L’ancienne star du porno Stormy Daniels a délivré le 7 mai un témoignage très cru sur la relation sexuelle qu’elle dit avoir eu avec l’ancien président des États-Unis en 2006. Une nouvelle étape d’une saga judiciaire très suivie à quelques mois de l’élection présidentielle.
«Ai-je raison de dire que vous haïssez le président Trump ?» La question vient de l’avocate Susan Necheles, de l’équipe de l’ancien président américain Donald Trump. Devant elle, l’ancienne actrice X Stormy Daniels. Cette dernière répond sobrement «oui».
Cette scène, rapportée par le Washington Post, s’est déroulée le 7 mai lors du procès de Donald Trump à New York dans une affaire d’accusation d’usage négligeant de documents classifiés.
Après être revenue sur son enfance difficile, l’actrice a raconté sa rencontre avec Donald Trump lors d’un tournoi de golf au lac Tahoe, dans l’Ouest des États-Unis, en 2006.
Un témoignage très «cru»
Stormy Daniels s’est alors livrée à des considérations pour le moins étonnantes devant les jurés déclarant : «Wicked sponsorisait l’un des trous sur le parcours de golf. C’était drôle, une société de films pour adultes, sponsorisant l’un des trous.» Elle a ensuite raconté la mise en relation avec le milliardaire par l’entremise d’un garde du corps.
L’actrice a ensuite détaillé son arrivée dans la chambre de Donald Trump et décrit la tenue (un pyjama en soie) de celui qui deviendra président des États-Unis dix ans plus tard. Elle aurait ensuite discuté deux heures avec celui-ci à propos de ses origines, de son parcours et de l’industrie pornographique.
Après s’être absentée pour passer aux toilettes, Stormy Daniels a retrouvé Donald Trump en caleçon et t-shirt à demi allongé sur le lit. L’actrice a ensuite expliqué avoir eu une relation «en position du missionnaire» tout en disant avoir eu un «black-out» sans avoir pour autant consommé de l’alcool et de la drogue.
«Certaines choses auraient mieux fait de rester non dites», commente le juge
Après ces déclarations, l’avocat de Donald Trump Tedd Blanche a réclamé une annulation du procès, estimant que le témoignage de l’actrice était «hautement préjudiciable». Si le juge a rejeté cette demande, il a néanmoins affirmé que «certaines choses auraient mieux fait de rester non dites».
Le président a pu compter sur le soutien de la journaliste de Fox News Laura Ingraham qui a déclaré sur le réseau social X (ex-Twitter) : «S’il y a bien une raison d’annuler le procès, c’est le témoignage hors de propos et salace de Stormy Daniels.»
If ever there was grounds for a mistrial, this irrelevant and salacious Stormy Daniels’ testimony is it. Bragg and Merchan think they’ve humiliated Trump, but they’ve really humiliated themselves and debased the entire New York judicial system.
— Laura Ingraham (@IngrahamAngle) May 7, 2024
Une affaire de falsification
L’affaire remonte à 2006, Donald Trump aurait alors eu une relation sexuelle consentie avec l’actrice Stormy Daniels. Pour éviter que l’affaire ne s’ébruite et nuise à sa carrière politique, le président américain aurait fait verser la somme de 130 000 dollars à l’actrice pour, selon ses accusateurs, acheter son silence.
Ce versement n’est pas illégal en soit mais il est reproché au président d’avoir effectué le paiement par l’intermédiaire de son ancien avocat, devenu ennemi depuis, Michael Cohen via la Trump Organization, ce qui constituerait une falsification des documents commerciaux d’une entreprise. Le président est donc accusé d’avoir dissimulé le versement d’argent à Stormy Daniels, mais il est aussi visé pour une trentaine d’autres fraudes comptables.
À la fin de l’audience, le juge a déclaré à Donald Trump : «La dernière chose que je veux faire est de vous mettre en prison. Vous êtes l’ancien président des États-Unis et peut-être également le prochain.» À six mois du scrutin, la suite du procès ne manquera pas d’être regardée avec attention.