Ces Lobbies qui font vraiment la loi…


Quand les lobbies écrivent les lois, la démocratie devient un décor. À l’Assemblée nationale, une partie croissante et très importante du travail législatif ne vient plus des élus, mais directement des groupes d’intérêts privés. Des textes entiers sont rédigés en dehors de l’hémicycle, puis déposés tels quels par des députés qui ne servent tout simplement que de relais. Ce système ne relève ni de l’exception ni du dérapage : il constitue une méthode installée et notoire. 

Reporterre a mis en lumière des centaines d’amendements fournis « clés en main » par la FNSEA, ensuite repris sans modification par des parlementaires, parfois sans jamais mentionner l’origine réelle de ces propositions.

Se focaliser sur les députés masque l’essentiel, ils ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Le pouvoir réel se trouve chez ceux qui disposent de l’argent, des équipes juridiques et du temps nécessaire pour produire des amendements prêts à l’emploi. Le véritable pouvoir se trouve là !

Faciliter l’usage des pesticides, affaiblir les normes environnementales, favoriser l’agrandissement des élevages intensifs, ces choix ne tombent pas du ciel. Reporterre montre que plus de 60 % des amendements rédigés par la FNSEA ont été déposés sans signature claire, transformant le Parlement en chambre d’enregistrement d’intérêts productivistes.

Cette logique ne s’arrête pas à l’agriculture. Elle structure l’ensemble de la fabrication des normes, du local à l’européen. Les décisions apparaissent techniques, neutres, inévitables, alors qu’elles résultent de rapports de force soigneusement organisés. Doit on rappeler ce fameux seuil de 0,9 % d’OGM autorisé dans la norme “agriculture biologique” par Christine Lagarde ? (ayant ne l’oublions pas, travaillé pour Monsanto avec son cabinet d’avocats américains) Il illustre parfaitement ce mécanisme : une règle présentée comme scientifique et raisonnable, imposée sous la pression industrielle, validée politiquement sans débat réel. La loi se fabrique ainsi, hors du regard public, derrière des chiffres et des sigles.

Ce que Reporterre documente avec la FNSEA ne constitue pas un scandale isolé, mais une démonstration. Elle prouve qu’un lobby puissant, structuré et riche peut dicter l’écriture de la loi, influencer députés et sénateurs, et revendiquer son efficacité. La légalité de ces pratiques ne leur confère aucune légitimité démocratique. Tant que les lobbies écriront les textes et que les élus se contenteront de les déposer, la démocratie restera une façade, un leurre, et la forêt continuera de prospérer à l’abri de l’arbre.





Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *