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La guerre n’est pas qu’une affaire de chars, de drones et de diplomates au ton grave. Elle est aussi une affaire de récits. Car avant que la première balle ne siffle, il y a déjà des titres, des communiqués et des images qui préparent le terrain. Bref, la guerre commence… dans les mots.
Les médias, qu’ils soient télé, presse écrite ou fils Twitter (pardon, X), ne se contentent pas de raconter : ils découpent, sélectionnent, cadrent. Comme un réalisateur de cinéma choisit son plan. Et là, vous pouvez être sûr que rien n’est laissé au hasard.
Le champ de bataille des mots
Imaginez : une armée «progresse» ou «envahit». Vous sentez la différence ? Le premier terme sonne presque sportif, comme une équipe qui avance vers le but. Le second vous fait frissonner. Voilà le pouvoir du langage : il colore l’événement, lui donne une direction émotionnelle.
Les gouvernements le savent et alimentent les rédactions avec des mots calibrés. «Dommages collatéraux», par exemple, c’est beaucoup plus digeste que «civils tués». Et parfois, sans même s’en rendre compte, les journalistes reprennent ces éléments de langage. Résultat : l’info devient une construction où chaque mot est une brique posée stratégiquement.
Les images qui giflent ou anesthésient
Puis viennent les images. Une photo d’un soldat souriant avec des enfants ? La guerre paraît humaine, presque chaleureuse. Une vidéo d’un quartier bombardé ? Là, on entre dans l’horreur. Les rédactions choisissent ce que vous verrez à l’heure du dîner.
Mais attention : montrer moins ne veut pas dire que ça n’existe pas. C’est juste que le cadre est serré, comme un selfie où on choisit d’inclure son meilleur profil et d’oublier le chaos derrière. Les images sont donc une arme redoutable, aussi efficace qu’un communiqué officiel.
Le rythme et le silence
Autre subtilité : le temps médiatique. Quand un conflit éclate, c’est l’avalanche : éditions spéciales, envoyés sur place, notifications push à la pelle. Mais très vite, l’attention s’épuise. Le public veut passer à autre chose, et les rédactions suivent.
Et là, le silence est aussi un cadrage. Ce dont on ne parle plus finit par ne plus exister. Des guerres continuent, mais elles disparaissent des radars. Comme un match prolongé à huis clos : il se joue, mais plus personne ne le regarde.
L’économie des récits
Pourquoi certaines guerres occupent la une et d’autres restent dans l’ombre ? Parce que les médias, eux aussi, répondent à une logique d’audience. Si le lecteur européen se sent directement concerné, le conflit sera traité en long, en large et en travers. S’il se déroule dans une région jugée lointaine, il se glissera en bas de page.
Ce n’est pas seulement une question d’information, c’est aussi une question de marché. Les récits deviennent une marchandise, et chaque journal doit composer avec cette économie du spectaculaire.
Petite parenthèse sportive
Parfois, les récits médiatiques ressemblent aux commentaires sportifs : il y a les «avant-match», les pronostics, les analyses en direct et les debriefs d’après. Et là, même les plateformes de paris en ligne s’y mettent. TonyBet, par exemple, ne se contente pas d’offrir des cotes sur le foot ou le basket : on y trouve aussi des paris avant-match qui permettent de se glisser dans la peau d’un stratège, un peu comme les éditorialistes de guerre qui prédisent la suite des hostilités.
Bref, qu’il s’agisse de géopolitique ou de sport, on aime prévoir, parier, analyser. L’humain reste fasciné par le jeu d’anticipation.
Le spectateur : victime ou acteur ?
Alors, que faire face à ce cadrage permanent ? Baisser les bras ? Pas forcément. Être lecteur ou spectateur aujourd’hui, c’est accepter que l’information n’est jamais brute. Mais c’est aussi cultiver un regard critique. Se demander : pourquoi ce mot et pas un autre ? Pourquoi cette photo plutôt qu’une autre ? Et surtout : qu’est-ce qui est laissé hors champ ?
Le spectateur, loin d’être une simple éponge, peut devenir un décodeur. Et c’est là que se niche une forme de liberté.
La guerre des récits
Les guerres modernes ne se gagnent pas seulement avec des blindés ou des drones. Elles se jouent aussi dans le récit qui en est fait. La perception peut décider d’une alliance, influencer une opinion publique, voire peser sur le cours d’une négociation.
C’est une guerre parallèle, invisible, mais tout aussi stratégique : la guerre des mots, des images et du temps médiatique.
Lire entre les lignes
L’anatomie d’un récit médiatique, c’est un peu comme décortiquer un roman policier. Il faut repérer les indices, identifier les silences, comprendre les intentions. Derrière chaque gros titre, il y a un angle choisi, un cadre qui vous guide subtilement.
La bonne nouvelle ? Vous n’êtes pas condamnés à avaler la version servie. Lire entre les lignes, comparer les sources, questionner les choix : voilà la vraie posture du citoyen éclairé.
Parce qu’au fond, si la guerre est affaire de territoires, elle est aussi affaire de récits. Et dans ce champ de bataille invisible, chaque lecteur devient un combattant potentiel. Pas avec des armes, mais avec son esprit critique.