La nouvelle annonce du premier ministre Gabriel Attal avait fait couler beaucoup d’encre en désignant une future réforme de l’assurance-chômage. D’abord annoncée pour l’automne, elle se fera finalement plus tôt que prévu, le 1er juillet 2024. Un phénomène bien rare dans l’administration française. Une chose était certaine, celle-ci se ferait sans la concertation des partenaires sociaux. Encore une fois, le gouvernement préfère faire cavalier seul sans questionner le terrain. Le savoir empirique ne semble vraiment pas faire le poids dans les esprits du gouvernement Macron face aux savoirs théoriques des néopoliticiens et analystes.
Cette nouvelle réforme porte déjà la certitude de ne pas figurer comme une révision à la hausse. Les craintes soulevées après l’annonce du déficit ne font tendre que vers des économies. Celle-ci serait l’occasion selon le premier ministre d’« inciter davantage à la reprise d’emploi ».
La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, laisse cependant fuiter quelques informations auprès du Parisien. « Catherine Vautrin nous a seulement cité la piste du différé d’indemnisation spécifique, indiquant qu’elle préférait cette mesure visant surtout les cadres, à celle d’un durcissement de la durée d’affiliation » affirme-t-elle.
Par ailleurs, le sujet du délai de carence est lui aussi évoqué parmi les mesures impactées. Il pourrait ainsi être rallongé en cas de licenciement ou de rupture conventionnelle. Alors, ce délai de carence est annoncé comme pouvant empêcher un cadre licencié de toucher ses indemnisations les huit premiers mois. Aujourd’hui, le délai maximal est de six mois pour les cadres.
Une source interrogée par Le Parisien aurait admis que cette mesure « aurait un impact immédiat en termes d’économies pour l’assurance-chômage. De plus, le gouvernement pourrait montrer qu’il tape sur les plus riches et pas sur les plus précaires. » De quoi faire d’une pierre deux coups.
Une concertation serait cependant prévue avec les syndicats à la mi-mai. Mais les consignes sont claires, il ne s’agit-là que de donner son avis, sans garantie que les propos tenus soient pris en compte pour la constitution du projet de loi.