Alerte rouge sur Wall Street : les banques régionales américaines au bord du gouffre, un crash imminent menace l’économie mondiale ?


Samedi 18 octobre 2025, la tension sur les marchés n’a pas faibli. Après la chute brutale de l’indice des banques régionales jeudi – près de 6 % en une journée –, les signaux d’alarme se multiplient. Deux institutions phares, Zions Bancorporation et une autre banque de taille moyenne, ont avoué des provisions massives pour couvrir des prêts frauduleux et impayés, amplifiant les craintes d’un effet domino. Selon un rapport de Morningstar publié hier, les banques régionales américaines affichent des signes croissants de tension, malgré des réserves gonflées pour absorber les pertes de crédit. « C’est comme si la marée basse révélait les rochers cachés », commente un analyste de Wall Street interrogé par le Wall Street Journal, soulignant comment une série de prêts douteux – souvent liés à des secteurs vulnérables comme l’immobilier commercial et les PME – expose ces établissements à un risque systémique.

Parallèlement, la Réserve fédérale (Fed) a tenu hier sa conférence sur les stress tests, un événement annuel qui prend cette année des allures de diagnostic d’urgence. Les données préliminaires sont alarmantes : l’indice KBW des banques régionales a enregistré sa pire journée depuis les turbulences tarifaires d’avril, avec une exposition accrue aux fraudes de crédit qui fait craindre une contagion rapide. À cela s’ajoute un contexte macroéconomique tendu : inflation persistante, taux d’intérêt élevés et un ralentissement de la croissance qui pèsent sur les emprunteurs. Les actions des banques régionales et de l’investissement bank Jefferies ont chuté en cascade, tandis que les marchés mondiaux, de Londres à Tokyo, ont suivi la tendance baissière. Et ce n’est pas tout. Au-delà des frontières bancaires stricto sensu, des tensions réglementaires aggravent le tableau. La National Labor Relations Board (NLRB) a déposé plainte jeudi contre la Californie, contestant une loi d’État qui redirige les litiges du travail vers une agence locale, au détriment de la juridiction fédérale. Bien que cela semble périphérique, les économistes y voient un symptôme plus large d’un État fédéral affaibli, où les États challengent les règles nationales – y compris en matière de supervision bancaire. « Cette fragmentation réglementaire pourrait compliquer les réponses coordonnées à une crise bancaire », avertit un expert en droit du travail cité par Reuters. En Californie, berceau de la Silicon Valley et de nombreuses fintechs interconnectées aux banques régionales, ce bras de fer pourrait freiner les investissements et amplifier les vulnérabilités.

 
Les conséquences : un domino mondial prêt à tomber

Si ces signaux ne sont pas un épiphénomène, les retombées pourraient être dévastatrices. Aux États-Unis d’abord : une défaillance en chaîne des banques régionales – qui financent 40 % des prêts aux petites entreprises – risquerait de geler le crédit, provoquant des faillites en cascade chez les PME et un pic du chômage urbain. Selon une analyse du Project Syndicate publiée ce matin, « un crash boursier pourrait bien déclencher la prochaine crise financière, contrairement aux prévisions des experts qui la minimisent ». Imaginez : des milliers d’emplois perdus dans les régions rurales et périurbaines, une contraction du PIB de 2 à 3 % dès le premier trimestre 2026, et une Fed contrainte à une baisse d’urgence des taux, ravivant l’inflation.

Mais l’onde de choc ne s’arrêterait pas aux côtes américaines. Vendredi, les places européennes et asiatiques ont plongé : le FTSE à Londres a perdu 1,5 %, le Nikkei 2 %, tandis que l’or, valeur refuge par excellence, a grimpé à un record historique de 4 307 dollars l’once en fin de matinée orientale, dépassant les 4 300 dollars pour la première fois depuis le pic de mars 2025. Cette flambée, alimentée par les craintes de crédit stress et les tensions géopolitiques persistantes, reflète un exode massif des investisseurs vers les actifs tangibles. « L’or n’est plus un simple métal précieux ; c’est le canari dans la mine bancaire », analyse un stratège de JPMorgan, notant que les ETF or ont enregistré des entrées records de 2 milliards de dollars cette semaine seule. Pour les épargnants lambda, cela signifie une inflation importée : les bijoux et investissements alternatifs deviennent prohibitifs, tandis que la confiance dans les monnaies fiat (monnaie dépourvue d’un lien avec des actifs) s’effrite, potentiellement aggravant la volatilité des devises comme l’euro et le dollar. En France, où les ménages détiennent traditionnellement une part non négligeable d’or physique, cette hausse pourrait doper les ventes aux enchères, mais au prix d’une érosion du pouvoir d’achat pour les classes moyennes déjà sous pression.

Pour la France et l’Union européenne, les risques sont multiples. Nos banques, exposées via des investissements croisés (comme BNP Paribas ou Société Générale, qui détiennent des actifs aux États-Unis), pourraient voir leurs bilans se dégrader de plusieurs milliards d’euros. « Une crise bancaire transatlantique signifierait une hausse immédiate des spreads de crédit, rendant plus cher le refinancement de la dette française », explique un économiste d’une grande banque française, sous couvert d’anonymat. Et il ajoute : « Les banques françaises ne sont pas en bonne posture en ce mois d’octobre, des années à vivre à crédit sur l’État et non à faire leur métier. »

Pire encore, dans un monde interconnecté par les non-banques (fonds spéculatifs, fintechs), l’essor de ces acteurs « révèle de nouveaux risques de stabilité financière », alerte le FMI dans son rapport d’octobre. En Europe, où les régulateurs peinent déjà à encadrer ces géants du shadow banking, un effondrement américain pourrait déclencher une fuite des capitaux vers les actifs sûrs, comme les obligations d’État françaises – mais au prix d’une appréciation de l’euro qui pénaliserait nos exportations.

Sur le plan social, les conséquences seraient tout aussi lourdes : inégalités creusées, avec les classes moyennes américaines les premières touchées par les saisies immobilières, et un effet boomerang en Europe via une hausse des primes d’assurance et des coûts du crédit immobilier. « Nous ne pouvons pas nous permettre un nouveau 2008 ; les leçons n’ont pas été tirées », tonne Hilary J. Allen, professeure de droit financier à l’Université George Washington, dans une tribune explosive.

 

Les banques à l’agonie : un rôle originel effacé par un contrôle toxique

Au cœur de cette crise, les banques régionales illustrent un dysfonctionnement plus profond : elles ne jouent plus leur rôle fondamental d’intermédiaires sains entre épargne et investissement. Historiquement conçues pour faciliter l’accès au crédit et au cash aux citoyens et aux entreprises, ces institutions se sont muées en géants bureaucratiques d’un contrôle omniprésent, rendant l’accès aux services essentiels terriblement difficile. Selon le rapport annuel de la Réserve fédérale sur le bien-être économique des ménages américains, publié en juin 2025, bien que la majorité des adultes disposent d’un compte bancaire, des écarts notables persistent en matière d’accès aux services financiers, avec un tiers des ménages à faible revenu déclarant des difficultés pour obtenir un crédit abordable. Les banques ont multiplié les vérifications KYC (Know Your Customer : connaitre votre client) et les algorithmes de « scoring » invasifs, transformant une demande de prêt en un parcours du combattant : refus systématiques pour les profils « risqués » (jeunes, indépendants, minorités), plafonds abaissés sur les retraits cash et frais exorbitants pour les découverts.

Cette obsolescence est flagrante : alors qu’elles devraient incarner un rôle simple et sain – collecter les dépôts pour les prêter à qui en a besoin –, les banques se sont converties en instruments de surveillance massive, gérant des données personnelles sous prétexte de lutte anti-blanchiment, mais incapables de juguler leurs propres dérives spéculatives. Les économistes de l’American Bankers Association prévoient un assouplissement des conditions de crédit au second semestre 2025, avec un marché du travail affaibli et une inflation tenace qui durcissent les critères d’octroi. Résultat : les PME américaines, pilier de l’emploi, peinent à financer leur croissance, avec des taux de rejet de prêts grimpant à 25 % selon Deloitte dans son rapport 2025 pour les services financiers. En France, où les réformes européennes sur le crédit renforcent ces tendances, les citoyens se tournent vers les fintechs ou l’endettement informel, rendant les banques traditionnelles presque superflues. Ce contrôle délégué à des entités privées, sans garde-fous adéquats, n’a-t-il pas pavé la voie à cette crise ? Incapables de gérer leurs expositions aux prêts toxiques – comme les fraudes récentes chez Zions –, ces mastodontes menacent désormais l’économie entière, forçant les régulateurs à repenser leur mission originelle : servir le public, non le dominer. Et bien sur quand on demande aux institutions financières de s’appliquer les règles de transparence, elles se réfugient derrière le secret bancaire, et les régulateurs tel que l’Agence Française du Développement l’écrit à France-Soir pour justifier de ne pas avoir à fournir d’information pour un article !

 

Vers une intervention d’urgence ?

Pour l’heure, les marchés tentent un rebond timide ce samedi matin, avec les actions financières regagnant du terrain sur des rumeurs d’intervention de la Fed. Mais les investisseurs restent sur le qui-vive, scrutant chaque tweet d’Elon Musk ou communiqué officiel comme un oracle. La question est simple : ce 18 octobre est-il le point de non-retour, ou un sursis avant la tempête ?

Les autorités américaines promettent une vigilance accrue, mais sans mesures concrètes – comme une recapitalisation forcée ou une garantie fédérale élargie –, le risque d’un crash systémique plane. Pour la France, il est temps de renforcer nos boucliers et de se recentrer sur le métier de base : diversification des portefeuilles, soutien à l’activité économique française et une diplomatie économique offensive auprès de Washington. 

Sinon, le reste du mois d’octobre pourrait bien tourner au cauchemar global.





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