Non, nos parlementaires ne sont pas pervers, ils sont comme tout le monde !


Ah, cette rengaine réconfortante que l’on nous serine pour adoucir les pilules amères des scandales politiques ! « Nos élites sont des gens ordinaires, comme vous et moi », qu’ils disent. Des citoyens lambda qui trébuchent parfois, qui commettent des erreurs humaines, tout simplement.

François Hollande, le président « normal », en était le champion : il montait dans le TGV pour ses vacances dans des lieux privilégiés, billet en poche comme un quidam, histoire de singer l’homme du peuple. Et que dire de ses escapades en scooter, casqué, pour filer croissants chauds de chez Julie Gayet, tout en qualifiant les plus modestes de « sans-dents » dans un message fatal ?

Emmanuel Macron, lui, y est allé, outre de la mascarade de transgenrisme de Brigitte portée de l’Elysée sur la place publique mondiale, de ses tirades inconsidérées eu égard sa fonction. Ces uppercuts verbaux qui trahissent l’entre-soi suffocant du kilomètre carré parisien intra-muros, ce cocon des arrondissements à un chiffre où l’on se congratule entre énarques : « Une gare, c’est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien », lâche-t-il en 2017 à la Station F, ce temple des start-uppers triomphants. Ou encore, à un jeune sans emploi en 2018 : « Je traverse la rue, je vous en trouve », un travail, comme si la précarité se balayait d’un revers de main gantée de Rothschild.

Ces phrases, ces mises en scène, ne sont pas des maladresses : elles sont l’hérésie même, ces puissants qui devraient montrer l’exemple s’exhibant en icônes de dégradation des valeurs sociétales – drogue, adultère, mépris social – qu’ils veulent nous faire avaler comme la France « telle qu’elle devrait être », selon leur volonté impérieuse. Dixit Delphine Ernotte, la patronne de France Télévisions, cette donneuse de leçons patentée qui, du haut de son service public, nous serine ses moralines progressistes tout en protégeant l’impunité de ses pairs – et pourtant, à la tête de cet organe public, elle est responsable de nombreuses dérives financières et budgétaires pour l’audiovisuel public, ainsi qu’un pluralisme ancré dans une bien pensance frôlant le sectarisme.

Et pour faire passer la sauce, on nous bombarde d’arguments sociologiques : regardez, le chemsex, cette pratique mêlant drogues de synthèse et ébats sexuels endiablés, n’est plus l’apanage des marges urbaines. Non, elle s’est démocratisée, elle touche désormais « tout le monde », y compris les jeunes en province, les étudiants fêtards et les hétéros bien intégrés. Une façon habile de normaliser l’inacceptable chez nos représentants, en prétendant que c’est juste le reflet d’une société en mutation. Mais derrière cette rhétorique lisse, c’est un mur de perversion qui se dresse : un dépassement incessant des bornes, un non-respect chronique de la Constitution et des lois, et surtout, cette illusion tenace que les puissants sont au-dessus des règles qu’ils imposent aux autres.

Prenons le chemsex, ce phénomène que l’on veut à tout prix banaliser pour excuser les dérapages de nos élites. Selon un rapport de 2022 remis au ministère de la Santé, entre 100 000 et 200 000 personnes pratiqueraient cette consommation de drogues (comme la MDMA ou le GHB) associée à des rapports sexuels en France – un chiffre sous-estimé, dixit le professeur Amine Benyamina, qui alerte sur une « augmentation des morts » et une extension du phénomène « même en petite ville et à la campagne ». L’âge moyen des adeptes chute : on voit désormais des jeunes entrer dans la sexualité par cette voie, chez les libertins ou les « jeunes fêtards ». Yann Botrel, infirmier addictologue et coordinateur d’un diplôme universitaire sur le chemsex, confirme : « Aujourd’hui, nous recevons beaucoup de jeunes, certains qui entrent dans la sexualité avec cette pratique. »

Et hop, le tour est joué : quand un parlementaire est surpris dans une telle affaire, on agite le drapeau de la normalisation. « C’est courant chez Monsieur Tout-le-Monde », qu’ils susurrent, pour faire avaler la pilule d’un comportement qui, chez un élu, frise l’irresponsabilité totale. Car ces « erreurs » ne se produisent pas dans le vide : elles se déroulent souvent sous le voile opaque des indemnités publiques, transformant le vice privé en scandale collectif.

Et que dire de Joël Guerriau, ce sénateur de Loire-Atlantique qui incarne à lui seul cette dérive ? Soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso à l’aide de MDMA diluée dans son champagne, lors d’une soirée chez lui en 2023, pour tenter de l’agresser sexuellement – une « soumission chimique » en bonne et due forme. Testé positif à de multiples substances lors de son interpellation, il a été mis en examen, suspendu de son parti, et pourtant… il continue de percevoir ses indemnités parlementaires, gonflées à 7 605 euros brut mensuels plus diverses primes. Absent de l’hémicycle depuis plus d’un an et demi, il empoche l’argent des contribuables sans sourciller. Est-ce « comme tout le monde » ? Non, c’est le privilège impuni des puissants, qui se croient au-dessus des lois qu’ils votent. 

La Constitution, avec son article 26 garantissant l’immunité parlementaire, 
est ici tordue en bouclier personnel, protégeant non pas la fonction, mais l’impunité.

Pire encore, l’affaire Andy Kerbrat, député LFI de Loire-Atlantique, qui pousse la perversion un cran plus loin : contrôlé en train d’acheter de la 3-MMC – une drogue de synthèse en plein boom – il est soupçonné d’avoir financé ses frasques avec son enveloppe de frais de mandat, ces 5 852 euros mensuels censés couvrir les dépenses liées à la fonction. « J’ai failli, c’est vrai », admet-il, mais les sanctions ? Une exclusion de 15 jours de l’Assemblée et une amputation de moitié de ses indemnités pendant deux mois seulement, en mai 2025. Utiliser l’argent public pour des rails de poudre ? C’est non seulement un détournement flagrant, mais un mépris viscéral pour la confiance des électeurs. 

Et là encore, la défense fuse : « C’est humain, c’est courant. » 
Courant chez qui ? Chez le citoyen lambda qui, 
lui, n’a pas de tirelire parlementaire pour ses dérives et ses vices.

Ces exemples sont à peine la pointe de l’iceberg d’une classe politique qui repousse sans cesse les limites. Le non-respect de la Constitution – ce socle censé encadrer le pouvoir – devient routine : réformes bâclées, conflits d’intérêts ignorés, et une justice aux ordres qui traîne des pieds. Se croire au-dessus des lois ? C’est le fil rouge de ces « pervers » que l’on veut nous vendre comme des miroirs de la société. Mais, non, chers édiles : Monsieur Tout-le-Monde ne drogue pas ses collègues avec des fonds publics, ni ne normalise le chemsex pour masquer ses turpitudes. Il paie ses impôts, respecte les règles, et attend de ses représentants un minimum d’exemplarité.

Il est temps de cesser cette normalisation perverse qui avale les scandales comme des hosties. Nos parlementaires et gouvernants ne sont pas « comme tout le monde » : ils sont investis d’une mission essentielle pour la nation, de voter les lois et de prendre les décisions qui vont régir nos vies et qui devraient l’être conformément aux volontés du peuple. Quand ils trahissent cette mission, ce n’est pas une « faute humaine », c’est une trahison collective. Quand Macron déclare considérer mutualiser l’arme nucléaire, que fait-il si ce n’est enfreindre le traité de non-prolifération nucléaire et mettre la nation en danger ? Quand Macron prend la décision de signer un traité de défense Franco-Ukrainien sans l’aval du Parlement (article 53) ni le respect de la procédure et qu’il fait procéder à envoyer plus de 45 milliards d’euros en Ukraine, ce n’est pas avec ses billes qu’il joue, mais avec les nôtres. Est-ce cela la normalité ? Quand ces personnes se permettent des actes proscrits pour le peuple, c’est la nation tout entière qui en pâtie.

Alors stop à la maltraitance institutionnelle qui rend la France et les Français malades, 
réformons les indemnités, renforçons la déontologie, 
et rappelons-leur que la loi n’est pas un privilège, mais un devoir. 

Sinon, la pilule, cette fois, sera refusée.





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