La lente extinction des petites fermes françaises


Selon les données publiques, en trente ans, plus d’une exploitation française sur deux a disparu, frappant en priorité les petites fermes. Derrière cette hémorragie statistique se joue un basculement de modèle : concentration des terres, pression des marchés mondiaux, affaiblissement du tissu rural et interrogation majeure sur la souveraineté alimentaire du pays.

À la fin des années 1980, la France comptait plus d’un million d’exploitations agricoles. En 2020, elles n’étaient plus que 390 000, et environ 349 000 en 2023. Une chute continue, documentée notamment par l’Insee et reprise par le site du ministère de l’Agriculture, qui acte la marginalisation accélérée des petites structures familiales.

Dans le même temps, la taille moyenne des fermes s’est étendue, passant d’environ 55 à près de 69 hectares en une décennie. Comme le rapporte The Epoch Times, ce mouvement profite surtout aux exploitations déjà intégrées aux filières industrielles, capables de négocier avec transformateurs et distributeurs. Les petites fermes, souvent orientées vers l’élevage ou la polyculture, se retrouvent piégées entre exigences de volumes, volatilité des prix et investissements toujours plus lourds.

La mondialisation agit comme un accélérateur. Les producteurs français doivent composer avec des normes sociales et environnementales strictes, tandis que les importations à bas coûts s’imposent sur le marché. Terre de Liens parle d’une « concurrence déloyale » qui fragilise les exploitations les moins capitalisées et nourrit un « plan social silencieux » dans les campagnes. À terme, c’est la capacité du pays à maintenir une agriculture diversifiée, territorialisée et résiliente qui est en jeu.





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