Jeudi, la chaîne publique britannique BBC a rappelé à l’ordre sa présentatrice Martine Croxall, qui avait rectifié en direct l’expression « pregnant people » [personnes enceintes] en « pregnant women » [femmes enceintes] lors d’un sujet diffusé à Londres. Et que n’a-t-elle pas dit ?! Le geste a été jugé comme l’expression involontaire, mais visible, d’une opinion personnelle sur une question hautement inflammable.
Cette brève grimace et cette substitution immédiate ont déclenché une avalanche de réactions, entre reproches et applaudissements. J. K. Rowling a salué la présentatrice en écrivant sur X : « Je me suis trouvé une nouvelle présentatrice préférée à la BBC ». Croxall réagissait simplement à des tournures jugées maladroites dans le script. Les instances internes ont retenu les plaintes, estimant que l’impression d’une prise de position était « largement partagée », malgré le soutien massif reçu par la journaliste. Sous couvert de neutralité, on impose quand même une certaine vision au sein de la BBC…
Si bien que dans un mémo de 8 000 mots obtenu par The Telegraph, l’ancien conseiller éditorial Michael Prescott décrit un climat interne où certains sujets liés au genre seraient filtrés par un petit groupe militant en interne. Il évoque des reportages déséquilibrés, l’omission de voix critiques et des choix éditoriaux biaisés. Le document pointe également l’absence de témoins essentiels, comme les personnes détransitionnées ou les professionnels alertant sur la prise en charge des mineurs, pour ne rester que sur la question de genre. En fait, comme le rapporte The Epoch Times, il note des pratiques journalistiques politiques et à sens unique.
Dans ce contexte, l’épisode Croxall semble moins un incident qu’un révélateur. À la BBC, chaque mot choisi à l’antenne apparaît désormais comme un test public de cohérence et d’indépendance médiatique.