un mouvement mondial pour une transition végétale


Lancé en 2021, le Plant Based Treaty est un mouvement international aujourd’hui soutenu par plusieurs centaines de milliers d’individus, des villes, des scientifiques et d’autres organisations. Fondé autour de 40 mesures, il propose de s’engager pour la cause environnementale, en particulier par le biais de la thématique cruciale de nos modes de production alimentaire. Présentation de ce mouvement ambitieux.

Le Plant Based Treaty veut répondre à tous les enjeux écologiques de notre temps, et notamment, la sauvegarde de la biodiversité, des sols et du climat. Pour ce faire, il remet en question l’élevage au profit d’une agriculture plus végétale afin de limiter et réparer en partie les dégâts infligés à la planète par le fonctionnement actuel.

Un modèle actuel qui fonce vers le désastre

Au-delà du sujet primordial et philosophique du bien-être animal, l’élevage touche aussi particulièrement à la question écologique. En effet, que l’on évoque la biodiversité, la pollution et la gestion de l’eau, la conservation des sols et des écosystèmes et bien évidemment le dérèglement climatique, la production animale joue un rôle majeur.

Selon l’ONU, elle est d’ailleurs responsable de pas moins de 12 % des émissions de gaz à effet de serre, un chiffre très important, surtout que la consommation de viande à l’échelle mondiale ne cesse de progresser.

Un contrepoids aux lobbies professionnels

Selon les estimations de Mordor Intelligence, une entreprise spécialisée dans l’analyse des marchés, la viande rapporterait aux alentours de 487 milliards de dollars par an. Et elle devrait atteindre les 637 milliards d’ici 2029. On comprend donc pourquoi bon nombre de lobbies professionnels (dont le principal en France se nomme Interbev) de ce secteur œuvrent pour la continuité.

La démarche de Plant Based Treaty s’inscrit quant à elle dans le même processus, mais avec l’idée inverse : la production d’une alimentation végétale. Si cette initiative, lancée par l’association canadienne Animal Save Movement, est motivée par une conviction animaliste, elle n’en reste pas moins fondée sur une réalité scientifique d’intérêt général, et non sur l’appât du gain.

Une urgence d’agir

Car si l’humanité souhaite pouvoir continuer à habiter cette planète dans des conditions décentes et si elle veut pérenniser la survie de son espèce, elle n’aura pas d’autres choix que changer profondément son modèle alimentaire.

De ce fait, le Plant Based Treaty s’inspire de l’accord de Paris pour le climat et vient le compléter avec plusieurs mesures d’urgence. Il invite, par exemple, les décideurs à réorienter les financements publics vers la nourriture végétale qui doit aussi être recommandée dans les écoles. En outre, le texte évoque également la nécessité de repenser les modes de productions agricoles dans leur intégralité et notamment de rompre avec les monocultures, la déforestation et les processus qui épuisent et polluent les sols.

Rompre avec l’ancien monde

Dans le même temps, le traité encourage à renoncer à la création de nouvelles structures destinées à l’alimentation carnée. Ainsi, il appelle à ne plus construire de lieux d’élevage, d’abattoirs et à ne convertir aucune exploitation végétale vers l’animale.

Il propose également de protéger les terres et les océans des productions industrielles, notamment en refusant l’extension des fermes existantes, mais aussi en stoppant les déforestations et les attaques envers les peuples autochtones et leurs savoirs ancestraux.

Restaurer les écosystèmes

En outre, le texte insiste sur la nécessité de réparer du mieux possible les dégâts causés par des décennies d’agriculture industrielle. Pour y parvenir, il prône le reboisement et l’instauration de zones marines protégées.

Enfin, il demande aux États de subventionner les paysans qui appliqueront ces principes afin de les inciter à contribuer à la sauvegarde des écosystèmes. Par ailleurs, les terres d’élevage qui seront libérées par un passage à la production végétale devraient permettre de créer de nouveaux espaces pour la vie sauvage et ainsi favoriser la biodiversité.

Un appel à rejoindre le mouvement

En quatre ans, l’appel a reçu de nombreux soutiens à travers le monde, que ce soit au niveau individuel, mais aussi de la part de villes, organisations, scientifiques, politiciens et même de célébrités. Ainsi, des métropoles importantes ont rallié le texte, comme Los Angeles, Belfast, Amsterdam, ou Édimbourg. En France, il a déjà été signé par des associations politiques comme REV (fondé par Aymeric Caron) et le parti animaliste. Certaines stars internationales ont également rejoint le mouvement comme Paul McCartney, Moby, ou Joaquin Phoenix.

Et même si adhérer à ce texte n’a rien de contraignant, il envoie cependant un message fort aux individus et aux États. Il propose d’ailleurs des ressources pour faire une transition vers l’alimentation végétale et invite à interpeller les élus et les communes et à faire campagne sur cette question. Si la démarche vous intéresse, il vous est d’ores et déjà possible de soutenir le traité en le signant ici.

Simon Verdière


Photo de couverture : Plant Based Treaty

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