À Ault, dans la Somme, lassés des torrents qui dévalent les pentes à chaque averse, les 1 369 habitants tentent une réponse simple et durable. Depuis le 20 octobre, les pelleteuses sculptent une prairie inondable censée absorber le trop-plein d’eau avant qu’il ne ravage le centre-bourg.
Le projet, estimé à 600 000 euros, s’étend sur 7 600 m² au niveau de la Cavée verte, plateau qui surplombe la ville. Une digue de 200 mètres et d’1,90 mètre de haut retiendra les eaux avant qu’elles n’atteignent les habitations. « Actuellement, les fossés ne sont pas dimensionnés par rapport aux pluies d’aujourd’hui », explique Dominique Davergne, conducteur de travaux, cité par France Télévisions. Pour le maire Marcel Le Moigne, il s’agit à la fois d’une mesure de sécurité et d’un geste écologique. « Gérer les eaux in situ, c’est un modèle très vertueux », assure-t-il, reconnaissant toutefois que le chantier aurait dû démarrer plus tôt.
L’urgence ne date pas d’hier. Inondations à répétition, coulées de boue, commerces envahis… En janvier dernier encore, le centre-ville se transformait en mare géante. L’association Ault Environnement salue donc ce « bon projet » tout en regrettant qu’il ne couvre pas tout le bassin-versant. « Il y a des gens qui n’en peuvent plus de cette situation… Il était temps que le projet démarre », insiste son président, Xavier Desjonquères.
Les premières plantations sont attendues pour décembre. Si le pari tient, Ault pourrait bien prouver qu’en matière d’eau, la meilleure défense reste parfois la nature elle-même.