En Turquie on ne badine pas avec les diplômes… Un petit clin d’œil un peu piquant à certains de nos premiers ministres passés et présents. Sans aller dans l’excès turc, il serait tout de même de bon aloi de s’en inspirer quelque peu.
Le procès du maire emprisonné d’Istanbul Ekrem Imamoglu, accusé d’avoir falsifié son diplôme universitaire, a été renvoyé au 8 décembre, lundi, après un vif désaccord avec la cour, selon les médias locaux.
M. Imamoglu, accusé par ailleurs de « corruption » par le pouvoir et qui croule sous les procédures, comparaissait pour la deuxième fois devant les juges pour cette affaire.
L’annulation de son diplôme universitaire l’empêcherait de facto de candidater à la présidence au nom de l’opposition.
À la suite d’un désaccord entre ses avocats et la cour sur la salle d’audience réservée au sein de la prison de Silivri, dans l’ouest d’Istanbul, jugée trop exigüe par la défense, l’édile a refusé de comparaître, ont rapporté les médias turcs.
Finalement, M. Imamoglu a été amené de force au tribunal.
Le maire déchu de la plus grande et riche ville de Turquie, désigné candidat à l’élection présidentielle de 2028 par le principal parti d’opposition, le CHP, apparaît comme le plus sérieux rival du président Recep Tayyip Erdogan.
Le 18 mars, veille de son arrestation pour « corruption » – ce qu’il nie – avec des dizaines de collaborateurs, l’Université d’Istanbul avait prononcé l’annulation de son diplôme obtenu en 1990.
Selon l’université, M. Imamoglu n’aurait pas dû obtenir son diplôme, ses deux premières années d’études ayant eu lieu dans une université de Chypre-Nord non reconnue à l’époque par le Conseil turc de l’enseignement supérieur.
Pour cette accusation, le maire risque une peine de deux ans et demi à huit ans et neuf mois de prison.