Passée la retraite, ils ont troqué l’Oncle Sam pour Marianne. Chaque année, des Américains posent leurs valises en France, séduits par un système de santé qui, pour eux, relève presque du miracle. Depuis 2016, la loi sur la Protection universelle maladie leur permet de bénéficier de la Sécurité sociale après seulement trois mois de résidence. Une opportunité que beaucoup considèrent comme un sésame pour une seconde vie plus sereine.
« À l’âge de 60 ans, j’ai fait un infarctus et là je me suis dit : c’est le moment, je me lance, je vais m’installer en France », confie Janice, Américaine installée sur la Côte d’Azur, interrogée par LCI. Son assurance santé lui coûtait plus de 400 euros par mois aux États-Unis. Aujourd’hui, elle ne débourse plus rien et brandit sa carte Vitale comme un symbole de liberté retrouvée. L’ironie, c’est que ce French Dream est financé par un système que déjà exsangue.
Le dispositif PUMA, qui garantit une couverture santé à toute personne résidant de manière stable en France, est un bon filon que les Américains n’ont pas manqué de saisir. Dans un contexte budgétaire tendu, alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale cherche à combler un déficit de 23 milliards d’euros, la générosité du modèle interroge, voire agace. Une concitoyenne qui a vécu 25 ans aux Etats-Unis déplore auprès de Ouest-France : « C’est vraiment écœurant alors que jamais un retraité français ne serait accepté aux USA. Et il pourrait encore moins entrer dans le système de santé américain. » Le député Horizons François Gernigon a déposé un amendement pour réclamer une contribution minimale pour les bénéficiaires étrangers : « Il doit y avoir une cotisation minimum pour un bouquet de soins à définir, puis un bouquet de soins avec des options, un peu comme une mutuelle. »