Transformer des vêtements usés en mur porteur, une idée inattendue dévoilée en Lituanie, où des chercheurs affirment avoir renforcé du ciment en y intégrant des cendres de textile. Une découverte publiée début décembre à Kaunas, sur le campus de la KTU, après des essais menés en laboratoire.
Alors que l’industrie textile croule sous les tonnes de vêtements jetés, elle pourrait enfin trouver un débouché… dans le béton. Un béton 16 % plus résistant, selon les chercheurs. Une révélation d’autant plus intéressante que, comme l’a rappelé BPI France dans son rapport 2021, le BTP crache chaque année des dizaines de millions de tonnes de CO₂. En d’autres termes, le secteur responsable de la pollution pourrait être aidé par celui qui l’aggrave tout autant. Moins par moins, ça fait plus ?
Derrière l’expérience, une conviction : le déchet n’est pas une fatalité. « L’industrie du ciment, et notamment la cuisson du clinker dans les fours à céramique contribue significativement à la pollution. C’est pourquoi les scientifiques cherchent à réduire la part de ciment traditionnel », explique Dr Raimonda Kubiliūtė dans un communiqué de la KTU. Comme le rapporte GEO, les chercheurs ont chauffé des textiles à 300 °C, produisant des granules de carbone capables de remplacer des combustibles fossiles. Restent les cendres. Elles, les scientifiques les voient déjà comme un additif précieux.
Reste maintenant à prouver que ce béton d’un nouveau genre peut quitter le laboratoire sans fissurer les certitudes d’un secteur encore frileux au changement.