Pesticides et mélanome : l’alerte silencieuse des campagnes américaines


En Pennsylvanie, une étude du Penn State Cancer Institute a révélé un sur-risque inattendu : dans quinze comtés agricoles, l’incidence du mélanome chez les plus de 50 ans grimpe à 84,2 cas pour 100 000 habitants, loin devant les 53,6 enregistrés ailleurs. Une découverte publiée dans JCO Clinical Cancer Informatics.

En comparant cinq années de données, les chercheurs ont observé que ces comtés présentent près de trois fois plus de terres cultivées et deux fois plus de surfaces traitées aux herbicides que le reste de l’État. « On associe souvent le mélanome aux plages et aux bains de soleil, mais nos résultats suggèrent que les milieux agricoles pourraient également jouer un rôle », rappelle Charlene Lam, professeure associée à Penn State Health. Selon l’étude, comme le rapporte Doctissimo, chaque hausse d’environ 10 % de terres cultivées correspond à une augmentation de 14 % des cas. La corrélation est encore plus nette pour les herbicides.

Ce qui inquiète surtout, c’est la portée du phénomène. « Les pesticides et les herbicides sont conçus pour modifier les systèmes biologiques », souligne Eugene Lengerich, auteur principal. Photosensibilité accrue, stress oxydatif, perturbation immunitaire : autant de pistes mentionnées par les chercheurs. Et le risque ne concerne pas que les agriculteurs. « Des communautés entières peuvent être exposées », insiste Lam. Même si ce n’est pas une preuve de causalité, Benjamin Marks met en garde : « Considérez cela comme un signal, pas un verdict ».





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