• mer. Oct 2nd, 2024

TwitterFilesBrazil 4 – Gustavo Gayer dénonce la dictature brésilienne au Parlement Européen : Une dictature qui se prétend démocratie.

ByVeritatis

Avr 12, 2024


Des députés brésiliens reçus au Parlement européen

Gustavo Gayer, député du Goiàs au Brésil, ainsi que d’autres élus brésiliens étaient reçus hier au Parlement européen afin d’évoquer la grave crise démocratique qui secoue le Brésil suite aux #TwitterFilesBrazil (article 1, article 2). 

Dans son allocution, Gayer a déclaré :

« La tyrannie est comme un virus. Il trouve toujours un moyen de s’adapter. Ils apprennent à faire cela avec la Cour suprême, le pouvoir judiciaire, l’exécutif, tout. Ils se sont adaptés. Le Brésil est aujourd’hui le nouveau champ de bataille de ce nouveau type de dictature. Une dictature qui s’identifie comme une démocratie. Le Brésil est une expérience, un laboratoire sur la manière de déguiser une dictature en démocratie. Si cela réussit au Brésil, cela réussira partout ailleurs dans le monde. »

Sa prise de parole de huit minutes a été saluée par tous dans un grand silence : (vidéo en français traduite et doublée par IA)  

Vidéo IA et France-Soir

« True » a simplement retweeté Elon Musk (vrai)
 

De nouveaux développements attendus dans les #TwitterFilesBrazil

Le biologiste Eli Vieira jr, un des trois journalistes ayant travaillé sur la mise à jour des #TwitterFilesBrazil avec Michael Shellenberger et David Agape, expliquait l’origine de sa prise de conscience sur l’interférence dans les réseaux sociaux au Brésil et plus particulièrement sur Twitter :

« Je voudrais remercier publiquement @DavidNemer et @ceciliadolago. Ce sont leurs tweets du 4 novembre 2022 qui m’ont mis la puce à l’oreille ainsi qu’à celle de @david_agape_

C’est de là que vient finalement #TwitterFilesBrazil : Grâce à leur manque de bon sens en affichant publiquement leur intolérance à l’égard des différentes pensées en politique et à la nature. Ceci a permis de voir la différence de traitement entre les gens et de mettre à jour la censure. Merci! »

Simon Goddek suit aussi cela de près et fait un résumé des derniers développements. Felipe Neto autrefois critique de Lula et de son parti (PT) a rejoint un groupe de travail que certains ont appelé ” le ministère de la vérité “.  

 

Autres évènements marquants

L’allocution de Gayer au Parlement Européen suit les passes d’armes entre Elon Musk, le propriétaire de X qui a résisté aux « ordres » du juge Moraes suite au refus de X de délivrer des informations privées sur certains comptes d’utilisateurs.

Alors qu’Elon Musk dans un « space sur X » (émission de discussion sur X) déclarait : « Notre préoccupation ici chez X est qu’on nous demande de faire des choses qui sont illégales. Un juge nous demande de faire des choses qui violent directement la loi. On nous demande de suspendre le compte et de filtrer le contenu. Et ne rien dire à ce sujet. Prétendre que la suspension et le blocage régional sont dus à nos TOS alors que ce n’est pas le cas. »

 

De son côté, le juge Alexandre de Moraes s’exprimait sur le sujet en visant directement Elon Musk :

Vidéo IA et France-Soir

 

Michael Shellenberger, David Agape et Eli Vieira Jr, l’équipe des #TwitterFilesBrazil seront entendus par la Chambre de la Commission des Relations Extérieures

Au Brésil, le député Marcel Van Hattem avait fait la demande d’audition des trois journalistes.  La Commission des Relations Extérieures de la Chambre a approuvé sa demande qui devrait se tenir aujourd’hui.

« La Commission des Relations Extérieures de la Chambre a approuvé la demande que j’ai faite afin que les responsables des dossiers Twitter Brésil soient auditionnées. Cela comprend @shellenberger, @elivieirajr @david_agape_, responsables de l’enquête journalistique qui a révélé les tentatives de censure du Tribunal suprême fédéral, en particulier le ministre @alexandre.

Le journaliste @ggreenwald et un représentant de X (anciennement Twitter) au Brésil seront également invités dans le public. La population a le droit de savoir ce qui se cache derrière les faux discours de « défense de la démocratie » et les interminables enquêtes empreintes de secret et d’autoritarisme. Nous annoncerons prochainement la date exacte à laquelle aura lieu l’audience publique. »

« C’est dans quelques minutes » nous confirme Eli Vieira Jr sans préciser combien de temps cela allait durer, alors que nous l’avions sollicité pour une interview.

Une audition sous haute tension

L’audition a commencé. Et Eli Vieira tweete : « Si vous ne défendez pas la liberté des idées que vous détestez, vous n’êtes pas un partisan de la liberté d’expression ” déclare @shellenberger au Sénat brésilien. Il s’est également dit étonné de devoir expliquer cela aux journalistes. En fait, l’une des premières observations qu’il m’a faites à son arrivée au Brésil concernait le nombre de journalistes ici favorables à la censure

Shellenberger affirme au Sénat que ” dans mes livres, il combat même sa propre désinformation, les erreurs qu’il a commises tout au long de sa vie.  Il se dit motivé par une idéologie qui appelle à “l’égalité immédiate” de Rousseau et de Marx.” avant d’ajouter ” Une idée qui m’irrite, c’est que la censure serait nécessaire pour protéger la démocratie. C’est orwellien. ” 

David Agape, @david_agape_, s’adresse à son tour au Sénat à propos du Felipe Neto (un influenceur mis en cause par les TwiterFilesBrazil) : ” Felipe Neto est un menteur persistant et l’un des principaux diffuseurs de haine dans le pays.  Par exemple contre la journaliste Andreza Matais .” Agape révéle ensuite qu’il était la cible de ce que l’on appelle sur les réseaux sociaux le « doxxing », c’est à dire la révélation malveillante de données personnelles. Et celui qui a fait cela était « un journaliste qui travaille pour la télévision publique ». Il a précisé qu’il s’agit de l’EBC, mais que l’attaque a été menée à l’ICL.

Dans un long tweet, Eli Vieira revient sur la liberté d’expression :

La censure est la suppression illégitime de l’expression. C’est immoral et cela devrait être illégal. En d’autres termes, nous savons que c’est faux grâce à une réflexion philosophique et, en tant que citoyens organisés en société, nous espérons que le pouvoir établi codifiera ce principe moral sous forme de loi.

Pourquoi les « discours de haine » et la « désinformation »/« fausses nouvelles » constituent-ils des limites illégitimes à l’expression, faisant de leur répression une sorte de censure ?

Commençons par le « discours de haine » :

  • Littéralement, si l’on cherche à réprimer la haine, l’objection est qu’il s’agit d’un sentiment humain naturel, et parfois même moralement justifié. Maintenant, qui ne déteste pas les abus sexuels sur les enfants ? Est-ce que détester la cruauté est mauvais ? La “haine de la haine” est ridiculement enfantine sur le plan intellectuel, comme je l’ai dit dans un texte à ce sujet : https://elivieira.com/p/odio.
  • Le terme ne semble cependant pas être utilisé au sens littéral, mais comme métaphore, pour désigner des croyances déshumanisantes, préjugées et injustement discriminatoires. D’une part, le projet de qualifier de délit ce type de croyance est voué à l’échec. Les « préjugés » d’une personne sont la « vérité objective » d’une autre personne. En disant cela, je ne cautionne pas le relativisme épistémologique ou moral, je souligne simplement l’impossibilité de mettre en pratique cet espoir totalitaire et utopique de bannir les préjugés par la force dans une démocratie. En revanche, il n’est pas bon qu’un groupe visé par des préjugés soit « gâté » par la loi : ce n’est pas bon parce que cela crée un traitement différencié des citoyens, selon qu’ils appartiennent ou non à la « catégorie protégée », ce qui peut être un retour à l’encontre de sa propre catégorie (peu de choses révoltent plus que l’absence de ce qu’ils appellent la « justice procédurale » en anglais), et ce n’est pas bien, car cela va à l’encontre des conseils thérapeutiques de créer de la résilience face aux autres. Des erreurs symboliques et expressives au lieu de cultiver la fragilité, exaltant le sentiment d’offense comme s’il s’agissait d’un instrument d’établissement de la vérité. Agir autrement crée des personnes malades mentales et des sociétés malades. En outre, une grande partie de l’expression qualifiée de « discours de haine » trouve son origine dans des variations humaines liées à des troubles psychiatriques. La génétique psychiatrique a toujours montré qu’il n’y a pas de ligne claire entre le trouble et la normalité. Par conséquent, l’argument selon lequel il faudrait prévoir une exception pour que les personnes contrariées prononcent des insultes ne fonctionne pas. Les gens qui les prononceront pour des raisons qui leur sont propres seront punis, et c’est cruel.

Passons maintenant à la « désinformation » ou aux « fausses nouvelles »

  • Tout d’abord, mentir est votre droit. Vous pouvez le vérifier là-bas. Vous avez le droit de mentir ici même, dans le système juridique brésilien, même s’il est imparfait. Ce que vous ne pouvez pas faire, c’est raconter des mensonges qui sont considérés comme des crimes, comme la diffamation et la calomnie objectives, les menaces crédibles et l’incitation à la violence. C’est ce que le ministre Flávio Dino, aujourd’hui au STF, auparavant à la Justice, a prétendu ne pas savoir lorsqu’il a été vérifié par les Notes de la communauté Twitter. J’ai le droit de mentir ici en disant que je suis l’homme le plus beau et le plus intelligent du Brésil. Le projet d’interdire la désinformation et le mensonge, comme le projet d’interdire la haine, est un espoir totalitaire et utopique.
  • Deuxièmement, les défenseurs inavoués de la censure justifient souvent l’élargissement des limites de l’expression pour inclure la désinformation par le fait que les fausses nouvelles entraîneront telle ou telle conséquence néfaste. Cet argument est le cousin de celui utilisé pour défendre la censure des « discours de haine ». J’ai traité du deuxième cas, pas tellement du premier, dans des textes déjà publiés, mais ma réponse est la même : vous n’avez pas la base épistémologique, les preuves, les arguments, pour prouver que ce lien causal entre l’expression et ces mauvaises les conséquences sont solides. Je l’ai clairement montré dans le cas des absurdités dites ici il y a quelques années, selon lesquelles “les blagues tuent” (regardez-le : https://gazetadopovo.com.br/ideias/progressistas-afirmam-que-piadas-matam-o-que-a-ciencia-diz-a-respeito/… ). Défendre l’action de l’État, avec son monopole sur l’usage légitime de la force, contre la « désinformation », en l’absence de ce lien de causalité démontré, est donc un énième exemple d’espoir utopique et totalitaire.

C’est pour les raisons évoquées ci-dessus que je fais ce que je fais. Évidemment, comme tout être humain, j’ai aussi des raisons égoïstes, comme la reconnaissance de mon travail, de mon salaire, etc. Mais mes motivations égoïstes ne réfutent pas mes convictions sincères et argumentées. Nous avons tous cette dualité dans notre tête.

Michael Shellenberger à propos du Président brésilien Lula

Plus tôt, Michael Shellenberger s’en est pris, dans un tweet aussitôt retweeté par Musk, au Président Lula da Silva : “Président Lula dit qu’il soutient la liberté d’expression, mais ce n’est pas le cas. En ce moment, il réclame, un régime de censure aussi sévère que celui en place à Cuba depuis le début des années 60 ” 

Cela faisait suite à une longue explication historique de Shellenberger sur la stratégie de Lula revenant sur une interview 30 ans en arrière :  

La stratégie socialiste derrière la guerre du président brésilien Lula contre la liberté d’expression.
La liberté d’expression, et non la censure, reste la seule arme pour vaincre la désinformation et les discours de haine.

Cette affaire est à suivre.  

Retrouvez aussi le debriefing avec le journaliste Paolo Figueiredo qui explique la situation qui comme nous le mentionnions dans l’article TwitterFilesBrazil 2, ne date pas d’hier.





Source link