La dictature européiste – Réseau International


  1. Soutenez-nous

    Votre soutien nous est indispensable pour continuer à vous fournir le meilleur de l’information internationale alternative. C’est grâce à vos dons que nous pourrons maintenir le cap pour une information plurielle et réellement alternative. Nous comptons sur vous.

par Régis Chamagne

Xavier Moreau et Jacques Baud, deux personnes que j’apprécie et soutien, viennent d’être condamnés, sans procès, sans droit de se défendre, sur la base d’un motif non étayé et ne relevant d’aucun délit, par une autorité non judiciaire, à des sanctions extrêmement pénalisantes telles que le gel de leur compte bancaire. Cela révèle la vraie nature de l’Union européenne : une dictature !

Lorsque, il y a une quinzaine d’année, je disais que l’UE était le quatrième Reich, cela suscitait des cris d’orfraie ; cela scandalisait la majorité des personnes à qui je m’adressais. Aujourd’hui, cela apparaît de plus en plus comme une évidence aux yeux de la majorité des gens.

Les origines de la construction européenne

On entend ou on lit souvent que l’Union européenne est un beau projet qui a mal tourné. Rien n’est plus faux. La construction européenne est un projet totalitaire dès le début. L’idée maîtresse peut se résumer ainsi : un groupe d’individus non élus écrivent les lois, les font respecter et n’ont aucun compte à rendre aux États ni aux peuples. Ce concept fut introduit par Walter Hallstein, juriste nazi et premier président de la commission européenne dans son discours de la conquête le 23 janvier 1939 à Rostock. Il y présente la confrérie des protecteurs de la loi. Extraits : «Selon une loi de la Nature qui est innée dans la profession du ‘Protecteur de la loi’, ce dernier doit finalement être l’architecte responsable de la loi». et plus loin «La création de la loi nouvelle est seulement la tâche des législateurs, et le rôle du juge se limite à l’intégration – le fait de ‘présenter’ – des ‘faits de la vie’ en vertu des faits qui ont été déterminés par la loi». C’est quasiment la définition d’un régime totalitaire chimiquement pur.

Logiquement, on retrouve cette idée essentielle de la construction européenne dès le traité de la CECA, dans son article 9, les gardiens de la loi se nommant «Haute autorité». Puis en 1957, Hallstein incorpora de nouveau ce principe dans le traité de Rome, principe repris dans l’article 17 du TUE donnant à la Commission le monopole de l’initiative législative et le pouvoir de vérifier l’application des lois européennes en dehors de tout contrôle démocratique, en plus d’être l’organe exécutif de l’UE. La Commission concentre donc les pouvoirs exécutif et législatif, et a un droit de regard sur le pouvoir judiciaire qui lui donne le nom de gardienne des traités. Voici ce que Walter Hallstein a lui-même écrit à propos de la Commission dans son livre intitulé La Communauté européenne : «Chaque action commence avec la Commission ; La Commission est l’élément le plus original de l’organisation de la Communauté, et qui n’a aucun précédent direct dans l’histoire ; Sa fonction est de représenter la Communauté à l’intérieur et à l’extérieur (…) ; La Commission est indépendante des gouvernements des États membres (…) ; La Commission possède le monopole de l’initiative législative». Ainsi, l’article 17 du TUE confère à la Commission le statut de dictateur, puis l’article 121 du TFUE lui donne les moyens d’agir. Ce dernier instaure le GOPÉs, armes de destruction massives du programme du Conseil National de la Résistance.

Des signaux forts

Les condamnations sans procès par une autorité non judiciaire de Xavier Moreau et Jacques Baud, nonobstant les désagréments qu’elles engendrent à leur encontre, auront au moins eu la vertu de révéler à ceux qui n’en avait pas encore conscience, la nature totalitaire de l’UE, masquée par 70 années de propagande européiste. Pourtant les signaux étaient déjà là, à commencer par le coup d’État constitutionnel du traité de Lisbonne.

Petit retour en arrière : le 29 mai 2005, le peuple français, consulté par voie référendaire, rejetait massivement – à 55% contre 45% – le projet de Traité constitutionnel européen dont Valéry Giscard d’Estaing avait été le maître d’œuvre, et ce, malgré une propagande en faveur du «OUI» que n’aurait renié ni Joseph Goebbels ni Joseph Staline.

Qu’à cela ne tienne. Valéry Giscard d’Estaing, cité par le Monde du 14 juin 2007, déclara : «Une dernière trouvaille consiste à vouloir conserver une partie des innovations du Traité constitutionnel, et à les camoufler en les faisant éclater en plusieurs textes. Les dispositions les plus innovantes feraient l’objet de simples amendements techniques aux traités de Maastricht et de Nice. Les améliorations techniques seraient regroupées dans un traité devenu incolore et indolore. L’ensemble de ces textes serait adressé aux Parlements, qui se prononceraient par des votes séparés. Ainsi l’opinion publique serait-elle conduite à adopter, sans le savoir, les dispositions que l’on n’ose pas lui présenter «en direct»». Et Giuliano Amato, ancien Premier ministre italien et vice-président de la Convention qui a élaboré la Constitution européenne, de préciser lors d’un discours à la London School of Economics, le 21 février 2007 : «La bonne chose concernant le fait de ne pas l’appeler une Constitution, est que personne ne peut demander un référendum à son sujet».

Ce qui fut dit fut fait. Le traité de Lisbonne, réplique incolore et indolore du TCE, fut signé le 13 décembre 2007 par les 27 chefs d’État ou de gouvernement puis ratifié par le parlement français le 8 février 2008 à 82% par l’Assemblée nationale et à 83% par le Sénat après une révision de la Constitution effectuée par la voie du Congrès réuni à Versailles le 4 février 2008 et adoptée à 62%.

Souvenons-nous également de cette petite phrase de Jean-Claude Junker, alors président de la Commission, le 28 janvier 2015, Jean-Claude Junker, après la victoire du parti Syrisa aux élections en Grèce, dans un entretien au Figaro : «Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens». Plus récemment, l’élection présidentielle en Roumanie fut annulée par la Cour constitutionnelle roumaine, sous la pression de l’UE incarnée pour l’occasion par l’ambassadeur de France sur place, après que le candidat souverainiste Calin Georgescu fut arrivé en tête à l’issue du premier tour. Et Thierry Breton avait enfoncé le clou : «Si ça se produit encore (sous-entendu en Allemagne avant les élections), nous le referons». Et que dire de l’arrestation d’Eugénia Gutsul, dirigeante de Gagaouzie, région autonome du sud de la Moldavie, pour des raisons fallacieuses ?

Quelques citations pour finir

Dépêche AFP du 13 juin 2008, 18h34 : Sylvie Goulard, européiste convaincue, présidente du «Mouvement européen France» et conseillère de l’ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi, n’a pas hésité à rappeler qu’en cas de nouvelle consultation dans le futur suivi d’un résultat allant à l’encontre des ambitions de l’UE, la réponse à donner devait se faire «avec une sanction à la clé en cas de non».

Élisabeth Guigou, en 2008, a présidé une session de la Trilatérale intitulée « Sauver l’Europe de la tyrannie des référendums». Dans le compte-rendu de ce groupe de travail, on trouve par exemple ceci : «Le référendum irlandais a été humiliant, et prouve que les référendums sont des mécanismes purement destructifs». ou encore cela : «L’Union européenne a besoin de traités, et les référendums tuent les traités». Encore Élisabeth Guigou, en 2012 : «La démocratie entraînerait un blocage général de l’Union européenne».

Que faut-il de plus ? Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Reste que nos amis Xavier Moreau et Jacques Baud sont lourdement sanctionnés, surtout Jacques Baud qui réside en Belgique. C’est le moment de les soutenir.

Régis Chamagne



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *