Résumé : après trois semaines de contestation populaire pacifique légitime (1) opérée dans la rue, d’un pouvoir corrompu à la solde d’intérêts étrangers colonialistes, une partie de l’armée a apporté son soutien aux manifestants, d’une part pour mettre fin à la répression policière meurtrière farouche (vingt-cinq morts), et d’autre part pour rappeler à tous quels sont les devoirs de chacun.
Cela a entraîné la fuite du Président fantoche et sa destitution par le Parlement.
Eh oui ! Las d’être spolié de sa souveraineté, depuis 65 ans, par les élites corrompues successives que l’État français a placées au pouvoir, en continue, à Madagascar, pour pouvoir continuer à piller le pays post-indépendance, le peuple malgache, aidé par l’armée, vient de reprendre les commandes, et va donc pouvoir ainsi enfin prendre en main son destin… pour de vrai cette fois-ci, espérons-le.
En effet, plusieurs gradés de l’armée s’étant joints aux manifestants pour les protéger des milices gouvernementales qui, tirant à balles réelles, avaient tué 25 jeunes étudiants en moins de trois jours, le Président de la République de Madagascar (en poste depuis le 16 décembre 2023), et à ce titre marionnette politique locale en chef, Andry Rajoelina et toute sa clique de ministres collabos ont dû fuir le pays. Le quitter précipitamment pour éviter le châtiment qui aurait été le leur, si la justice populaire avait pu leur mettre la main dessus. Ne voulant pas prendre le risque que durant le procès qui aurait accouché de sa condamnation à mort, le Président déchu ne fasse état publiquement (façon procès de Nuremberg diffusé en direct et en mondiovision), tenants et aboutissants complets à l’appui, de l’étendue et de la perfidie de cette tartuferie politique, économique, sociale et sanitaire, le Président français, Emmanuel Macron, a fait ceci.
Au prétexte officiel avancé que Andry Rajoelina, franco-malgache, grâce à cette double nationalité, doit bénéficier de l’aide de l’État français à l’étranger lorsque son intégrité physique est en danger, l’Élysée a affrété un avion militaire français pour l’exfiltrer en secret à Dubaï potentiellement en passant par l’ile Maurice.
Cette exfiltration est intervenue concomitamment à une annonce faite par Emmanuel Macron, depuis l’Égypte (où il était allé se faire humilier publiquement par Donald Trump), dans laquelle, tenez-vous bien, il a appelé « au respect de l’ordre constitutionnel. »
Venant de celui qui depuis 8 ans n’a eu de cesse de piétiner l’ordre constitutionnel, qui plus est alors qu’il est précisément censé en garantir le respect (article 5 de la Constitution), c’est pousser très loin le foutage de gueule. Mais bon, hélas, venant de lui on a l’habitude.
Quant au Président Malgache, il s’est justifié en ces mots quand son exfiltration a été officialisée : « Ma sécurité physique était menacée. Un coup d’État se préparait. J’ai dû quitter Madagascar pour ma sécurité. »
Et à cette occasion ; à savoir lâchement planqué à cinq mille kilomètres du théâtre des opérations ; l’arrogant guignol avait déclaré qu’en dépit de sa décision de quitter le pays, il n’avait aucune intention de quitter le pouvoir.
Cependant, les députés malgaches ne tenant pas à payer les pots cassés à sa place, l’Assemblée nationale malgache l’a destitué pour abandon de poste.
Comme quoi, en plus d’être très éloignée de la France géographiquement (située à près de neuf mille kilomètres que l’île est), le fonctionnement de la démocratie malgache est aux antipodes du blocage des institutions dans lequel le confine la collusion partisane de l’ensemble de la classe politique française. Une collusion en place là aussi depuis plus de 60 ans, et qui est également aux antipodes du principe de la République (« Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple »), puisqu’elle intervient complètement à l’encontre des intérêts du pays et de ses habitants
Mais est-ce seulement possible en France ? Avec un système verrouillé par les jeux d’alliances partisanes, les mandats impératifs qui lient les élus à leur parti plutôt qu’à la volonté populaire, et une armée censée être au service du peuple mais sous contrôle présidentiel, une mobilisation populaire soutenue pourrait-elle aboutir à un tel renversement sans sombrer dans le chaos ou la répression accrue ? Sommes-nous condamnés à une démocratie de façade, où le peuple reste spectateur de ses propres désillusions ?
Peuple de France, c’est donc à vous qu’il incombe de faire pression sur les parlementaires, pour qu’ils rompent enfin avec ces jeux de partis qui paralysent toute réforme réelle, et pour qu’ils s’affranchissent des mandats impératifs, afin que les élus soient véritablement au service de leurs électeurs et non des lobbies ou des alliances occultes. Il est temps que ce principe républicain devienne une réalité tangible, et non une simple chimère invoquée pour masquer les compromissions.
1) un exemple parmi tant d’autres : les conditions d’études dans les universités malgaches.