Dans une zone reculée du Tibet, la Chine préparerait un projet hydroélectrique d’une ampleur inédite, selon CNN. Conçu pour répondre aux besoins énergétiques futurs du pays, il s’inscrirait dans une stratégie de développement des énergies propres, de soutien à l’innovation technologique et de modernisation des infrastructures à l’échelle nationale.
Dans une région montagneuse parmi les plus isolées du plateau tibétain, la Chine s’apprêterait à engager un chantier énergétique d’une ampleur exceptionnelle, rapporte CNN. Le long du cours du Yarlung Tsangpo, un vaste dispositif hydroélectrique serait en préparation, avec pour objectif de devenir la plus grande source de production d’électricité jamais réalisée à l’échelle mondiale.
Estimé à 168 milliards de dollars, le projet est présenté comme un atout stratégique majeur pour accompagner la transformation énergétique du pays. D’après le média américain, il devrait soutenir l’essor des véhicules électriques et répondre à la demande croissante des technologies d’intelligence artificielle, particulièrement énergivores, dans un contexte de compétition technologique internationale accrue.
Sur le plan technique, ce chantier est décrit par plusieurs experts comme un exploit d’ingénierie sans précédent. En exploitant un dénivelé d’environ 2 000 mètres, grâce au creusement de tunnels à travers la montagne, le système permettrait de capter l’énergie d’un fleuve majeur situé au cœur de ce que l’on qualifie souvent de « château d’eau de l’Asie ».
Ses promoteurs soulignent également son potentiel climatique. En facilitant la réduction de la dépendance au charbon, cette infrastructure pourrait contribuer aux efforts visant à freiner le changement climatique, alors que la Chine demeure le premier émetteur mondial de carbone. Mais ces promesses s’accompagnent de risques considérables, selon CNN. La construction pourrait bouleverser un écosystème rare et largement préservé, tout en affectant les terres ancestrales de populations autochtones. En Inde et au Bangladesh, des dizaines de millions de personnes dépendent du fleuve pour la pêche et l’agriculture.
Certains spécialistes, cités par CNN, alertent sur le manque d’études approfondies concernant les conséquences écologiques et sociales potentielles. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à qualifier le projet de système hydroélectrique le plus innovant jamais imaginé.
Pékin, de son côté, conteste ces critiques. Les autorités chinoises affirment que le projet repose sur des décennies de recherches, qu’il intègre des mesures strictes de sécurité et de protection écologique, et qu’il ne portera pas atteinte aux régions situées en aval.
La Chine assure également maintenir un dialogue avec les pays concernés et promet de partager les informations nécessaires à mesure de l’avancement du chantier. Selon ses responsables, l’objectif est clair : accélérer le développement des énergies propres, améliorer les conditions de vie locales et participer activement à la lutte contre le réchauffement climatique.