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De l’importance de toujours avoir l’esprit critique

ByVeritatis

Avr 25, 2024


EDITO – De toujours garder la tête froide, afin de ne pas livrer publiquement une analyse inexacte, ou pire, partisane ou tronquée, falsifiée : une version manipulée des faits, pour frauduleusement justifier les conséquences qu’on affirme devoir en tirer, et les décisions prises.

Tel devrait être le cas concernant la géopolitique

Ceci tout particulièrement s’agissant du président de la République et de ses ministres. En tant que chef des armées, celui-ci peut engager le pays dans une guerre militaire. Une guerre potentiellement synonyme d’apocalypse nucléaire, et, dans une moindre mesure, catastrophique pour la France et pour les Français, une défaite totale emportant, outre des centaines de milliers d’hommes, voire des millions, et la destruction totale de nos infrastructures, de notre parc énergétique et nos usines. (1)

Malheureusement, l’actuel locataire de l’Élysée, applique une règle inverse. Et cela concernant bien des sujets, pas seulement géopolitique. On a pu hélas le constater notamment durant une autre « guerre » qu’il s’est employé ardemment à livrer, et qui, elle aussi, a hautement contribué à nous mettre à genoux dans bien des domaines (économie, cohésion sociale, culture, santé, etc.) : la guerre sans merci qu’il a menée durant la crise sanitaire contre les anti-vax, le débat politique et scientifique, la démocratie, et les libertés publiques et individuelles. Et surtout contre la vérité ! (Invité au défi de la vérité de France-Soir, Emmanuel Macron ne s’y est pas soumis et n’a pas proposé aux membres de son gouvernement de se prêter au jeu – alors que c’est important pour établir la confiance).

Cette règle qu’Emmanuel Macron applique dans sa communication publique, consiste à livrer systématiquement une version des faits, a minima partisane ou sinon délibérément tronquée, développée à travers une narration, une « info-fiction » digne des meilleurs scénarios de série TV.  On dirait la vérité, mais ce n’est pas la vérité. Ceci afin de pouvoir justifier, de manière biaisée ou tout simplement fallacieuse, les décisions qu’il affirme devoir prendre « dans l’intérêt de la France et des Français. »

Ces décisions conduisent immanquablement au résultat inverse de celui qu’il avait annoncé, indiqué comme étant le but qui serait obligatoirement atteint grâce aux décisions « 100 % géniales » qu’il prend, puisqu’il est de loin « le plus fort et le meilleur président de la République de tous les temps ». Combinant à la fois les talents du magicien David Copperfield et de l’escroc Bernard Madoff, il a été capable de faire disparaitre en fumée 1000 milliards de dettes. Et tout cela dans notre intérêt.

Alors oui, il est le meilleur du monde, de la galaxie, de l’univers, n’en déplaise à Jupiter. Le vrai !

Heureusement pour nous, Dominique de Villepin s’emploie à ramener Jupiter (le vrai faux sosie, même moi, je ne sais plus), sur Terre.

Oui. Monsieur « La France n’ira pas faire la guerre en Irak » pour le compte des compagnies pétrolières américaines, « n’y enverra pas ses enfants se faire tuer » pour servir des intérêts étrangers et illégitimes, et avançant là des éléments de preuve que tous les responsables politiques occidentaux savaient totalement faux. Dominique de Villepin, Premier Ministre de Jacques Chirac en 2005, vient à nouveau de recadrer Emmanuel Macron dans ce domaine précis de la géopolitique, qu’il maîtrise à 100%. Et donc ce n’est pas la première fois que cela arrive. Merci, Monsieur !

En effet, alors qu’en direct à la télévision, lors de l’entretien où il avait convoqué deux journalistes complices, pour une nouvelle menterie sur le déroulement des faits ; les tirs de missiles et l’envoi de drones, par l’Iran, sur le territoire israélien, en réplique au bombardement, par Israël, sur le territoire syrien, d’un consulat iranien. Emmanuel Macron a livré cette version-ci des faits :

« Israël, en effet, il y a plusieurs jours, a frappé en Syrie, à Damas, une emprise diplomatico-militaire iranienne. Les Iraniens ont répondu. Mais ils ont répondu, si je puis dire, de manière disproportionnée, parce qu’au lieu d’aller toucher des intérêts israéliens en dehors d’Israël, et bien ils ont été cherchés sur son sol, depuis leur sol, ce qui est une première. » (2)

C’est à la fois inexact s’agissant des faits et s’agissant de l’interprétation qu’il en a donnée. (3)

Dominique de Villepin l’ayant parfaitement recadré s’agissant des faits, à savoir nettement mieux que je ne l’aurais fait, je vais me contenter de répliquer à Emmanuel Macron s’agissant de l’interprétation qu’il en a donnée.

« On est déjà dans une séquence longue, dont le dernier élément, c’était la frappe, par Israël, d’un Consulat à Damas, et la mort d’un certain nombre de Gardiens de la Révolution. Et dans l’esprit des Iraniens ; et c’est là où le diable est dans les détails ; il y a sans doute eu la volonté de désamorcer cette escalade. C’est-à-dire à la fois de frapper sur le principe, mais en même temps d’éviter tout dégât significatif. C’est pour ça qu’ils l’ont annoncé. Et c’est pour ça sans doute que la frappe n’avait pas la puissance qu’elle aurait peut-être pu avoir. Il s’agit plus de perception, dans la région, ne l’oublions pas, depuis maintenant plusieurs années, et ça s’est aggravé depuis la visite d’Emmanuel Macron, quand il a parlé de coalition qui aurait pu être la réplique de la coalition « anti-Daesh » autour d’Israël. Ceci, « dans la rue arabe », comme on dit, même si certains veulent croire qu’elle n’existe pas, dans les opinions arabes, a été particulièrement mal vécu. Si la France veut être utile, elle doit être à sa place. Et à sa place, c’est d’abord avec un objectif de stabilité et de paix. »

Exactement !

Et donc voici, selon moi, la rectification qu’il convient d’apporter à l’interprétation des faits qui a été livrée par Emmanuel Macron. Elle porte sur l’inversion qu’il opère, à la fois de la réalité matérielle des faits et de la réalité juridique qu’il convient de leur donner, l’inversion qu’il opère pour pouvoir se permettre (« si je puis dire ») d’affirmer faussement que « les Iraniens ont répondu de manière de disproportionnée. »

Je m’explique.

Les faits consistant en deux actes militaires opérés successivement par deux pays l’un contre l’autre, la proportionnalité ou non du second acte par rapport au premier doit s’apprécier obligatoirement, matériellement, au regard de la gravité des dommages causés (dommages matériels et pertes humaines), et, juridiquement, au regard du nombre et de la gravité des violations du droit international qui ont été commises par ces deux pays lors de ces deux actes militaires.

 

L’attaque d’Israël est grave matériellement et juridiquement

Matériellement, l’attaque perpétrée par Israël a causé des dégâts matériels et humains, effectifs, déjà, puisqu’un bâtiment a été détruit et que des personnes ont été blessées ou tuées, et ces dégâts doivent en outre être qualifiés de « graves », voire de « très graves », parce qu’il y a eu douze morts et une vingtaine de blessés, dont six grièvement. S’ajoute à cela le fait que le bâtiment détruit était un Consulat, en l’occurrence le Consulat iranien en Syrie, à Damas.

Et juridiquement, là aussi, on doit considérer que les dommages de l’attaque, perpétrée par Israël sont « graves », voire « très graves », car le nombre des violations du droit international qui ont été commises à cette occasion est important, et ces violations sont toutes d’une gravité manifeste. Premièrement, en perpétrant cette attaque par voie aérienne, Israël a violé l’espace aérien de deux pays souverains : le Liban et la Syrie. Deuxièmement, cette attaque a été perpétrée sur le territoire national d’un pays étranger et souverain : la Syrie. Et troisièmement, cette attaque a consisté à viser et détruire un Consulat, à savoir un bâtiment public d’un pays étranger que le droit international interdit formellement de prendre pour cible. Pire encore, de le détruire, et à fortiori exécuter sans jugement des personnes qui bénéficient de la protection suprême du droit international donnée au corps diplomatique.

 

Celle de l’Iran…  pas grave matériellement et juridiquement ?

À l’inverse, les dégâts matériels et humains causés par la riposte opérée par l’Iran doivent être qualifiés de « pas graves », puisqu’elle n’a causé aucun dégât. Aucun bâtiment détruit et zéro victime (aucun mort ni blessé). Et comme Dominique de Villepin l’a souligné fort justement, si cette attaque n’a fait aucun dégât, c’est parce que les Iraniens ont fait le nécessaire à faire en sorte de permettre aux Israéliens, et à leurs alliés militaires (la France et les États-Unis principalement), d’intercepter les missiles que les Iraniens ont tirés à cette occasion, et les drones qu’ils ont envoyés : les Iraniens ont annoncé cette attaque suffisamment à l’avance et avec suffisamment de précisions concernant sa cible, au lieu d’opter pour la puissance de feu considérable et dévastatrice qui aurait été nécessaire pour être proportionnelle, niveau dégâts matériels et humains causés, à l’attaque perpétrée par Israël, les Iraniens ont opté pour une riposte très nettement moindre.

Et juridiquement, il en est de même. En la riposte qu’ils ont opérée, les Iraniens ont violé un seul espace aérien et non pas deux. Et si certes, comme l’attaque perpétrée par Israël, cette riposte a été opérée sur le territoire national d’un pays étranger, premièrement, c’est sur le territoire national d’Israël que l’Iran a opéré cette riposte ; à savoir le pays auteur de l’attaque subit par l’Iran ; et non pas sur le territoire national d’un autre pays, la Syrie, qui lui n’est pas partie prenante dans ce conflit. Deuxièmement, la riposte des Iraniens n’a pas eu pour cible un bâtiment protégé par l’immunité diplomatique du droit international, ni, plus grave, des personnes bénéficiant de cette immunité. Et quatrièmement, si, comme Emmanuel Macron l’a fait, on circonscrit la durée du conflit à ces deux actes militaires (au lieu de les inclure dans la continuité du conflit qui oppose les deux pays depuis plus de dix ans), on doit considérer, toujours au regard du droit international, que les torts principaux (voire totaux) sont pour Israël, en ce que l’agresseur, c’est Israël, et le pays qui a riposté, c’est l’Iran.

 

Emmanuel Macron ou l’art de l’inversion

Ainsi, on peut affirmer à raison que la riposte qui a été opérée par les Iraniens est disproportionnée par rapport à l’attaque que les Israéliens ont perpétrée. Mais c’est au sens que, tant matériellement que juridiquement, la riposte des Iraniens est d’une gravité très nettement « moindre » que l’attaque des Israéliens, à savoir exactement l’inverse de ce qui a été affirmé patent par Emmanuel Macron quand il a dit que « Les Iraniens ont répondu de manière disproportionnée. »

C.Q.F.D.

 

(1) si je n’ai pas mis « l’économie française », dans cette liste morbide de ce qui serait à coup sûr réduit à néant, sous le feu des bombardements, si guerre France contre Russie il y a, c’est parce que détruire complètement l’économie française, Bruno Le Maire s’en est déjà magnifiquement occupé. Faire « mieux » aurait été impossible, même par Attila en personne. Un Attila névrosé et sous l’emprise de drogues, et à qui l’Empereur, dans « Star Wars », aurait confié la puissance de feu de « L’étoile de la mort », histoire de s’assurer que, son office au ministère de l’Économie et des finances terminé, elle soit « dilatée comme jamais. »

2) dire « ils ont été chercher », au lieu de « ils sont allés chercher », est une faute de français abjecte, grossière au possible, Monsieur le Président. « Vous avez été jeune » et « Vous avez été populaire », là oui, c’est l’auxiliaire avoir qu’il faut utiliser, car il s’agit d’un postulat opéré sur l’échelle du temps. Mais lorsqu’il s’agit d’un déplacement matériel, comme celui qui consiste à aller chercher quelque chose ou quelqu’un, c’est l’auxiliaire être qu’il faut utiliser. Pire ! Étant donné que selon son article 5, vous êtes le garant du respect de la Constitution, et qu’aux termes de son article 2, deuxième alinéa, « La langue de la République est le français », en plus d’avoir commis une énième faute diplomatique « 2+ » (4) en l’analyse publique tronquée que vous avez livrée de ces actes militaires, vous vous êtes à nouveau fourvoyé. Fourvoyé à l’endroit d’une culture française dont vous niez l’existence. Et c’est vrai que, quand on entend parler l’actuel Président de la République française, on se dit qu’elle n’existe plus.

3) « l’interprétation qu’il en a donnée » : l’accord du participe passé (« donnée ») malgré la présence du pronom « en » s’impose en l’occurrence, en ce que ce n’est pas lui qui est complément d’objet direct dans ce cas précis. Pourquoi ? Parce qu’il peut être retiré de la phrase sans en changer le sens. Et c’est également parce que le complément d’objet direct véritable, à savoir ici le pronom « que » (qui est présent dans « qu’il », sous sa forme contractée : « qu’ »), qui renvoie à « l’interprétation » (groupe nominal), est placé avant l’auxiliaire avoir. Et « l’interprétation » ayant un genre féminin, cela donne l’interprétation qu’il en a « donnée. »

(4) votre note, en français, pour la copie calamiteuse que vous avez rendue ici. Et encore, « 2+ », c’est en comptant large. Décidément, espérons que si celui que les médias nous imposeront en 2027 pour vous succéder à l’Élysée, aura, lui aussi pour conjoint un professeur qu’il avait quand il était ado, mais que ce sera non son professeur de théâtre, mais son professeur de français. Peut-être s’agira-t-il d’une femme… Mais surtout ! Ne nous faîtes pas le coup du « Jamais deux sans trois. »





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