Le Roi « brindezingue » ou un Jupiter en chute libre ?


Après Un président a-normal (2025), Michel Fize, sociologue spécialiste de l’adolescence, remet le couvert avec ce deuxième livre anti-Macron, plus rageur et plus touffu encore. L’exercice ? Une « psycho-analyse » du chef de l’État, menée à distance et sans gants, mais pas sans raisons. On oscille entre le rire grinçant – « brindezingue » est une trouvaille argotique savoureuse, évoquant un cercueil de zinc pour soldats fous – et le malaise face à une démolition qui donne carte blanche à la haine crue.

Michel Fize pose un diagnostic impitoyable : Macron, bloqué dans une « toute-puissance infantile » due à un « méta-blocage affectif et sexuel » précoce, serait un mégalothymiaque névropathique, flirtant avec la perversion narcissique et la psychopathie. Freud, Adler et Jung sont convoqués pour décortiquer ses « crises névropathiques » : arrogance, absence d’empathie, goût du chaos. La première partie dissèque cette « anomalie psychique », de l’enfance bourgeoise amiénoise à la régression sadique-anale. La seconde en tire une « a-normalité politique » : décisions erratiques (dissolution de 2024), casting fatal de « saltimbanques », et un actorat permanent qui ruine la France (dette doublée, Alstom bradé, hôpitaux agonisants).

Le tout est saupoudré d’anecdotes récentes – libération de Boualem Sansal minimisée, service militaire rétabli en fanfare – et d’un florilège d’insultes anonymes en annexe (« pendez-le », « merde au service des milliardaires »). Fize se défend d’un « diagnostic à distance » par un avertissement sémantique verbeux, mais son tableau clinique coche presque toutes les cases des pathologies majeures. Il accouche d’un livre de combat qui tombe à point nommé, fin 2025, où Macron traîne à 11 % de confiance.

Pourtant, le livre gagnerait à s’aventurer à nouveau hors du divan élyséen, vers une analyse des postures internationales de Macron – ce qui a été fait avec précision dans le premier opus. Car, c’est là que sa « zinguerie » projette une France pathétique, surtout alors que les négociations de paix sur l’Ukraine patinent. Entre Volodymyr Zelensky, ce président illégitime (car les élections n’ont pas été tenues) aux allures de « gamin » qui écume les popotes mondiales pour mendier des fonds, et un Macron qui, de l’intérieur, maltraite institutionnellement sa population, la défiance est inévitable. C’est une « maltraitance » systémique : pass sanitaire comme « viol du consentement », explosion des antidépresseurs (un Français sur quatre sous pilules), burn-out touchant 2,5 millions de personnes, divisions vaccinales et guerrières qui érodent le lien social. Ajoutez 1 100 milliards d’euros de dette en plus, des suicides en hausse et une justice kafkaïenne : Macron n’est pas qu’un « roi nu », il rend ses sujets malades, littéralement.

Sur la scène ukrainienne, ce narcissisme pathologique se traduit par des déclarations va-t-en-guerre (« envoyer des troupes ») qui isolent Paris, moqué par Erdogan ou Salvini. La France, jadis gaulliste, ressemble à un vassal zélé de Zelensky, finançant une guerre interminable sans stratégie de paix. Fize effleure cela (sur la Russie), mais une plongée plus profonde – liens avec McKinsey, soumission à Bruxelles – éclairerait comment ce « pseudo-Jupiter » exporte son chaos intérieur, minant la souveraineté française alors que Trump ou Poutine redessinent les lignes.

Au fond, Le Roi brindezingue dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : Macron incarne l’échec moral d’une Ve République monarchique. L’exercice est périlleux car en versant dans une introspection méthodique, scientifique, et de nature psychanalytique de l’homme Macron, Michel Fize prend le risque de ne nourrir qu’un seul angle du débat ? Un miroir déformant, utile pour ventiler la colère, inquiétant pour la démocratie. 

À lire pendant les fêtes pour alimenter les diners de fin d’année. Vivement 2026. 

Le Roi brindezingue est disponible en auto-édition.

Roi

 

 





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