Le déficit commercial de la France s’aggrave et atteint 43 milliards d’euros au premier semestre 2025


Le déficit commercial de la France se creuse un peu plus. Selon les douanes, sur les six premiers mois de 2025, le déficit a atteint 43 milliards d’euros, soit 4,4 milliards d’euros de plus qu’au deuxième trimestre 2024. La tendance se poursuit depuis deux décennies, et qui pourrait se poursuivre avec les taxes douanières appliquées par le président américain Donald Trump, qui interviennent dans un contexte économique inquiétant pour la France.

Au deuxième trimestre 2025, le déficit commercial de la France, qui s’explique par une hausse des importations par rapport aux exportations, s’est établi à 22,9 milliards d’euros, soit 2,8 milliards d’euros de plus par rapport au premier trimestre de l’année en cours, selon les données des douanes, dévoilées hier, jeudi 07 août 2025.

Des pays réorientent leurs exportations vers la France

Le déficit, qui poursuit une tendance haussière, s’explique, selon la même source, par une chute des prix de l’énergie et des exportations d’électricité. La baisse des exportations de produits aéronautiques, de navires et de bateaux est également évoquée par les Douanes. À l’opposé, les importations, notamment de produits pharmaceutiques, ont enregistré une hausse au deuxième trimestre, atteignant même le “plus haut niveau historique”. 

Une aggravation qui ne peut être imputée aux taxes douanières imposées par les États-Unis de Donald Trump à de nombreux pays à travers le monde, alliés ou pas. Les douanes françaises précisent que la mise en œuvre de ces droits douaniers depuis le mois d’avril “ne permet pas pour le moment d’identifier d’effet manifeste”. De même pour les exportations depuis la France vers le pays de l’Oncle Sam, qui enregistrent, à ce stade, le même niveau qu’à la même période en 2024. 

Toutefois, les mesures prises par Trump, non pas à l’égard de l’Europe ou de la France, mais à ses pays voisins et à son “ennemi”, à savoir la Chine, ont bien contribué au creusement du déficit commercial français. Les douanes relèvent que les importations françaises en provenance de la Chine, d’Asie du sud-est, du Mexique et du Canada, ont augmenté de 9 % en un an. Les trois pays figurent parmi les premiers à s’être vus imposés des droits de douanes de la part de l’administration Trump. 

Une partie des produits pharmaceutiques que les douanes évoquent pour expliquer la hausse des importations françaises proviennent de Chine. Ces produits ont plus que doublé en valeur avec 1,175 milliard d’euros, contre 522 millions d’euros au premier semestre de 2024. « La Chine semble en effet avoir réorienté une partie de ses exportations destinées aux États-Unis vers le reste du monde », explique-t-on, en faisant remarquer que les exportations chinoises vers les États-Unis ont justement baissé de 11 % entre le premier semestre de 2024 et 2025, selon des données officielles publiées par Pékin.

Un “vrai signal d’alerte” … qui “recèle de bonnes nouvelles”

Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin voit dans la dégradation de la balance commerciale un « vrai signal d’alerte », insistant notamment sur les surtaxes douanières américaines. Il explique que leur impact n’est pas encore « lisible dans les chiffres, car les consommateurs américains en seront les « premières victimes ». Il exprime son appréhension face à une « double menace », avec d’une part « une perte d’exportations vers les États-Unis” et, d’autre part, “une croissance mondiale affaiblie ».

Laurent Saint-Martin se dit alors “confiant” dans le fait que “l’aéronautique soit exemptée de ces taxes [américaines]”, affirmant le souhait du gouvernement “d’arracher, dans les prochaines semaines, des exemptions supplémentaires ». Le bilant n’est pas non plus “tout noir” puisque, dit-il, les chiffres des douanes “recèlent même quelques bonnes nouvelles un peu cachées” comme la performance des services, le tourisme et les services financiers. 

Si le déficit commercial français se creuse depuis deux décennies, ces nouveaux résultats interviennent surtout dans un contexte économique inquiétant. En mars dernier, l’INSEE révélait les nouveaux chiffres économiques dans l’Hexagone. La dette publique française s’établissait alors à 3 305,3 milliards d’euros, soit environ 113 % du produit intérieur brut (PIB). Un record par rapport à fin 2024 avec près de 4 milliards d’euros après avoir déjà dépassé les 3300 milliards d’euros au trimestre précédent.  Le déficit public s’est établi à 5,8% du PIB, soit 169,6 milliards d’euros pour l’année 2024. 

Des taux bien en-deçà des spéculations, des prévisions et des ajustements annoncés par les gouvernements successifs et que l’exécutif actuel entend endiguer avec son diptyque bien utopique, le “Moment de vérité”, présenté à la mi-juillet. Un plan “Stop à la dette” vise à réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026, combinant réduction des dépenses publiques et hausses de prélèvements obligatoires, notamment par un gel du barème de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales, ainsi que la suppression de 3000 postes dans la fonction publique. 

Le second plan, “en avant la production”, prévoit une relance de l’activité. “Il faut travailler plus, que toute la Nation travaille plus », avait déclaré le Premier ministre François Bayrou, qui a proposé que “deux jours fériés soient supprimés »…





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