La Banque centrale européenne prévient que les établissements de la zone euro devront affronter des perturbations majeures et imprévisibles. On ne sait guère de quelle nature, ni précisément quand, mais l’institution a dévoilé ses priorités de supervision pour les trois années à venir, avec un programme pensé pour renforcer les banques avant que la tempête ne prenne forme.
La BCE, citée par Boursorama, rappelle dans un communiqué du 18 novembre que « les tensions géopolitiques et l’évolution des politiques commerciales, les crises climatiques et environnementales, les changements démographiques et les bouleversements technologiques exacerbent les vulnérabilités structurelles, poussant la probabilité d’événements extrêmes à un niveau sans précédent ». Soit.
C’est presque ironique, car cette mise en garde intervient alors même que les banques affichent une solide rentabilité. L’institution préconise néanmoins un arsenal renforcé, de la modernisation informatique au coussin de liquidité massif, et demande aux établissements un test de résistance inversé pour mesurer ce qui pourrait faire vaciller leurs fonds propres.
La BCE reconnaît que, pour l’heure, les banques se portent plutôt bien, une dynamique soutenue par une croissance stable et une inflation contenue. Les exigences globales de capital vont donc rester inchangées en 2026, avec un niveau de CET1 maintenu à 11,2 %. Cela étant, elle pointe les risques persistants liés aux tensions commerciales entre les États-Unis et l’Union européenne, susceptibles de frapper des secteurs clés comme l’automobile, la chimie ou la pharmacie, et d’entraîner une baisse de la qualité des actifs. Advienne que pourra.