Ce 9 mai, jour des commémorations en Russie de la victoire contre le nazisme, les forces de l’ordre ont empêché la marche du «Régiment des Immortels» dans la capitale allemande, et interdit aux Berlinois de déployer des symboles liés à la Russie ou à la seconde guerre mondiale au mémorial soviétique de Tiergarten et au monument du Parc de Treptow.
À Berlin, la police a empêché la formation du «Régiment des Immortels», ne permettant qu’à des groupes de dix personnes de s’approcher du Mémorial aux soldats soviétiques de Tiergarten, a rapporté un correspondant de RIA Novosti.
Cette année, les participants à l’événement se sont rassemblés non loin du mémorial, le chemin menant à la porte de Brandebourg étant bloqué, toujours selon RIA. Les forces de l’ordre leur ont permis de circuler, filtrant néanmoins les personnes afin de contrôler la présence de symboles interdits.
La police de Berlin a en effet de nouveau interdit d’apporter des symboles soviétiques et russes, notamment les rubans de Saint-Georges, sur les monuments commémoratifs soviétiques, ainsi que de porter des uniformes militaires, de chanter et de jouer des marches et des chants militaires. De plus, l’affichage des symboles Z et V, utilisés par les troupes russes sur le front en Ukraine, est proscrit.
Des promeneurs ont tenté de braver l’interdiction, portant des portraits de leurs ancêtres, des ballons aux couleurs de la bannière de la Victoire et des drapeaux de villes russes. Beaucoup ont dû sceller les rubans de Saint-Georges sur les portraits de leurs proches avec du ruban adhésif, tandis que d’autres les ont cachés dans leurs poings. Des petits groupes ont entonné des chansons patriotiques sans que la police n’intervienne.
Une file d’attente interminable pour fleurir le monument du Parc de Treptow
Au Parc de Treptow, une longue file de personnes voulant fleurir le monument au soldat libérateur s’est formée. La police y a arrêté un participant pour avoir porté un T-shirt à l’effigie du président russe, a rapporté Ruptly.
L’ambassadeur de Russie en Allemagne Sergueï Netchaïev s’est rendu aux deux monuments. Il a accueilli le clergé orthodoxe russe lors de l’événement commémoratif au parc de Treptow.
«Si j’enlève mon chapeau, je ne pourrai plus me regarder dans le miroir, c’est tout»
Vitaly, qui vit en Allemagne depuis 30 ans, a regretté au micro de RT l’absence de liberté d’expression dans ce pays prétendument démocratique. «Vous comprenez, si j’enlève mon chapeau, je ne pourrai plus me regarder dans le miroir, c’est tout», a-t-il ajouté.
Des provocateurs brandissant des drapeaux ukrainiens et rassemblés devant le mémorial de Tiergarten ont tenté de troubler les célébrations, mais les forces de sécurité se sont interposées.
La veille, la représentante officielle du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova a dénoncé les mesures allemandes, les qualifiant de tentative de réécriture de l’histoire. Ce 9 mai sur la Place rouge, Vladimir Poutine a aussi dénoncé ces tentatives à travers l’Occident : «aujourd’hui, nous voyons que la réalité sur la Deuxième Guerre mondiale est réécrite, elle gêne la nouvelle politique coloniale du mensonge. Les monuments des héros de la guerre sont abattus. Ils bafouent le sacrifice de nos soldats. C’est la continuité du nazisme, pour attiser de nouveaux conflits régionaux», a fustigé le président russe.
Vingt-sept millions de citoyens soviétiques sont morts pendant ce conflit, central dans la mémoire russe.