Dans les Cévennes, une jeune médecin s’engage pour l’accès aux soins


Une enquête Odoxa publiée mercredi 12 novembre révèle une France inquiète face à l’accès aux soins. Dans les Cévennes, où les distances isolent et les médecins manquent, la généraliste Alice Richard choisit depuis trois ans d’exercer son métier en remplacements. Un engagement rare.

Un stéthoscope et une bonne dose de détermination pour contredire le fatalisme ambiant autour des déserts médicaux. Dans les Cévennes gardoises, la jeune médecin Alice Richard a décidé de s’installer là où beaucoup préfèrent renoncer. Le sondage Odoxa ne laisse pourtant aucun doute sur l’ampleur du problème : 81 % des Français jugent l’accès aux spécialistes difficile et peinent même à consulter un généraliste. Dans un paysage aussi tendu, son choix semble presque provocateur. « Ça me plaît beaucoup », assure-t-elle à ICI lorsqu’elle évoque ses remplacements entre Gard et Lozère, un territoire qu’elle explore depuis trois ans avec son conjoint.

Elle vante une vie rurale moins rugueuse qu’on ne l’imagine, et la douceur des Cévennes comme moteur d’engagement, même si l’isolement impose une pratique élargie, entre urgences vitales et suivi du quotidien. ICI rappelle que le SAMU peut mettre trente minutes à atteindre certaines communes, situation qui oblige les généralistes à assumer une responsabilité plus importante. Loin d’en être découragée, Alice Richard y voit une source d’apprentissage et d’autonomie professionnelle.

Reste la question de la soutenabilité, un point sur lequel elle se montre lucide. « Travailler 80 h semaine, 24 h sur 24, ce n’est pas tenable », admet-elle. Les maisons de santé, les infirmières en pratique avancée ou encore les aides financières de l’ARS offrent un soutien bienvenu, mais pas toujours suffisant pour garantir l’installation durable des jeunes médecins. Elle, pourtant, avance sans hésiter vers Lasalle ou Saint-Jean-du-Gard, où elle espère trouver un équilibre entre engagement, expertise et qualité de vie. La suite dépendra sans doute des décisions politiques et de la capacité du territoire à transformer les vocations individuelles en ancrages durables.





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