Quand le « procès Brigitte Macron » coïncide avec le débat annoncé sur la régulation du net


Ce lundi 27 octobre 2025, au tribunal correctionnel de Paris, dix personnes comparaissaient pour cyber-harcèlement à l’encontre de la Première dame, Brigitte Macron, le jour même où sur un plan politique plus large, le président Emmanuel Macron lance un débat national sur l’impact des réseaux sociaux et d’internet sur la « déstructuration » du débat public. L’articulation de ces deux événements interroge, alors même que Juan Branco, avocat en vogue d’un des accusés, est visé par une suspension de neuf mois, seulement six jours avant l’audience… S’agit-il simplement de coïncidences ou est-ce le symbole fort d’une tentative de mutation de l’espace public numérique ?

Huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 60 ans, accusés d’avoir diffusé sur leurs comptes Twitter (désormais X) des propos jugés injurieux, répétés, visant Brigitte Macron en raison de son « genre », de sa « sexualité », et de la différence d’âge entre elle et son mari au moment de leur rencontre, différence assimilée à de la « pédophilie » alors qu’Emmanuel avait 14 ans…

On y retrouve notamment Zoé Sagan (pseudonyme de Aurélien Poirson-Atlan), dont le compte X a été suspendu, mais aussi la médium Amandine Roy. Les prévenus encourent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Interview l’avocat Carlo Brusa

 

Interview du psychosociologue Christian Cotten 

Pendant ce temps, l’Élysée annonce que le président réunira mardi matin une réunion sur la « démocratie à l’épreuve des réseaux et des algorithmes », dans l’objectif de créer « les conditions d’un débat éclairé et apaisé ». Un des constats soulevés, « l’émotion négative est plus virale que l’argument ».

Autrement dit, alors que les pouvoirs publics cherchent à encadrer l’espace numérique et à penser les réseaux comme un enjeu démocratique majeur, ce même jour voit s’ouvrir un procès symbolique de cyber-harcèlement via réseaux sociaux.

D’un côté, la liberté d’expression, un pilier de la démocratie, de l’autre, la publication de rumeurs.

Est-ce finalement le procès des dérives ? Quant à savoir si la dérive est d’écrire ce qu’on pense sur son propre compte ou d’interdire à quiconque de penser et d’écrire sur son propre compte.

Le fait que le gouvernement souhaite réguler le net au moment même de ce procès pour harcèlement pose question. La justice serait-elle instrumentalisée pour discipliner l’expression en ligne ?

Une coïncidence temporelle finalement forte qui montre la faiblesse d’un État en besoin de contrôle, et d’une première dame qui cherche absolument à maîtriser son image mise à mal tant en France qu’à l’international.





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