
Ce 4 novembre, New York élit son maire. Au-delà du scrutin local, c’est toute une recomposition politique que met en lumière la percée de M. Zohran Mamdani, socialiste, musulman, issu de l’immigration indienne, défenseur des droits de la Palestine… Sa victoire aux primaires démocrates, acquise face à M. Andrew Cuomo, ancien gouverneur de l’État de New York, s’est appuyée sur des dizaines de milliers de bénévoles et un programme qui conjugue justice sociale, renforcement des services publics et sobriété écologique.
Lire aussi Alexander Zevin, « Socialiste, propalestinien, et demain maire de New York ? », Le Monde diplomatique, octobre 2025.
L’enjeu du scrutin, dont M. Mamdani est le favori selon la majorité des sondages, dépasse le périmètre new-yorkais. M. Donald Trump s’est empressé de dénoncer le « communisme » de M. Mamdani et de menacer la ville de représailles budgétaires, tandis que M. Musk a volé au secours de M. Cuomo – qui a maintenu sa candidature -, en fustigeant « l’idéologie woke ». Ces réactions révèlent la charge symbolique de cette élection : l’émergence, au cœur de la capitale financière mondiale, d’un discours socialiste, propalestinien et antiraciste.
Reste que ce moment ne saurait être lu comme un basculement national vers la gauche. Si New York — comme Chicago ou Boston — peut devenir un laboratoire du socialisme municipal, la structure fédérale, la dépendance financière des villes envers les États, et la fragmentation du Parti démocrate limitent la portée de ces expériences.
Le cas new-yorkais souligne la contradiction centrale du progressisme américain : vouloir gouverner pour le peuple dans un pays structuré par le pouvoir de la fortune.
