L’UE (sauf la Slovaquie et la Hongrie) ne cesse de se contredire, tout en affirmant son projet de guerre contre la Russie et en réarmant l’Allemagne. Dans le même temps, le commandement des forces US mène un combat contre les narcotrafiquants en mer des Caraïbes et contre l’Iran dans l’océan Indien, tout en veillant à ce que ses opérations menacent directement le Venezuela et l’Iran d’intervention militaire.
Énième ré-élaboration du « plan de paix » pour l’Ukraine, présentée par le Conseil Européen réuni à Bruxelles avec des représentants de l’Administration Trump. En synthèse, voici la Déclaration finale :
« Les leaders ont apprécié la forte contingence entre les États-Unis, l’Ukraine et l’Europe. Les leaders états-uniens comme européens se sont engagés à collaborer pour fournir :
- un soutien constant pour les forces armées ukrainiennes, qui doivent rester à un niveau de paix de 800 000 hommes pour défendre leur territoire ;
- une « force multinationale pour l’Ukraine » fournie par la coalition européenne des volontaires et soutenue par les États-Unis, y compris à travers des opérations à l’intérieur de l’Ukraine ;
- un engagement juridiquement contraignant à adopter des mesures pour la sécurité en cas de future attaque armée, incluant l’usage de la force armée ;
- la nécessité que la Russie verse des réparations à l’Ukraine pour les dommages causés : à cette fin, les biens souverains russes dans l’Union européenne ont été immobilisés. (Jusqu’à présent, le plan d’employer ces biens pour financer l’Ukraine n’est pas passé. Mais l’UE donnera à Kiev 90 autres milliards d’euros dans les deux années à venir en les prenant dans son budget, c’est-à-dire dans nos poches de citoyens européens, Ndr)
- le fort soutien à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.
Les dirigeants ont réaffirmé que les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force et que les décisions sur le territoire reviennent au peuple ukrainien, et ont convenu que certaines questions devront être résolues dans les phases finales des négociations. Ils ont ensuite précisé que tout accord devra protéger la sécurité et l’unité à long terme de l’aire euro-atlantique et le rôle de l’OTAN pour fournir une force de dissuasion. »
Moscou a avant tout précisé qu’il n’acceptera en aucun cas le déploiement de troupes occidentales en Ukraine, moins encore dans le cadre de l’OTAN. La raison en est claire : la raison fondamentale pour laquelle Moscou est intervenu militairement en Ukraine est que l’OTAN sous commandement USA s’est étendue toujours plus à l’est au bord du territoire russe, et, avec le coup d’État de 2014, a utilisé l’Ukraine pour attaquer la Russie en commençant à frapper la population russe du Donbass et de la Crimée.
Ce que demande la Russie aujourd’hui est non seulement d’avoir de nouveau ces deux territoires (la Crimée est déjà rentrée dans la Fédération Russe par un référendum), mais de ne pas avoir à ses frontières des forces militaires occidentales, dotées aussi d’armes nucléaires, faisant partie directement ou indirectement de l’OTAN. La dernière élaboration du « plan de paix » rend impossible la fin de la guerre. Mais c’est justement ce que veulent les puissantes coupoles des forces de guerre : celles des USA qui veulent une Europe lacérée et donc encore plus soumise à la domination étasunienne sur le terrain occidental ; les européennes, en commençant par le complexe militaro-industriel.
L’Union européenne concède à l’Allemagne le feu vert sur la dépense pour la Défense
L’Allemagne échappera aux sanctions de l’UE pour avoir violé les règles du budget grâce à une exemption sur la dépense pour la Défense, a déclaré la Commission européenne. Exemple emblématique, certes non unique, celui de l’industrie de guerre allemande Rheinmetall, qui produit pour la guerre en Ukraine des projectiles d’artillerie de gros calibre en quantité supérieure à celle produite par l’entier secteur de la défense étasunien. Les actions de Rheinmetall ont augmenté d’environ 15 fois depuis 2022, atteignant une valeur de marché d’environ 80 milliards de dollars, plus ou moins égales avec les plus grandes industries de guerre états-uniennes, Lockheed Martin et General Dynamics. En même temps, pour la première fois dans son histoire, l’industrie allemande Volkswagen a arrêté la production d’automobiles dans un établissement allemand, celui de Dresde, inauguré en 2001, à cause de la chute de la demande et des taxes élevées imposées par les États-Unis. Sont prévues en conséquence de fortes réductions de salaires et des licenciements.
Dans une telle situation de démantèlement du droit international dans ce scénario et d’autres scénarios de guerre, revient au premier plan la « loi de la piraterie » : de plus en plus fréquentes, en mer Noire et en Méditerranée, sont les attaques contre des pétroliers russes avec des drones navals formellement ukrainiens, de fait de l’OTAN puisque pour les guider sur les objectifs sont nécessaires des réseaux satellitaires militaires que seule l’OTAN possède.
La « loi de la piraterie » sévit aussi en mer des Caraïbes, où les forces navales états-uniennes qui assiègent le Venezuela — le pays qui dispose des plus grandes réserves pétrolières du monde dont les États-Unis veulent s’emparer — abordent et confisquent des pétroliers vénézuéliens. Même situation dans l’océan Indien, où les forces navales états-uniennes ont abordé et confisqué un navire chargé de produits industriels chinois destinés à l’Iran, sous prétexte qu’ils auraient pu avoir un double usage civil et militaire en permettant à l’Iran de fabriquer des missiles pour frapper Israël. En même temps, les États-Unis annonçaient la décision de fournir à Taïwan des armes modernes pour une valeur de 11 milliards de dollars, dirigées contre la Chine.
Traduction M.-A.
