Florian Lemaître : le pharmacologue rennais au cœur d’un scandale de partialité, une dérive déontologique qui hypothèque la formation des futurs cliniciens ?


Florian Lemaître, maître de conférences en pharmacologie à l’Université de Rennes 1, est mis en avant comme une figure montante de la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT). Est-il un rempart contre la désinformation ou un vecteur de biais institutionnels ? Chargé d’enseignement auprès d’étudiants en médecine et pharmacie, celui qui se présente comme un spécialiste en pharmacocinétique/pharmacodynamie (PK/PD) s’est imposé pendant la pandémie de COVID-19 comme un défenseur acharné du consensus officiel.

Mais, une enquête approfondie révèle des omissions flagrantes, des liens avec l’industrie pharmaceutique et une attitude partisane qui contredisent les canons de la déontologie enseignante. En formant la génération future, on ne peut se permettre de jouer avec la vérité scientifique : la partialité de Lemaître, illustrée par ses échanges houleux avec le Pr Martin Zizi, risque de perpétuer une vision déformée de l’éthique médicale. Retour sur un parcours académique entaché par des soupçons graves.

 

Vidéo résumé de l’enquête :

 

 

Un parcours académique au service d’un consensus inflexible et contesté

Florian Lemaître, titulaire d’un PharmD et d’un PhD, occupe depuis 2016 un poste clé au CHU de Rennes, affilié à l’INSERM (Unité 1247). Avec plus de 3 800 citations sur Google Scholar et un rôle de président du groupe Therapeutic Drug Monitoring (TDM) de la SFPT, il devrait exceller dans l’étude des immunosuppresseurs et des interactions médicamenteuses. Cependant est-ce le cas ? Sur X (@FlorianLemaitr5, 1 576 followers), sa bio ironique qui indique « Faites des recommandations hilarantes sur l’utilisation des médicaments » – semble vouloir masquer une rhétorique offensive contre les « désinformateurs ».

Lemaitre

Pendant la crise COVID, il s’est aligné sans faille sur les directives de l’OMS et de l’EMA en faisant la promotion des vaccins « sans signal majeur » d’effets indésirables (hormis de rares thromboses pour l’AstraZeneca), la diabolisation de l’hydroxychloroquine (HCQ) comme « toxique et sans effet », et la relégation de l’azithromycine (AZM) à un rôle anecdotique malgré ses effets anti-inflammatoires validés chez les patients souffrant de mucoviscidose. 

Et, sa réaction aux critiques apportées par certains le 24 mai 2020, soit deux jours après la publication de la fameuse étude frauduleuse du Lancet, confirme son alignement au narratif officiel, sans prise de recul ni questionnement. 

TWEET FL01

Dans une revue de 2022 (CPT Pharmacometrics Syst. Pharmacol.), Lemaître analyse les pharmacocinétique (PK) et pharmacodynamie (PD) des médicament repositionnés, concluant à leur « absence d’efficacité prouvée » sur la base d’essais comme RECOVERY. Il encense en revanche le remdesivir (Veklury, Gilead), tweetant en juin 2023 : « Le remdesivir a une AMM dans la prévention de l’évolution vers une forme grave de Covid chez le patient à risque. » Pourtant, des méta-analyses (WHO Solidarity, 2021) montrent un bénéfice marginal, et des études alertent sur sa néphrotoxicité (insuffisance rénale aiguë dans 30 % des cas). Cette défense du consensus (si tant soit peu qu’un consensus existe en science) semble irréprochable en surface.

Mais, en tant qu’enseignant, Lemaître a une responsabilité déontologique majeure : transmettre une science nuancée, pas une idéologie. Or, ses omissions systématiques – sur les dosages, les timings et les contre-preuves – flirtent avec la malhonnêteté intellectuelle, hypothéquant la formation des étudiants qui apprennent à ses côtés.

 
Des omissions pharmacologiques et méthodologiques qui défient la rigueur : un tableau accablant des biais

Pour un expert en PK/PD, les lacunes de Lemaître sont inexcusables. Il brandit RECOVERY comme « preuve décisive » d’inefficacité de l’HCQ (OR mortalité 1,27), ignorant son dosage toxique (2 400 mg en charge initiale, 4x la recommandation précoce de 600 mg/jour) et l’inclusion de patients hospitalisés tardivement (médiane 9 jours post-symptômes), où l’effet antiviral est nul. Le rapport scientifique italien de décembre 2020, à l’origine de l’approbation de l’HCQ par le Conseil d’État, le dénonce : « Le dosage est de 2000 mg, soit le double de la dose maximale recommandée », provoquant une toxicité cardiaque évitable (arythmies, QT prolongé) et potentiellement 143 décès en excès.

De même, il minimise la synergie HCQ+AZM à faible dose (GSK en 2020 a identifié qu’elle menait à une réduction x5-20 de la charge virale), validée par des méta-analyses (Prodromos, 2020 : -65 % hospitalisations précoces). Ces molécules génériques, faiblement toxiques depuis des décennies, sont sacrifiées au profit du remdesivir – coûteux (2 500 €/cure) et dangereux (dommages mitochondriaux persistants). Ces biais ne sont pas anodins : ils perpétuent une vision sélective, contraire à l’éthique enseignante qui exige de confronter les étudiants à la diversité des preuves.

Voici un tableau synthétisant les principaux biais de Lemaître, illustrant comment ses positions omettent des éléments clés pour coller au consensus :

fl02

Ce tableau, basé sur des analyses « revues par les pairs » et des rapports officiels, expose une partialité systémique : Lemaître priorise les RCT tardifs au détriment des données précoces, contredisant Ioannidis (2005) sur les « résultats faux sous biais ». En tant qu’enseignant, cela parait intolérable : la déontologie (Code de déontologie médicale, art. R.4127-1) impose l’objectivité pour former des soignants impartiaux.

 

Liens avec l’industrie et le spectre du scandale Pradelle-Lega : Un « Lega bis » en herbe ?

L’indépendance de Lemaître ? Elle est entachée. Ses travaux sur les immunosuppresseurs impliquent des financements de Novartis (mycophénolate via Myfortic, everolimus via Afinitor, co-écrits en 2025 dans Therapeutic Drug Monitoring). Il n’aurait pas de conflit déclaré sur la COVID, mais cette proximité avec un géant pharma – impliqué dans les antiviraux – interroge. Pourquoi promouvoir un remdesivir toxique (Gilead) avec pas moins de 90 tweets, tout en bannissant l’hydroxychloroquine (faible toxicité, OR 0,45 précoce) ?

TWEET FL02

Certains y voient un biais pro-industriel, amplifié par la SFPT, compromise dans le soutien apporté au fiasco de l’étude Pradelle-Lega. Soutien qu’il a apporté sans critique dès la publication initiale par Jean-Christophe Lega en 2023, comme on peut le constater dans le tweet ci-dessous : « 199 décès attribuables à l’hydroxychloroquine en France. Plus de 16000 dans 6 pays ! » Aucune mesure dans l’usage du terme « attribuable » ni de pondération dans la manière dont ces décès sont calculés ou attribués. Un expert en pharmacie nous explique : « c’est un total manque de prudence en termes de communication venant d’un maitre de conférences – enseigner cela a des étudiants démontre un parti pris sans limite »

TWEET FL03

L’étude Pradelle-Lega a été rétractée en août 2024 pour « données évaluant faussement l’impact la toxicité de l’hydroxychloroquine » (sur-estimation de 17 000 « morts » HCQ via modélisation biaisée), cette étude a été initialement promue par Mathieu Molimard (SFPT). Neuf lettres de préoccupations, dont une publiée dans Fortune Journals, dénoncent une « création trompeuse de morts ». Il passe aussi sous silence l’impact prépondérant de l’étude ReCoVeRy dans la méthodologie et le calcul de la surmortalité par Pradelle Lega, alors qu’elle présente un dosage dépassant la dose toxique aigue au Jour 1.

De plus il communique à qui veut l’entendre sur l’imputabilité de décès à l’hydroxychloroquine sans apporter de preuves d’une réelle relation de causalité. Lemaitre semble avoir oublié les précautions d’usage quand il s’agit de la relation en l’imputabilité qui dit « c’est possible, voire probable, que ce soit le médicament » et la causalité qui dit « c’est prouvé que c’est le médicament ».

TWEET FL05

Il se trouve que ce point spécifique a été adressé dans l’étude publiée et s’il avait pris le temps de la lire il aurait pu noter que « Sur une période de 50 ans, dans ces 120 pays, l’OMS ne montre que 114 décès attribuables à HCQ pour des dizaines de milliards de doses administrées sur cette période. Cela démontre de manière frappante l’incohérence flagrante des 17 000 décès calculés par Pradelle et al. En France, sur une période de trois ans, une pharmacovigilance très stricte a montré 8 décès possiblement dus au QC, tandis que la cause du décès pourrait être les complications cardiaques liées à l’infection par le SRAS-CoV-2. » Pourquoi essaie-t-il de faire passer l’imputabilité pour une relation causale ?

Pour illustrer, le cherry picking (biais de sélection), quand il s’agit des corticostéroïdes, Lemaitre n’hésite pas à sortir l’argument de la pondération de ReCoVery pour expliquer que les résultats ne sont pas très convaincants. Un deux poids deux mesures flagrant. Comme quoi quand ça l’arrange, il est capable de trouver les bons arguments.

TWEET FL05

 

Mais, Lemaitre va plus loin dans la désinformation, en expliquant sur X en octobre 2024 à un ancien chercheur de l’INSERM, « qu’il n’y aurait pas de RCT démontrant un effet de l’hydroxychloroquine quel que soit le stade de la pathologie ».

TWEET FL06

Lemaitre omettrait donc les 62 études RCT rapportées sur le site C19HCQ.org.

TWEET FL07

Ces études montrent des effets positifs de l’hydroxychloroquine sur la mortalité en traitement précoce avec une diminution du risque de mortalité de 34 %. Et en traitement tardif, la diminution du risque de décès est de 15 % – ceci malgré la pondération très importante de l’étude ReCoVeRy avec un dosage dépassant largement la dose toxique aiguë.

HCQ

Lemaitre est aussi silencieux sur l’étude britannique COPCOV. Cette dernière montre un effet positif de l’hydroxychloroquine sur la diminution de l’incidence de l’infection à la Covid de 15%. Cette étude comprend aussi une méta-analyse qui montre un effet favorable pour l’hydroxychloroquine dans la diminution de l’incidence de l’infection de 20%. 

FL08

 

Ces omissions montrent un biais certain contre l’hydroxychloroquine et frise l’incompétence ou la mauvaise foi.

Lemaître, complice par son silence, est perçu par certains scientifiques comme un « Lega bis » : il serait prêt à « accepter n’importe quoi pour se faire bien voir et obtenir des crédits », tel que l’explique un spécialiste du secteur. À Rennes, on le décrit comme « priorisant la visibilité sur l’éthique ».

 

Témoignages accablants : un enseignant « arrogant » qui érode la confiance

Derrière le vernis, les critiques fusent. Dans son entourage, il est dépeint comme un « arrogant » qui « met en avant sa carrière plutôt que l’intérêt des patients ». D’anciens étudiants, anonymes, sont formels : « Hautain et rigide, il refusait de répondre à des questions techniques sur les dosages de certaines molécules comme l’HCQ. » Une autre explique « Choquée par ses positions idéologiques contre les ‘antivax’, sans remettre en cause ses biais pro-vaccins. ». Et elle ajoute : « Son jusqu’au-boutisme, qui verse dans une idéologie propagandiste “anti-traitements repositionnés”, incite à questionner les réelles motivations de ce maitre de conférences. » Ces voix, recueillies sous couvert d’anonymat, évoquent sa pédagogie plus soucieuse du consensus que de débat : « Il moque les détracteurs sur X, mais esquive les faits en cours. »

Ce portrait tranche avec l’image publique d’un « électron libre » contre la désinfo. Pour un enseignant, censé incarner la rigueur (Ioannidis, 2005 : « La plupart des résultats publiés sont faux » sous biais), ces omissions – dosage bien au delà de la dose toxique au J1 dans RECOVERY, synergie HCQ-AZM, signaux remdesivir – flirtent avec la malhonnêteté intellectuelle

Elles contredisent les canons de l’EBM (evidence based medicine) : contextualisation, transparence, intégration des contre-preuves. Et, en déontologie enseignante (Charte de l’enseignement supérieur), cela est grave : former sans ouverture risque de produire des cliniciens biaisés, au mépris des patients.

 

Les échanges avec le Pr Martin Zizi : une censure qui valide la partialité

Les tensions culminent dans les échanges publics avec le Pr Martin Zizi, biochimiste belge et critique virulent du consensus COVID. En octobre 2025, Pr Zizi accuse Lemaître d’avoir signalé son post démontrant la fraude Pradelle-Lega, entraînant un blocage en France pour « Contenu illégal ou dangereux » (post ID 1980108007884353901). « La preuve que ce F.L. est un grokon malveillant ! […] Je suis un des co-auteurs de l’analyse qui a obtenu la rétractation de Pradelle-Lega – hahaha, ceci explique peut-être sa hargne ! » tweete Zizi. Sans réponse nuancée de Lemaître, cet épisode – amplifié par des plaintes croisées – valide son approche partiale : bloquer la critique plutôt que la confronter.

Récemment, un thread sur X (Tweet, 1Tweet 2,Tweet 3 et Tweet 4) du 5 novembre 2025 écrit par @Woodynist (un compte s’intéressant notamment à l’immunité innée) a ravivé le débat. Interpellant Florian Lemaître sur l’omission, voire l’ignorance des effets anti-NETs de l’azithromycine (NET = Neutrophil Extracellular Trap, pièges extracellulaires des neutrophiles, un mécanisme immunitaire inflammatoire qui peut devenir pathologique et être cause de thromboses, en particulier dans la COVID-19), l’auteur déplore que les pharmacologues dédient leur temps à « servir les entreprises » – en collaboration de recherche clinique industrielle -, au lieu d’optimiser par une mise au point du dosage adapté l’utilisation des génériques (AZM à 0,50 €/jour), aux propriétés bénéfiques avérées. Sans réponse publique de Lemaître, cet échange exemplifie les griefs : une expertise qui semble « capturée » par le consensus favorisant les nouveaux médicaments sous brevet et hors de prix, et marginalisant les pistes thérapeutiques issues de la recherche publique pour des intérêts qui paraissent opaques. « Les pharmacologues qui n’ont pas travaillé à optimiser le dosage de l’AZM contre les NETs méconnaissent les économies possibles grâce aux génériques », tweete Woodynist. Un rappel brutal : en science, le silence face à la critique n’est pas neutre

Comme exemple de coopération avec les industriels, on peut aussi rappeler que Florian Lemaître a été le coordinateur du guide thérapeutique sur les interactions du Paxlovid. Selon un expert du secteur, « cela devrait être à Pfizer de produire un tel document et d’alerter sur les risques chez les personnes prenant des immunosuppresseurs ». 

Auteur Lemaitre

Et, malgré sa connaissance du tacrolimus, ceci n’a cependant pas empêché, en France, des décès dus à l’interaction du Paxlovid avec des immunosuppresseurs (cf avis ANSM de mars 2024 donc ultérieur au guide qu’il a établi le 29 février 2024). Le deux poids deux mesures : pour Lemaître, ce qu’il demande à l’hydroxychloroquine, ne s’appliquerait alors pas à d’autres médicaments, comme le Paxlovid ou le Remdesivir ? 
 

Une figure en sursis ? Quand l’enseignement devient propagande

Florian Lemaître semble rester un clinicien respecté par une frange académique orientée sur le consensus plutôt que la découverte scientifique. Cependant son ton partisan, ses biais, omissions et ses silences – amplifiés par ses clashes avec le Pr. Zizi – interrogent profondément sa déontologie.

Comme chargé d’enseignement, il ne peut pas « jouer » avec la formation des étudiants : la partialité érode la confiance publique et forme des soignants dogmatiques. Un audit indépendant s’impose, comme pour l’étude Pradelle-Lega.

Sans rigueur accrue, Lemaître passera de défenseur du consensus à symbole de son dévoiement. À Rennes, la question plane : la pharmacologie sert-elle la science, ou un système capturé ? Les étudiants, et les patients, méritent mieux.

Contacté par France-Soir, Florian Lemaître n’était pas disponible pour répondre aux questions. 

Cliquer sur le lien pour prendre connaissance des tweets de Florian Lemaïtre sur l’hydroxychloroquine, sur le remdesivir, sur l’étude ReCoVeRy, sur Jean-Christophe Lega.

Vidéo résumé de l’enquête :





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *