Dans un théâtre d’ombres géopolitiques, Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky ont osé signer ce lundi un pacte d’armement baptisé « historique » par Kiev, comme si l’Histoire se résumait à un chèque en blanc pour des avions de chasse. Lors d’une visite éclair à Paris, les deux présidents ont gravé dans le marbre une « déclaration d’intention » pour l’achat par l’Ukraine d’une centaine de Rafales, ces bijoux de Dassault Aviation. Annoncé triomphalement par l’Élysée pour « défendre le ciel ukrainien » contre l’invasion russe, cet engagement semble couronné de cynisme : Zelensky y voit un « tournant », Macron un « partenariat fiable » pour une paix qui ressemble de plus en plus à une escalade. Mais derrière les sourires forcés, c’est la France qui saigne : souveraineté bradée, stocks vidés, et un peuple mué en vache à lait.
Un méga-contrat dans l’euphorie d’une « économie de guerre » qui ruine la nation contre la volonté populaire ?
Ce deal, potentiellement un contrat de plusieurs dizaines milliards d’euros, s’ajoute à une litanie d’engagements franco-ukrainiens depuis 2022, comme si la générosité française n’avait pas de fond. Outre les Rafales – ces appareils polyvalentes pour air-air et air-sol –, l’accord promet formation de pilotes et logistique à l’appui. « Un pas majeur pour une force aérienne indépendante », claironne Zelensky en conférence de presse. Macron, lui, évoque une « coopération stratégique » ce qui s’apparente à vendre du rêve européen sans avouer qu’on flirte avec la cobelligérance. Depuis 2022, Paris a déjà craché plusieurs milliards d’euros en matos : Caesar, missiles, drones. Les Rafales ? Un saut dans l’inconnu, avec négociations bouclées en 2026 et livraisons en 2028. Pour Dassault, c’est Noël avant l’heure : jobs en pagaille, export boosté. Mais pour la France ? Une illusion de grandeur qui masque le vide.
Et voilà que l’exécutif assume un « mode économie de guerre » effréné, comme le décrit le rapport 2024 du Ministère des Armées : 21,6 milliards d’euros de commandes, record absolu après 2022. Près de 60 % pour l’Europe, dont 13 milliards pour des alliés comme l’Ukraine – 3,08 milliards d’équipements largués depuis 2022, gonflant l’addition à 40 milliards sur dix ans. Rafales à gogo (18 pour l’Indonésie, 12 pour la Serbie), sous-marins Barracuda aux Pays-Bas, Caesar en série : la base industrielle de défense (BITD) ronronne, budget doublé à 64 milliards d’ici 2027. Macron joue les va-t-en-guerre contre Moscou et Pékin, surfant sur une explosion mondiale des budgets militaires (+9,4 % à 2 718 milliards de dollars en 2024). Mais ce tourbillon ? Un suicide lent : stocks français amputés de 25 à 40 %, industrie en lambeaux (2,5 millions d’emplois perdus depuis 1980), priorités tordues vers les canons au lieu des hôpitaux ou des écoles. Et la paix, devient-elle un slogan creux dans ce cirque armamentiste ?

Les controverses sur la légalité des livraisons : la plainte du général Pellizzari et son audience imminente au Conseil d’État
Cet accord relance des débats internes sur la conformité des aides militaires. En avril 2024, le général Paul Pellizzari, expert en logistique militaire à la retraite, a déposé une plainte devant la Cour de justice de la République contre l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, le ministre des Armées Sébastien Lecornu et le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné. Il les accuse d’avoir « livré du matériel de défense nationale à une puissance étrangère » sans autorisation parlementaire, en vertu de l’article 411-3 du Code pénal (jusqu’à 30 ans de réclusion et 450 000 euros d’amende). Les livraisons estimées à plus de 3,08 milliards d’euros entre 2022 et 2023 auraient, selon lui, réduit les stocks français de 25 à 40 %, compromettant la souveraineté nationale. L’accord bilatéral de février 2024, engageant 3 milliards annuels sur dix ans, est également critiqué pour ne pas avoir été soumis au Parlement, en violation de l’article 53 de la Constitution.
En réponse, Pellizzari a lancé une pétition « Stop à la livraison d’armes illégales à l’Ukraine », qui a recueilli plus de 11 000 signatures. Il dénonce un risque de « cobelligérance » et l’inadéquation de certains équipements, comme les canons Caesar, au terrain ukrainien. Cette plainte a entraîné une procédure disciplinaire contre lui en décembre 2024, aboutissant à sa radiation des cadres en avril 2025 – une mesure qu’il conteste comme une représaille. Le 23 avril 2025, l’AFP a publié une dépêche liant cette radiation à une « tribune controversée » de 2021 dont il n’était pas signataire, une erreur corrigée le 9 mai après intervention de France-Soir et publication de droits de réponse.
Pellizzari a saisi le Conseil d’État, qui examinera ses arguments lors d’une audience publique mercredi 19 novembre 2025 à 14h30, en 7ème chambre (1 place du Palais-Royal, 75001 Paris). Les représentants du Premier ministre et du ministre des Armées y défendront leur position. Cette audience pourrait clarifier la légalité de la radiation et, plus largement, les enjeux des procédures disciplinaires pour les militaires critiques.
L’écho parlementaire : la résolution 547 d’Alain Houpert en attente
Ces critiques trouvent un écho au Sénat. Le 16 avril 2025, Pellizzari et 67 militaires ont fait signifier par huissier une résolution citoyenne aux présidents des Assemblées, demandant le respect des articles 35 et 53 de la Constitution pour tout engagement en Ukraine. Relayée par plus de 30 000 personnes et des associations, elle a été déposée le 24 avril par le sénateur Les Républicains Alain Houpert sous le n° 547. Soutenue par plus de 30 000 signatures et un sondage indiquant que 83 % des Français se sentent exclus des décisions, elle réclame un débat sur les engagements militaires et financiers (aides cumulées à 5 milliards depuis 2024), y compris une possible présence de troupes françaises depuis 2022.

Malgré des relances, la résolution n’est pas inscrite à l’ordre du jour, ce que Houpert qualifie de violation de l’article 34-1 de la Constitution. En mars 2024, il avait saisi l’ONU pour l’accord bilatéral, dénonçant son opacité et une atteinte au Pacte international (article 25). Soutenu par 33 000 signatures et 68 anciens militaires, ainsi que des figures comme Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot, Houpert pointe un « affaiblissement des capacités françaises » (jusqu’à 40 % des dotations en artillerie cédées).
L’inaction judiciaire : un danger pour l’intérêt supérieur de la nation ?
Ces initiatives soulignent un malaise plus profond : l’inaction des institutions face à des alertes graves. La Cour de justice de la République (CJR) a rejeté la plainte de Pellizzari pour « irrecevabilité », arguant d’un manque de préjudice direct, malgré une mise en demeure au procureur général Rémy Heitz et une saisine de l’ONU. Une seconde plainte, du général André Coustou, subit le même sort. « Pourquoi le parquet n’agit-il pas d’office, comme le prévoit l’article 40 du Code de procédure pénale ? », interroge France-Soir dans une analyse récente. Cette inertie, dans un contexte où les États-Unis ont suspendu leurs livraisons d’armes à l’Ukraine en juillet 2025 pour préserver leurs réserves, pose question : l’inaction judiciaire ne met-elle pas en péril l’intérêt supérieur de la nation, tel que défini à l’article 410-1 du Code pénal ?
Le Groupement Citoyen France Libre (GCFL) et l’association Place d’Armes, avec plus de 30 000 signatures pour un débat public, dénoncent une « opacité institutionnelle » qui érode la confiance. « Face à la menace russe évoquée par Macron lui-même, comment justifier le silence sur l’épuisement de nos stocks ? », s’interrogent-ils. La justice est-elle otage d’un pouvoir qui préfère la guerre au droit ?
Le silence des médias : un complice de l’opacité ?
Le traitement médiatique de ces affaires a également suscité des débats. L’AFP et des titres comme Le Parisien ou L’Essor ont été accusés de biais dans leur couverture de la radiation de Pellizzari, liant initialement l’affaire à une tribune non signée. Après une mise en demeure de France-Soir le 7 mai 2025, l’AFP a corrigé sa dépêche le 9 mai, intégrant un droit de réponse. Plus de 15 droits de réponse ont été envoyés par Pellizzari, soulignant des manquements à la Charte de Munich. Ce cas illustre un « trahison du devoir d’informer », où l’opacité sur les 3,08 milliards d’euros d’armes cédées – et les risques de cobelligérance – est entretenue par un silence complice, au mépris du droit à l’information et de la transparence démocratique. Les médias ne sont-ils pas des sentinelles, mais des porte-flingues de l’opacité, bafouant le droit à la vérité ?
Résistance ou capitulation : quel devoir ?
Face à cette tyrannie douce – livraison d’armes illégales, comptes de la nation insincères, opacité budgétaire, mépris du référendum de 2005 –, le « devoir citoyen de résistance à l’oppression » n’est plus un concept : c’est une urgence. Ancré dans la Constitution de 1793 et l’article 35 de 1958, il légitime l’insurrection contre un gouvernement qui trahit l’article 2 : « Du peuple, par le peuple, pour le peuple ».
Pas de violence, mais du concret : saisines au Défenseur des droits, pétitions tonitruantes, manifs déclarées, recours en cascade, assemblées populaires. Il devient essentiel de soutenir Pellizzari, Houpert, et tous ceux qui osent s’élever et parler : « La paix n’est pas une option, c’est un impératif », assénait Poisson en 2024. Ignorer ce cri reviendrait à se complaire dans l’esclavage.
Perspectives : équilibre entre soutien international et débat démocratique
L’accord sur les Rafales symbolise un engagement franco-ukrainien renforcé, essentiel pour la sécurité européenne, mais il interroge les équilibres internes : solidarité face à l’agression russe versus préservation des intérêts vitaux français. Avec un Parlement en attente, une justice sous le feu des critiques et des médias appelés à plus de rigueur, l’heure est à un débat serein. L’audience du 19 novembre au Conseil d’État pourrait marquer un tournant. La France, au carrefour de ces enjeux, gagnerait à concilier ses valeurs de paix et de droit dans une transparence accrue.



