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La vie en suspens – Les moutons enragés

ByVeritatis

Sep 30, 2024


Si des fois ça intéressait quelqu’un.. Un joueur d’échec contre des joueurs de poker qui pensent bluff en jouant avec la vie des gens… Poutine n’est pas du genre à parler pour ne rien dire. Proposé par Françoise G et Engel…

Par Scott Ritter pour Spirit Of Free Speech

Les États-Unis & les pays de l’OTAN sont au pied du mur, & Washington assiste impuissant à la mutation du forum économique des BRICS en un géant géopolitique capable de défier & surpasser le G7.

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Lancement d’un missile Trident

Que feriez-vous pour sauver la démocratie ? Pour sauver l’Amérique ? Pour sauver le monde ? Comment voterez-vous en novembre ?


Si vous ne pensez pas encore à la fin du monde, c’est que vous avez perdu la tête ou que vous vivez reclus dans un coin reculé du globe, sans aucun accès à l’information.

La semaine dernière, nous n’avons jamais été aussi proches d’un conflit nucléaire entre les États-Unis et la Russie depuis la crise des missiles de Cuba en 1962.

Aujourd’hui, nous en approchons encore un peu plus.

Dans la plupart des scénarios évoqués dans les médias occidentaux, qui envisagent un conflit nucléaire entre la Russie et les États-Unis, la Russie est censée initier l’échange en utilisant des armes nucléaires contre l’Ukraine, en réponse à la dégradation des conditions militaires, économiques et/ou politiques provoquée par les États-Unis et l’OTAN, qui ont réussi à se servir de l’Ukraine comme d’un proxy pour parvenir à la défaite stratégique de la Russie.

C’est ce que l’Ukraine et l’administration Biden entendent en disant que l’Ukraine a “gagné la guerre”.

Ces propos s’inscrivent dans la continuité de l’objectif politique défini par le secrétaire à la défense Lloyd Austin en avril 2022, à savoir “voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus entreprendre le type de manœuvres qui ont mené à l’invasion de l’Ukraine”, ce qui signifie que la Russie ne doit pas “avoir la capacité de renouveler très rapidement” les effectifs et l’équipement perdus en Ukraine.

Lloyd Austin (à droite) et le secrétaire d’État Anthony Blinken (à gauche) s’adressent à la presse, avril 2022.

Cette politique a échoué : la Russie a absorbé quatre nouveaux territoires – Kherson, Zaporizhia, Donetsk et Lougansk – dans la Fédération de Russie, et l’industrie de la Défense russe a non seulement remplacé les pertes subies dans le conflit ukrainien, mais arme et équipe actuellement 600 000 soldats supplémentaires qui ont rejoint les rangs de l’armée russe depuis février 2022.

Ce sont les États-Unis et leurs alliés de l’OTAN qui sont au pied du mur, l’Europe étant confrontée à de graves difficultés économiques en raison de l’impact extrême de ses sanctions sur l’énergie russe, et les États-Unis assistant impuissants à la mutation du forum économique BRICS, autrefois passif, en un géant géopolitique capable de défier et de surpasser le G7, dirigé par les États-Unis, en tant qu’organisation non gouvernementale la plus influente au monde.

Face à ce cuisant échec, les responsables politiques américains et européens multiplient les initiatives téméraires d’escalade pour amener la Russie au point de rupture, en partant du principe que toutes les prétendues “lignes rouges” fixées par le Kremlin en matière d’escalade sont des mirages – la Russie, croient-ils, est en train de bluffer.

Et si la Russie ne bluffait pas ?

Le scénario occidental brosse alors un tableau apocalyptique d’une Russie affaiblie et vaincue qui utiliserait des armes nucléaires contre l’Ukraine dans un dernier acte de vengeance désespéré.

Selon ce scénario, que les États-Unis et l’OTAN ont non seulement élaboré dans le cadre de leurs scénarios guerriers, mais qu’ils ont également jugé bon de mettre en œuvre en imaginant la Russie se préparer à utiliser des armes nucléaires fin 2022-début 2023, les États-Unis et l’OTAN lanceraient une riposte dévastatrice contre des cibles russes à l’intérieur même de la Russie, dans le but de dégrader de manière punitive les capacités de commandement et de contrôle, la logistique et la capacité de guerre de la Russie.

Pour ce faire, ils utiliseraient des armes conventionnelles.

Un F-16 de l’USAF largue un missile JASSM (Joint Air Surface Standoff).

Si la Russie décidait de riposter contre des cibles de l’OTAN, les États-Unis devraient alors prendre une décision : continuer à intensifier l’escalade, en rendant coup pour coup à la Russie jusqu’à ce que l’un des deux camps tombe, ou utiliser préventivement des armes nucléaires afin de désamorcer l’escalade, en lançant une frappe atomique limitée avec des armes nucléaires à faible rendement dans l’espoir que la Russie recule par crainte de la suite, à savoir une guerre nucléaire généralisée.

Le Pentagone a intégré un tel scénario dans l’éventail des options de préemption nucléaire dont dispose le président des États-Unis. En effet, au début de l’année 2020, le commandement stratégique américain a mené un exercice au cours duquel le secrétaire à la Défense a donné les instructions de déploiement d’un sous-marin américain de classe Ohio pour lancer un missile Trident transportant des ogives nucléaires à faible rendement W-76-2 contre une cible russe dans un scénario impliquant une agression russe contre les pays baltes où la Russie utiliserait une arme nucléaire tactique pour frapper une cible de l’OTAN.

La folie de ce scénario repose sur la méconnaissance de la doctrine nucléaire russe officielle, selon laquelle la Russie répondra avec toute la puissance de son arsenal nucléaire stratégique en cas d’attaque nucléaire contre le sol russe.

Une fois de plus, les planificateurs américains de la guerre nucléaire pensent que la Russie bluffe.

Cette analyse comporte un autre aspect.

Alors que les États-Unis supposent que la Russie ne cherchera pas à déclencher de conflit nucléaire généralisé après l’utilisation par les États-Unis d’ogives nucléaires, il faut savoir que les ogives W-76-2 sont transportées par des missiles balistiques Trident lancés à partir de sous-marins.

L’ogive nucléaire à faible rendement W-76-2

Si le scénario de février 2020 prévoyait que la Russie utilise les armes nucléaires la première (ce qui, à l’époque, représentait un décalage flagrant du point de vue de la doctrine nucléaire russe officielle et des déclarations politiques du président russe), le fait est que les États-Unis n’attendront pas nécessairement que la Russie donne le coup d’envoi sur le front nucléaire.

Les États-Unis ont depuis longtemps adopté une politique nucléaire qui non seulement prévoit la possibilité d’une première frappe nucléaire, mais qui, par le biais de déclarations politiques, encourage activement les adversaires nucléaires potentiels de l’Amérique à croire qu’une telle action est, en fait, possible. David J. Trachtenberg, sous-secrétaire adjoint à la Défense au sein de l’administration Trump, a déclaré dans un discours à la Brookings Institution en 2019 qu’un aspect essentiel de la posture nucléaire américaine consiste à “faire en sorte que des adversaires tels que la Russie et la Chine ne se doutent pas que les États-Unis utiliseront un jour leurs armes nucléaires”.

Mais les États-Unis écartent toute incertitude dans cette équation. Dans un article récent paru dans Responsible Statecraft, Theodore Postol souligne qu’une nouvelle fusée utilisée sur l’ogive nucléaire W-76 (pas la W-76-2 à faible rendement, mais plutôt la version à 100 kilotonnes) a transformé les 890 ogives W-76 chargées sur les missiles Trident embarqués à bord des sous-marins lanceurs d’engins de la classe Ohio en armes capables de détruire les batteries de missiles russes et chinoises renforcées avec une seule ogive.

Tête nucléaire W-76

Cela signifie qu’en tirant sur une trajectoire réduite à partir d’une position proche des côtes russes ou chinoises, les États-Unis ont la capacité de lancer une première frappe nucléaire qui a de bonnes chances d’anéantir l’ensemble de la composante terrestre de la dissuasion nucléaire stratégique chinoise et russe. En conséquence, la Russie a été contrainte d’adopter une position nucléaire de “lancement sur détection”, dans laquelle elle utiliserait la totalité de son arsenal basé sur des silos dès qu’elle détecterait une première frappe potentielle de la part des États-Unis.

Revenons un instant à l’utilisation de l’arme nucléaire à faible rendement W-76-2 dans le cadre de la stratégie “escalade pour désescalade” qui sous-tend la raison d’être de l’arme W-76-2.

Si les États-Unis lancent le missile Trident porteur de l’ogive à faible rendement, comment les Russes sont-ils censés interpréter cet acte ?

Si jamais un missile Trident est utilisé pour lancer une ogive W-76-2, les Russes considéreront cette action comme le déclenchement d’une première frappe nucléaire, et ordonneront le lancement de leur propre arsenal nucléaire en guise de réponse.

Tout cela parce que les États-Unis ont adopté une politique d’“ambiguïté de première frappe” destinée à laisser les Russes et les Chinois dans l’incertitude quant aux intentions nucléaires américaines.

Et, cerise sur le gâteau nucléaire, la Russie semble avoir réagi en modifiant sa politique nucléaire pour adopter une stratégie similaire de préemption nucléaire, ce qui signifie qu’au lieu d’attendre que les États-Unis lancent effectivement un ou plusieurs missiles à tête nucléaire contre une cible russe, la Russie cherchera à préempter une telle attaque en lançant sa propre frappe nucléaire préventive destinée à éliminer la force de dissuasion nucléaire terrestre des États-Unis.

Dans un monde sain, les deux parties reconnaîtraient les dangers inhérents à une telle posture prospective, et prendraient des mesures correctives.

Mais nous ne nous trouvons plus dans un monde sain.

En outre, sachant que le principe sous-jacent guidant les politiques américaines à l’égard de la Russie repose sur l’idée erronée que la Russie bluffe, toute attitude agressive de notre part visant à promouvoir et à exploiter l’ambiguïté découlant du potentiel de première frappe ne fera, selon toute vraisemblance, qu’alimenter la paranoïa russe à l’égard d’une éventuelle préemption nucléaire américaine, incitant la Russie à préempter.

La Russie ne bluffe pas.

Et notre refus de l’admettre nous a engagés sur une voie où nous semblons plus que désireux d’annihiler la vie elle-même.

Nous devons éviter la préemption nucléaire en adoptant une politique stricte de non-recours en premier.

En choisissant la dissuasion plutôt que la guerre.

En dévalorisant la guerre nucléaire.

En contrôlant les armes nucléaires par le biais de traités de maîtrise des armements vérifiables.

Et en éliminant les armes nucléaires.

Il s’agit véritablement d’un choix existentiel : les armes nucléaires ou la vie.

Car ces deux options sont antinomiques.

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L’auteur s’exprimera sur le danger de la guerre nucléaire et sur la nécessité d’adopter des politiques visant à éviter une confrontation entre les États-Unis et la Russie lors du rassemblement pour la paix et la liberté ce samedi 28 septembre à Kingston, dans l’État de New York.

Scott Ritter

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