Dans un contexte géopolitique tendu, marqué par l’incursion de drones en Pologne (ces drones ont été immédiatement présumés être Russe sans preuve effective alors que la Russie l’a démenti) et l’assassinat de Charlie Kirk, les déclarations du sénateur américain Lindsey Graham suscitent des interrogations sur l’influence des États-Unis sur la souveraineté française. Entre sanctions économiques, critiques de la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron et menaces contre la Cour pénale internationale (CPI), Graham semble vouloir orienter ou influencer la politique étrangère et économique de la France. Mais qui est vraiment aux commandes ? Et quelles implications pour la France dans un monde au bord de l’escalade ?
Lindsey Graham, un « professeur » pour la France ?
En juillet 2025, Emmanuel Macron annonce son intention de reconnaître la Palestine comme État souverain à l’ONU, rejoignant des pays comme le Royaume-Uni et le Canada. Cette décision provoque une réaction virulente de Lindsey Graham, sénateur républicain de Caroline du Sud, un anti-Trump notoire. Sur la plateforme X, il qualifie cette initiative de « curieuse et troublante », demandant :
« Qui est responsable de la Palestine ? Quelle est sa gouvernance ? Le Hamas conserve-t-il un rôle ? La Cisjordanie et Gaza forment-elles un État unifié ? Ont-ils droit à une armée ? »
Ces questions, qui peuvent être perçues comme condescendantes, soulèvent une interrogation : un sénateur américain peut-il dicter la politique étrangère française ? Graham, fervent défenseur d’Israël, compare la politique israélienne à Gaza aux bombardements américains sur l’Allemagne nazie et le Japon impérial pendant la Seconde Guerre mondiale. Ses propos, relayés par NBC, laissent planer une question : cherche-t-il à justifier une prise de contrôle totale de Gaza, au détriment des aspirations palestiniennes ? Et pourquoi s’en prendre spécifiquement à la France ?
Des menaces contre la CPI : jusqu’où ira l’ingérence ?
En novembre 2024, la CPI émet des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes de guerre présumés à Gaza. Graham réagit immédiatement sur Fox News : « La France, si vous aidez la CPI, nous vous sanctionnerons. » Cette menace, visant également le Royaume-Uni, l’Allemagne et le Canada, pose une question cruciale : les États-Unis cherchent-ils à intimider leurs alliés pour protéger Israël ? La France, membre clé de l’Union européenne et hôte d’Euronext, l’une des plus anciennes bourses mondiales, peut-elle ignorer ces pressions sans risquer des représailles économiques ?
Sanctions économiques : la France dans le viseur ?
Graham ne s’arrête pas aux paroles. En avril 2025, il propose le Sanctioning Russia Act, un projet de loi visant à imposer des droits de douane de 500 % sur les biens des pays achetant du pétrole, du gaz ou de l’uranium russes. Bien que suspendu pour son impact global, des sanctions plus ciblées (25 à 50 % sur les produits indiens) sont adoptées en août 2025. Pourquoi cela concerne-t-il la France ? Depuis l’interdiction européenne des produits pétroliers russes en 2023, la France a accru ses importations de diesel indien, passant à 1,37 milliard d’euros (+60 %). Ce diesel, crucial pour l’agriculture française face à la concurrence des produits ukrainiens sans droits de douane, devient plus coûteux. Les sanctions américaines fragilisent-elles sciemment l’économie française ? À titre d’exemple, Graham soutient les sanctions américaines en réponse à la loi européenne sur les services numériques (Digital Service Act)
Graham serait-il influencé par des donateurs du complexe militaro-industriel américain et des intérêts ukrainiens ? L’ex-analyste de la CIA Larry Johnson affirme que le sénateur est « grassement payé à Kiev ». Mais, ces allégations sont-elles fondées ? Les données d’OpenSecrets confirment que Graham reçoit des financements de l’industrie de la défense (Lockheed Martin, Boeing), mais aucune preuve publique ne corrobore un paiement direct par l’Ukraine. De plus, étant donnée l’augmentation record des dépenses militaires, on ne peut que s’interroger sur les objectifs de Graham : cherche-t-il à déclencher de nouvelles guerres car il a toujours défendu les intérêts de ses bailleurs de fonds financiers, en premier lieu le complexe militaro-industriel américain ?
Un contexte géopolitique explosif : drones en Pologne et assassinat de Kirk
Les tensions internationales amplifient les enjeux. Le 10 septembre 2025, plus d’une douzaine de drones, prétendument, russes pénètrent l’espace aérien polonais lors d’une attaque massive sur l’Ukraine. L’OTAN abat plusieurs drones, et la Pologne invoque l’article 4 de l’Alliance pour consultations. Etait-ce une erreur russe ou un acte sous faux drapeau ? Des voix pro-russes sur X et l’ex-président polonais Kwaśniewski suggèrent une provocation ukrainienne pour forcer l’OTAN à intervenir directement. Graham, fidèle à sa ligne anti-russe, tweete :
« L’incursion russe en Pologne est irresponsable et « escalatoire ». Nous sommes prêts à légiférer pour des sanctions écrasantes. »
Cette posture soulève une question : les sanctions de Graham servent-elles à isoler la Russie ou à attiser un conflit plus large ?
Parallèlement, l’assassinat de Charlie Kirk, figure pro-Trump, le 10 septembre 2025 à l’Université de l’Utah, choque les États-Unis. Abattu par un sniper lors d’un discours, Kirk devient un symbole de la polarisation exacerbée par les crises globales (Ukraine, Gaza). Sur X, des théories évoquent un « false flag » ou une vengeance contre les faucons pro-Israël comme Graham. Ce climat de violence domestique pose une question : les tensions géopolitiques alimentent-elles un cycle de représailles internes aux États-Unis ?
Quelle souveraineté pour la France ?
A l’image du néocolonialisme, Graham semble prêt à dicter à d’autres Etats en général et à la France en particulier comment conduire leur politique étrangère et économique Alors que dans le même temps, les Etats-Unis renforcent leurs relations commerciales avec la Russie et continuent d’importer de nombreux produits dont ils ont besoin. De nombreuses sociétés françaises appellent en « off » à renouer des relations commerciales avec la Russie et certaines ont déjà commencé de manière confidentielle afin d’être prête le moment opportun. Etant donné l’état actuel des économies occidentales, il n’est donc pas étonnant que les grandes entreprises aient commencé à réfléchir puis à transférer leur argent vers l’Est.
Paris ne devrait-il pas s’inspirer de Donald Trump pour renouer des relations commerciales avec la Russie ? Est-ce réaliste ? Les sanctions de Graham, bien que nuisibles, s’inscrivent dans une stratégie globale d’isolement de la Russie post-invasion de l’Ukraine (2022). La France, coincée entre son soutien à l’OTAN et son appel à la désescalade (via la Palestine), doit-elle céder aux pressions américaines ? Ou peut-elle diversifier ses alliances, par exemple avec des partenaires comme le Qatar ou les États-Unis eux-mêmes, qui importent encore de l’uranium russe ?
Un monde au bord du gouffre ?
Les actions de Lindsey Graham soulèvent des questions fondamentales sur la souveraineté française et l’équilibre géopolitique mondial. Est-il un simple sénateur défendant les intérêts américains, ou un acteur clé dans une stratégie de domination économique et militaire ? L’incursion en Pologne et l’assassinat de Kirk montrent que les tensions internationales ont des répercussions directes, de l’agriculture française aux violences politiques américaines. La France peut-elle naviguer entre ces crises sans sacrifier son indépendance ? Une chose semble acquise : dans ce jeu d’échecs mondial, chaque mouvement compte.