestations), mais pour Israël, c’est le laxisme : pas de gel d’avoirs, pas de poursuites à la CPI pour Netanyahu (malgré un mandat d’arrêt émis en mai 2025). Pourquoi ? Géopolitique, lobby pro-israélien, peur du terrorisme. Mais à Gaza, 2 millions de Palestiniens croupissent dans un camp de concentration à ciel ouvert, affamés, bombardés, sans eau ni électricité.

L’ONU alerte sur une famine imminente, et rien ne bouge.

Alors, ce virage français et européen vers la reconnaissance palestinienne, est-ce un pivot réel ou un pansement sur une plaie gangrenée ? Symbolique, pour l’instant : sans pression militaire et économique sur Israël, c’est du vent. Mais en ravivant l’histoire oubliée Iran-Israël – de Cyrus à Seashell –, on pourrait imaginer un chemin : un dialogue qui dépasse la haine post-1979, pour une coexistence inspirée du passé. Si Macron et ses pairs veulent une paix durable, qu’ils passent des mots aux actes : embargo sur les armes, reconnaissance pleine et entière de la Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, un cessez-le-feu immédiat et libération des derniers otages.

Et pourquoi pas, un clin d’œil à cette histoire millénaire pour désamorcer Téhéran ? Sinon, Gaza ne sera pas seulement un génocide ; ce sera la tombe de notre soi-disant « ordre international basé sur des règles ».

Et vous, jusqu’où tolérerez-vous cette farce ? Le silence est complice. Il est temps de crier : stop à l’hypocrisie, justice pour Gaza, et mémoire pour l’avenir. Une vie vaut une vie.





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