Près de 1 733 individus condamnés pour des infractions sexuelles travaillaient auprès de mineurs jusqu’à leur démasquage par une plateforme nationale de vérification d’honorabilité, généralisée en France depuis mercredi. Ce système, testé depuis septembre 2024 et désormais étendu à tout le territoire, impose à chaque professionnel ou bénévole exerçant auprès d’enfants de présenter une attestation vierge de condamnations sexuelles ou violentes. Mieux vaut tard que jamais ?
“Ce ne sont pas des personnes sanctionnées pour excès de vitesse, mais bien des prédateurs condamnés qui n’ont rien à faire auprès de nos enfants”, martèle Sarah El-Haïry, Haute-Commissaire à l’Enfance, qui porte le projet. À ce jour, 342 000 attestations ont été délivrées, dont 1 % ont été refusées, majoritairement dans les structures de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). Selon The Epoch Times, 80 % des refus concernent ce secteur. Un chiffre glaçant qui confirme ce que Pierre-Alain Sarthou, directeur de la Cnape, constate sur le terrain : “Les foyers de l’ASE sont malheureusement une cible pour les personnes malveillantes.”
Ce dispositif comble un vide abyssal. Adrien Morfoisse, directeur d’un établissement accueillant 1 200 jeunes, confie : “Nous embauchions parfois sans retour de vérification, faute de personnel.” La plateforme change la donne, car en trois jours, la responsabilité de prouver son honorabilité incombe au candidat, et l’employeur dispose enfin d’un outil fiable et légal.
Alors que l’État projette d’étendre ce contrôle aux secteurs du handicap, des personnes âgées, voire à l’adoption dès 2026, une question demeure : cela sera-t-il suffisant pour réparer les failles béantes de notre société ?