France-Soir l’Hebdo 24-30 novembre 2025 – Réseaux de Contrôle et Crise de Confiance : des « frameworks » invisibles à l’externalisation de la guerre


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L’information n’est pas un décret, c’est un pouvoir qui appartient au peuple. Alors que la France s’engage dans une externalisation discrète de fonctions militaires régaliennes et que des révélations fracassantes exposent la gestion politique de la crise sanitaire européenne, l’écosystème sociétal et médiatique est de plus en plus structuré par des outils d’influence et de contrôle. Au cœur de cette bataille pour la vérité, se trouvent les « frameworks », ces cadres méthodologiques devenus des architectes invisibles qui façonnent notre manière de penser, d’agir et d’interagir dans un monde de plus en plus complexe.

 
Les architectes Invisibles : de Sun Tzu à la « normatisation »

Un framework est un outil conceptuel ou méthodologique conçu pour organiser des actions, des analyses ou des processus de manière systématique afin d’atteindre un objectif précis. Ces cadres simplifient des processus complexes pour obtenir des résultats prévisibles, qu’il s’agisse de concevoir une campagne publicitaire (modèle AIDA), de gérer une entreprise (avec le General Survey Outline de McKinsey), ou de structurer l’éducation (comme les réformes de Jules Ferry). Leurs origines remontent aux stratégies militaires de l’Antiquité, notamment aux principes de Sun Tzu pour la coordination des campagnes. Avec l’application des mathématiques au milieu du XXe siècle (chaînes de Markov), ces outils ont évolué de simples organisateurs à des instruments capables de prédire et de calculer les probabilités qu’un événement en suive un autre.

Cependant, cette quête d’ordre génère une tension majeure avec la nature humaine. L’être humain est complexe, pluridisciplinaire et non-linéaire, incarné par des figures comme Léonard de Vinci ou Socrate. Les frameworks, en cherchant l’harmonisation via une logique linéaire, risquent d’étouffer ce qui fait la force humaine : le désordre, la pluridisciplinarité et la créativité. Dans un monde de plus en plus décrit comme BANI (fragile, anxieux, non-linéaire, incompréhensible), ces cadres sont désormais des armes efficaces pour gérer et contrôler l’information. Des outils comme le frameworkDISARM (Disinformation Analysis and Risk Management), bien que conçus pour contrer la désinformation, peuvent devenir des « outils de contrôle » créant des « vérités de groupe » et exploitant les biais cognitifs, comme l’illustre la « normatisation » de l’information par des cabinets de conseil.

La censure silencieuse et la médiocrité des élites

Dans cet écosystème informationnel structuré, la censure a évolué. La forme la plus efficace aujourd’hui est l’« invisibilisation » ou le shadow ban. Cette technique ne supprime pas le contenu, mais le rend introuvable via des algorithmes opaques, privant les voix dissidentes de leur audience. Ce fut l’expérience de France-Soir qui a perdu 60 % de son audience après la désindexation de 55 000 articles par Google et la fermeture de ses chaînes YouTube en 2021. Xavier Azalbert, directeur de France-Soir, souligne que l’acte même de « poser des questions » ou d’exercer un esprit critique est désormais systématiquement requalifié en « complotisme ».

Xavier Azalbert avance d’ailleurs une perspective troublante sur la crise de l’information, suggérant que la cause principale ne serait pas nécessairement une malveillance organisée, mais une « médiocrité » installée au cœur des élites. Le coût social de la dissidence, selon lui, est devenu si élevé que les esprits les plus brillants préfèrent suivre le courant plutôt que d’affronter la complexité et l’incapacité de leurs supérieurs à prendre des décisions rationnelles.

 

Crise sanitaire : l’Europe « jouait à la roulette russe »

Cette opacité et cette prise de décision politique priment également dans la gestion des crises majeures. Le député européen Gérald Hauser (FPÖ) a dénoncé avec virulence la campagne vaccinale Covid-19, accusant la Commission européenne d’avoir « joué à la roulette russe » avec la santé des 450 millions d’Européens.

Hauser soutient que l’autorisation conditionnelle du vaccin en décembre 2020 était une décision politique et non scientifique. L’Agence européenne des médicaments (EMA) subissait une « pression considérable » de la Commission pour accélérer la procédure. Les contrats Pfizer étaient volontairement secrets et n’ont été rendus publics que grâce à une fuite. Le plus grave, selon lui, est que les gouvernements et la Commission savaient que les données sur la sécurité, les effets secondaires et les conséquences à long terme des vaccins étaient inconnues au moment de la signature, contredisant l’affirmation faite aux citoyens que les vaccins étaient « parfaitement testés, sûrs et efficaces ». Hauser en conclut que tous les consentements étaient « nuls et non avenus » car les citoyens n’ont pas été pleinement informés, transformant les 4,6 milliards de doses de Comirnaty administrées dans le monde en « la plus grande expérimentation humaine de l’histoire de l’humanité ».

S’appuyant sur le taux historique de sous-déclaration des effets secondaires (environ 6 % des cas réels), Hauser estime que les plus de 2 millions de signalements documentés dans la base EudraVigilance pourraient correspondre à environ 30 millions d’effets secondaires vaccinaux et près de 250 000 morts vaccinaux en Europe. Face à cette catastrophe, il exige la démission ou la destitution d’Ursula von der Leyen et une refonte des règles, notamment pour que la transparence devienne une obligation légale et que les agences de régulation ne soient plus financées par l’industrie pharmaceutique.

 

La privatisation rampante de la guerre

La crise de confiance s’étend au domaine militaire avec la publication du Décret n°2025-1030 du 31 octobre 2025 relatif aux « opérateurs de référence » du ministère des Armées. Ce texte instaure un cadre formel pour le recours à des entreprises privées – en réalité des Sociétés Militaires Privées (SMP) – afin d’assister ou de se substituer aux forces armées françaises dans des missions de coopération militaire à l’étranger.

Ces opérateurs privés pourront intervenir dans tous les domaines du spectre militaire (terrestre, maritime, aérien, spatial et cyberdéfense) pour des missions allant de la formation, à l’entraînement ou au soutien logistique. La voie réglementaire directe choisie par l’exécutif, sans consultation du Parlement, est fortement critiquée. Ce décret permettrait de contourner l’autorisation du Parlement exigée par l’article 35 de la Constitution pour les interventions armées à l’étranger. Les critiques n’hésitent pas à faire le parallèle avec des sociétés comme Blackwater ou le groupe russe Wagner, voyant dans ce texte une « privatisation rampante de la guerre » et un risque pour la souveraineté nationale.

Cette décision s’inscrit dans un contexte de rhétorique guerrière alarmiste. Le général Fabien Mandon, chef d’état-major des Armées (CEMA), a provoqué un tollé en affirmant qu’il fallait restaurer la « force d’âme » des Français pour « accepter de perdre ses enfants » face à une menace russe jugée imminente. Ces propos, qualifiés d’« anxiogènes », ont été dénoncés par le Père Richard Kalka, ancien aumônier des parachutistes, qui a accusé le général d’être un « perroquet du Président » et a catégoriquement refusé la fatalité belliqueuse. Ce discours martial est en net décalage avec l’opinion publique, puisque 88 % des Français refusent d’envoyer leurs enfants se battre et 87 % exigent des négociations de paix immédiates en Ukraine.

 

Le rôle de l’arbitre et la crise des médias

Cette situation expose une crise de confiance généralisée. Un sondage révèle que 70 % des Français jugent les médias mainstream (comme TF1, France TV, BFM) non objectifs et 54 % souhaitent la suspension totale des aides et subventions aux médias.

La polémique autour de l’émission Complément d’Enquête (CE) sur France 2, accusant CNews d’être une « machine de propagande », a mis en lumière les propres biais du service public. L’émission, qui dénonçait la surexposition de l’extrême droite et des sujets comme l’immigration, a été elle-même contrainte de supprimer en urgence une séquence citant un rapport de Reporters Sans Frontières (RSF). L’ARCOM avait contesté la méthodologie et les chiffres de cette étude, soulevant des accusations de « bidouille » et de « fake news » contre l’émission elle-même.

Dans ce contexte de défiance, l’acte de résistance fondamental est de continuer à se poser des questions. Pour France-Soir, le rôle du journalisme n’est pas d’être un arbitre qui siffle la fin du match, mais de s’assurer que tous les joueurs peuvent s’exprimer sur le terrain et de laisser le public être le seul et unique juge. La véritable autonomie face aux narratifs imposés repose sur l’esprit critique, la vérification des sources, et la force de la non-linéarité et de la créativité.

La lutte actuelle pour la vérité est similaire à un grand plateau de cinéma où un « Western Spaghetti » est tourné. Les acteurs (les élites) jouent leurs rôles dans des décors crédibles, mais tout est déconnecté de la réalité du terrain et de la vie des gens qui, eux, doivent « payer la facture d’électricité » à la fin du mois. Le défi est de percer cette mise en scène pour retrouver le réel.

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