L’activité du secteur du bâtiment a de nouveau reculé en 2025, de 4 %, selon l’estimation dévoilée mardi par la Fédération française du bâtiment (FFB), qui attend un potentiel rebond en 2026.
Le secteur reste plombé par la crise du logement neuf qui dure depuis mi-2022. En 2024, l’activité avait déjà reculé de 5,5 %.
Olivier Salleron, président de la FFB, espère « une prise de conscience » sur ce qui est en train de se passer « au niveau de cette crise du logement qui s’amplifie, qui n’en finit plus et qui va sûrement un jour faire descendre les Français dans la rue ».
Selon les estimations de la fédération, l’activité du bâtiment dans le logement neuf a baissé de 8,8 % en 2024 et de 6,6 % pour la construction non résidentielle (commerces, bureaux, hôtels, etc.).
Cette année, 20 000 emplois ont disparu dans le secteur et 10 000 de plus pourraient être supprimés en 2026.
« On perd encore des salariés, peut-être moins vite que ce qu’on avait pensé », souligne Olivier Salleron qui calcule que 65 000 emplois ont disparu depuis le début de la crise en 2022.
Il prévoit néanmoins un léger rebond de l’activité de 1,8 % en 2026, tiré par une reprise de 9,5 % de la construction de logements neufs, en supposant que soit adopté le premier projet de budget proposé par le gouvernement.
L’activité d’amélioration et d’entretien devrait continuer de reculer en 2026, de 0,5 %, après -1,1 % en 2025, avec « une grosse grosse déception sur la rénovation énergétique des logements » qui va encore s’étioler de 0,8 % selon Olivier Salleron.
Une dynamique « catastrophique » causée par les « stop and go, les atermoiements, les j’y comprends plus rien sur MaPrimeRénov », accuse-t-il, en référence aux multiples changements de règles et à la pause estivale du dispositif d’aide à la rénovation énergétique, face à trop de demandes.
Si le Parlement adopte en revanche un budget pour 2026 qui comprenne un dispositif d’incitation à l’investissement locatif et une baisse du prélèvement fait sur les recettes des bailleurs sociaux, l’activité du logement neuf pourrait rebondir de 11,2 %.
La FFB espère que la commission mixte paritaire sur le budget 2026 puisse permettre de renforcer le statut du bailleur privé approuvé par les deux chambres parlementaires, avec des curseurs fiscaux plus incitatifs et des plafonds de loyers à appliquer aux locataires moins bas.