Résumé pour les pressés : en 2018, l’écrivain William Boyd lâchait dans le Nouvel Obs, sur fond de Brexit : « La politique, c’est le show-business des gens moches. » Sept ans plus tard, c’est pire : un Hollywood républicain où l’apparence prime sur l’action, et où nos élites se pavanent aux frais du contribuable. Brigitte Macron en guest star à la Fashion Week, Rachida Dati en Dior sur les marches de Cannes, Anne Hidalgo et ses 84 000 € de fringues Dior payés par nos impôts – pendant que les artistes crèvent la dalle et que Paris s’effondre. À l’international, Trudeau et Ardern, lissés comme des acteurs, cachent des scandales sous leur vernis ; Zelensky passe du piano avec l’appendice aux milliards de guerre ; von der Leyen, non élue, dépense des fortunes UE en mode diva intouchable.
Tout est façade : Macron a investi la presse people pour charmer les 30 % d’indécis qui votent au physique, feuilletant Voici chez le coiffeur. Résultat ? Des jeunes politiciens obsédés par le look, un gouvernement Lecornu recyclé ce 5 octobre 2025 comme un remake foireux qui n’aura pas tenu 24h puisqu’il vient de démissioner (« on prend les mêmes et on recommence ! »), et une confiance en chute libre – 70 % des Français voient la corruption partout.
Boyd avait raison : tout n’est qu’illusion, comme ces dîners d’État à 5 000 € la tête ou l’efficacité du vaccin covid vendue aux Français. Aux jeunes, on vend du TikTok en costard, pas du sens. Il est temps d’éteindre les projecteurs : sobriété, transparence, sanctions. Sinon, qu’ils paient leur ticket VIP. Fin du show.
*** Edito ***
Ah, la politique ! Ce grand théâtre des illusions où les projecteurs crachent leur lumière factice sur des acteurs qui, soyons honnêtes, n’ont pas grand-chose à envier aux stars de Hollywood en termes de charisme ou de talent. Non, la politique, c’est Hollywood : un monde où l’on vend du rêve sans scénario potable, où la peopolisation – ce mélange toxique de people magazine et de pouvoir public – a envahi la scène comme une brume californienne. Cette formule culte (*), popularisée en français par l’écrivain britannique William Boyd lors d’une interview accordée au Nouvel Obs en 2018, à l’occasion de la promotion de son roman L’Amour est aveugle, résonne avec une ironie mordante sur fond de Brexit : « La politique, c’est le show-business des gens moches. » Boyd, avec son œil acéré, pointait du doigt un monde où tout n’est qu’apparence, une façade glamour masquant le vide.
Justin Trudeau ou Jacinda Ardern : la politique les a rendus beaux, lissés par les filtres des caméras et les discours ciselés, mais sous le vernis ? Des scandales éthiques, des politiques laxistes sur l’immigration ou la gestion de crise qui masquent une incompétence crasse – Trudeau avec ses blackface et ses promesses vides, Arden avec son départ en fanfare laissant un pays divisé. La beauté politique n’est qu’un maquillage pour cacher les laids du dedans. Et pendant que les vrais citoyens triment pour boucler leurs fins de mois, nos élus se pavanent, se costument et dépensent sans compter, aux frais de la princesse. Ou plutôt, à ceux du contribuable. C’est écœurant, franchement : des salaires grassouillets – jusqu’à 90 000 euros annuels pour une maire comme Anne Hidalgo, sans compter les indemnités – et pourtant, ces mêmes qui se gargarisent de « service public » pillent les caisses communes comme si c’était leur tirelire personnelle.

Et c’est précisément pour cela qu’Emmanuel Macron a tant investi dans la presse people : traité comme un jeune premier de cinéma dès 2017, avec des couvertures flatteuses dans Paris Match ou Voici, c’est une stratégie délibérée, car on sait que 30 % des électeurs indécis se décident souvent la veille de l’élection, en feuilletant un magazine people chez le coiffeur plutôt qu’en scrutant les programmes. Ces 30 % votent au physique, au charisme filtré, et non aux idées – une élection gagnée sur l’écran plutôt que dans l’isoloir.
Regardez Brigitte Macron, notre Première Dame autoproclamée en icône mode. À peine la Fashion Week de Paris s’ouvre-t-elle que la voilà, quittant le défilé Louis Vuitton avec l’aisance d’un « top model » en pause cigarette, ou siégeant au premier rang du show Dior aux côtés de Carla Bruni, toutes deux drapées dans du denim chic comme si elles défilaient elles-mêmes. Ce n’est pas une Première Dame en mission diplomatique ; c’est une guest star qui pose pour les photographes, transformant l’Élysée en backstages de podium. Et nous, on paie l’addition pour ces apparitions grandioses, parce que, rappelez-vous, le glamour a un coût public.
Pire encore, cette peopolisation s’infiltre jusqu’aux couloirs du pouvoir. Prenez Rachida Dati, ministre de la Culture qui semble avoir confondu son portefeuille avec un pass VIP pour les tapis rouges. À Cannes 2025, la voilà en fourreau blanc Dior, montant les marches avec un éclat hollywoodien, embrassant Carla Bruni sous les flashs comme si elle auditionnait pour un remake de « La La Land ». Glamour assumé, certes, mais à quel prix ? Ces sorties people ne sont pas gratuites : voyages, tenues, hôtels – tout cela flotte sur un nuage de frais de représentation opaques, financés par nos impôts. Et pendant ce temps, les vrais artistes, ceux qui galèrent dans les théâtres de banlieue, attendent des subventions qui ne viennent jamais. Quant au « magot » du cinéma français, ce trésor de plus de 700 millions d’euros annuels géré par le CNC – taxes sur les salles, la TV, le streaming –, où est-il passé ? Distribués à foison à centaines de millions, par Dominique Boutannat un proche d’Emmanuel Macron, puis engloutis pendant la crise Covid (1,4 milliard dont les retours sont difficilement visibles), ces fonds publics servent-ils vraiment à faire du bon cinéma, ou à financer les caprices d’une élite qui se rêve en productrice ? L’opacité règne, et on nous serine que c’est « normal ». Normal ? Pour qui ?
Quant à Anne Hidalgo, la maire de Paris qui règne sur la capitale comme une diva capricieuse, son cas est l’illustration parfaite de cette dérive – et le plus écœurant. Notes de frais refusées à la transparence pour la troisième fois depuis 2014, dépenses somptuaires pour des vêtements chez Dior ou ailleurs (84 000 euros rien que pour des fringues entre 2020 et 2024 !), et des voyages qui sentent la proximité avec la jet set plus que le métro bondé (125 000 euros pour les déplacements sur la même période). Tout cela aux frais des contribuables, bien sûr, alors qu’elle perçoit un salaire princier pour « servir » la ville. Elle porte même plainte pour « dénonciation calomnieuse » quand on ose gratter sous le vernis, comme si révéler ces folies était un crime contre sa majesté ou même l’humanité. Et nous, Parisiens ou non, on avale la pilule : des millions pour des caprices princiers ou vestimentaires, pendant que les trottoirs de la Ville Lumière craquellent et que les factures d’électricité explosent. Faut-il être beau pour être un bon politique ? se demande-t-on, ironique, en pensant à ces maires socialistes comme Éric Lejoindre, qui s’offrent des dîners étoilés, des soins de beauté et des fringues sur fonds publics (plus de 35 000 euros remboursés en quatre ans). Légal, disent-ils. Mais moral ? Zéro pointé.

Quasimodo ne fait plus recette : avant, des figures comme Gérard Larcher ou François Bayrou passaient inaperçus avec leurs physiques ordinaires ou « peu avantageux », sans que quiconque ne s’en offusque. Aujourd’hui, on dissèque la bedaine de Bayrou, un « Pretty Old Man », qui un temps s’est pris au jeu de la comparaison à Richard Gere, comme un symbole flagrant d’abus de position, un embonpoint nourri à nos frais plutôt qu’à la sueur du front.

Avec la télé-réalité et l’infofiction qui colonisent nos écrans, on ne tolère plus que des beaux visages : les médias ne montrent que ça, polissant les aspérités pour vendre du rêve lisse, reléguant les « moches » au rang de figurants oubliés. Voilà ce qu’on propose comme idée de la politique aux jeunes : aujourd’hui, il suffit de regarder les jeunes politiciens pour voir que, dans leur esprit, le physique est la meilleure arme pour récolter des votes – on n’a rien d’autre à leur offrir que d’être des acteurs sur un plateau télé, des influenceurs en costard plutôt que des bâtisseurs d’avenir.
Mais le summum de cette farce ne serait-ce pas les dîners d’État, ces bacchanales républicaines où nos élus se croient aux Oscars.
Le fameux souper de Versailles sous Macron, évalué à plus d’un million d’euros pour 200 invités – soit 5 000 euros par tête, champagne et caviar inclus, tout droit sorti des poches des contribuables. Ou les frais de bouche de l’Élysée qui ont flambé à 1,3 million en 2023, grâce à des rénovations gastronomiques que seuls les palais impériaux mériteraient. Ils y vont en smokings taillés sur mesure, toasts à la main, croyant négocier des traités internationaux entre deux coupes de Dom Pérignon. Mais non : ce ne sont pas des stars vendant du rêve sur grand écran. Ce sont des citoyens – ou du moins, ils l’étaient – censés servir la nation, pas se servir sur son dos, à l’image d’acteurs recyclés en politiciens : Ronald Reagan, le cow-boy d’Hollywood devenu président, ou Volodymyr Zelensky, l’humoriste qui jouait du piano avec son appendice dans des sketches grivois avant de se muer en héros de guerre. Du rire potache aux bunkers de Kiev, au milliards demandés pour la guerre, le passage est sans couture, mais le talent pour gouverner ? Discutable.

Et regardez du côté de Bruxelles : Ursula von der Leyen, cette présidente de la Commission européenne non élue au suffrage direct, se la joue chef d’État en cheffe, dépensant sans compter et outrepassant allègrement ses prérogatives. Budgets UE pharaoniques (2 000 milliards pour 2028-2034, rien que ça !), plans de défense qui contournent le Parlement pour des prêts de 150 milliards, initiatives unilatérales sur l’Ukraine qui font grincer des dents les diplomates – et une motion de censure rejetée de justesse en juillet 2025, pour cause de scandales consultants, des sms habilement « disparus ou perdus » et dépenses opaques sur les contrats mirobolants des vaccins covid (35milliards). Elle somme les États de gonfler leurs budgets militaires, comme si elle était au-dessus des lois. Non élue, mais intouchable : voilà le star system européen en action.
Les budgets de l’UE, de la Ville de Paris ou du ministère de la Culture ? Ils éclipsent allègrement certaines productions hollywoodiennes – des centaines de millions pour le CNC seul, contre des blockbusters à 200 millions de dollars. Et pour quelques dollars de plus, nos politiques se prennent au jeu : tapis rouges, jets privés, robes de gala, certains allant même jusqu’à acheter de la drogue avec leurs indemnités parlementaires.
Mais où est la ligne rouge ? Enfreindre les règles de bienséance ? C’est le minimum. Déontologie, civisme, respect des lignes rouges ? Jetés aux orties. Ces pratiques ne sont pas de simples écarts de goût ; elles relèvent de qualifications pénales claires : abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, voire escroquerie au jugement quand on résiste à donner les notes de frais. Imaginez un PDG d’entreprise qui rembourse ses tailleurs italiens sur les notes de frais de la boîte, ou un salarié qui charge ses dîners people sur la carte pro : le fisc le rattraperait en deux temps trois mouvements, avec redressement, amendes et peut-être un passage au tribunal. Mais pour nos élites ? Une polémique éphémère, un tweet de défense, et on passe à autre chose. Et les journalistes, ces complices involontaires du cirque ? Ils s’extasient sur les apparitions « stariennes » de Dati à Cannes ou de von der Leyen en grande prêtresse de Bruxelles, omettant piteusement les infos cruciales pour les citoyens : les plaintes pour corruption, les outrepassements budgétaires, les motions de censure qui frôlent l’implosion. Priorités inversées, comme d’hab.
Au fond, comme le lieutenant Colombo dans ses interrogatoires les plus vicieuses « Une petite question, juste une… Vous servez vraiment l’intérêt des citoyens, ou c’est juste pour le costume ? Et cette faute-là, elle vaut combien en prison ferme ? » –, on se demande : ces gens-là, avec leurs fourberies qui rivalisent avec les mensonges dans un spectacle tartuffien absolu, commettent-ils d’autres crimes que le vol à l’arraché de notre confiance ?
Prenez le ministre de la Santé – ou ce qui en tient lieu, via le ministère de la Culture – qui ose déclarer que lire France-Soir serait « dangereux pour la santé ». Sérieux ? Alors que les vrais poisons sont ces gaspillages, ces mensonges budgétaires, ces caprices people qui ruinent la nation ? Elle se trompe de cible, ou plutôt, elle vise juste : c’est le prix à payer pour avoir osé critiquer, à juste titre, ces dérives d’une classe politique qui confond Élysée et Oscars, Parlement et podium avec le réel intérêt des citoyens et le devoir qui leur a été conféré. Il y a de quoi écœurer, oui. Profondément. Quand je vois ces pantomimes glamour, je pense à la caissière qui calcule son budget courses au centime près, au prof qui renonce à un week-end pour payer l’électricité, au retraité qui hésite devant le ticket de métro. Eux paient leurs factures tous les mois, rubis sur l’ongle, pendant que nos « représentants » transforment la République en clap de tournage. Résultats au box office politique ? Une baisse importante de la confiance avec 70 % des Français qui estiment qu’aucune personnalité politique actuelle n’incarne un avenir positif pour la France et que la corruption est trop présente en France.
L’annonce du gouvernement Lecornu ce 5 octobre 2025 en est la preuve flagrante : un grand recyclage, on prend les mêmes acteurs et on recommence, avec des reconductions en cascade qui sentent le remake forcé plutôt que la rupture nécessaire – Bruno Le Maire aux Armées, Roland Lescure à Bercy, et tant d’autres qui reviennent en scène comme si rien n’avait changé. Hier je m’étais amuser à jouer les madame Irma en voyant que Macron nomerait Olivier Faure « immédiatement après que Lecornu aura été censuré ». Et censuré, il l’a été immédiatement. Dans la foulée de l’annonce des membres du gouvernement, Bruno Retailleau déclarait que la rupture n’était pas comme convenue et convoquait un bureau stratégique et le RN déclarait qu’il censurerait Lecornu ! Une censure de fait, par ses pairs ministres, qui mène à la démission de Lecornu. Il devient ainsi le premier ministre le plus éphémère de la cinquième république. Le balai des prétendants reprend avec en ligne de mire article 16, dissolution ou démission.
Comme m’explique une personne qui connait bien l’univers politique : « Le star system politique commence à en gonfler plus d’un… là on est dans le ridicule. C’est Tik tok en permanence. Et c’est #nicolasetmoiquipayent ! » Elle n’a pas tort quand on sait que le décret de nomination du gouvernement leur permet de bénéficier de leurs avantages d’anciens ministres !
❗️[ 🇫🇷 FRANCE ]
🔸 Le décret de nomination des ministres publié dimanche permet aux membres du gouvernement Lecornu de bénéficier de leurs avantages d’anciens ministres, dont 3 mois de salaire (~28 000 € brut chacun) malgré quelques heures de mandat.
Coût total : ~500 000 €. pic.twitter.com/YTyqRYOras— Little Think Tank (@L_ThinkTank) October 6, 2025
Il est temps de baisser le rideau sur ce « Hollywood pour les mauvais, les moches ou les médiocres ». Exigeons la sobriété, la transparence, la sanction.
Parce que le vrai scandale, ce n’est pas le tapis rouge ; c’est qu’on le déroule encore pour eux.
Et la prochaine fois, qu’ils paient l’entrée.

